Le capitaine du navire, Léon me croyait et me disait de me relever. Je me relevais sans détourner le regard. Je venais de réaliser que j'aimais bien ses yeux marron presque noir. Mon cœur battait la chamade. Je devais calmer les battements de mon cœur. Il me disait qu'il n'était pas doué pour réconforter les personnes qui souffraient. Je découvrais encore une nouvelle facette de lui. Il me disait qu'il savait que je ne mentais pas car il n'avait jamais vu une personne aussi désespérée que moi, il savait que je ne jouais pas la comédie, il voulait croire qu'il pouvait me faire confiance. Et moi, je souriais comme une idiote l'aurait fait. Nous sortions de la chambre. Il demanda à William de changer de direction, mais il était déjà trop tard, un navire arrivait droit sur nous. La nuit était tombée, j'observais le ciel et la lune. La mer était calme. Il rassemblait son équipage pour leur dire qu'on allait être attaqués et qu'ils devaient se préparer. Je regardais les hommes se préparer, ils préparaient la poudre à canon en affûtant leurs sabres, ajustant les canons et hissant le drapeau noir. Le navire se rapprochait, on voyait des lanternes au loin. Auguste était à côté de moi. Je ne laisserais pas Auguste se faire tuer, lui et moi resterons ensemble quoi qu'il arrive. C'est ce que j'aurais dû faire la première fois. Je ne ferais plus cette erreur. Léon s'approchait de moi et me présentait un homme barbu, il devait avoir dans la trentaine. Il m'a dit qu'il s'appelait Jack et qu'il resterait avec moi et Auguste pour nous protéger. Les voiles craquent dans le vent, et le grincement des cordages résonne dans l'air salé. J'étais soulagée d'avoir quelqu'un qui nous protégera. Soudain, les canons tonnent, crachant des boulets en direction de l'ennemi. Quelques minutes plus tard, il nous a ordonné d'aller dans ma chambre et d'y rester quoi qu'il arrive. Nous étions dans les couloirs du bateau avec une lanterne. Jack protégeait la porte. Auguste ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas le droit de combattre comme les autres, mais j'ignorais sa question. Je ne pouvais pas lui répondre que c'était pour éviter sa mort. J'allumais les bougies dans la pièce car, bien sûr, à cette époque il n'y avait pas d'électricité. Je m'asseyais sur mon lit et Auguste s'asseyait sur une chaise en bois en face de mon lit. On sursautait tous les deux à chaque coup de canon, sans savoir qui les lançait à chaque fois. Les deux équipages s'engageaient dans une bataille acharnée. On entendait les cris et les jurons des hommes. Et je priais pour que tout le monde reste en vie. J'entendais des pas s'approcher de la porte et je disais à Auguste de se taire. Ma respiration s'accélérait. Ce n'était que Jack. Quelqu'un lui parlait. Je m'approchais de la porte pour mieux entendre.
Il n'y a pas un navire mais deux ! C'est un navire de pirates ! dit-il en soufflant.
Comment ça ? Deux navires ! La dernière fois, il n'y en avait qu'un. On entendait un canon se lancer et le bateau bouger fortement. Le bois craque sous l'impact des boulets de canon. Je faisais des exercices de respiration pour ne pas paniquer.
Le bateau a été touché ! dit-il d'une voix troublante.
Quoi ? Le bateau ne va pas couler au moins. Comment puis-je rester calme dans cette situation ? Je ne savais pas que j'arrivais à garder au temps mon sang-froid. À mon avis, ça ne va pas durer longtemps. Je regardais Auguste qui avait l'air d'être plus apeuré que moi.
Je crois qu'il cherche quelque chose ! avoue-t-il.
Je ne pouvais plus entendre la suite car il semblait s'éloigner de la porte pour parler. Dans ces moments-là, les secondes semblent des minutes et les minutes semblent des heures. Je repliais mes jambes contre moi et espérais que tout le monde allait bien. Jack frappait à la porte et entrait. Je me levais brusquement.
Jack : Restez ici ! J'entends un bruit ! Je vais voir ! dit-il en murmurant.
Nous hochions la tête pour montrer que nous avions compris. Je fermais les yeux, m'allongeais sur mon lit et réfléchissais. Je me relevais brusquement à nouveau lorsque j'entendais le bruit de lames qui s'entrechoquent. J'entendais des pas se rapprocher. La panique commençait à s'emparer de moi. Il faut éteindre les bougies à tout prix.
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La voyageuse du temps : 1669
AventuraEt si je vous disais qu'un simple collier peut changer une vie, le croiriez-vous ? On m'a offert le plus beau des cadeaux ! Ce n'est pas seulement un collier, c'est un instrument de voyage dans le temps. On me surnomme la voyageuse du temps. Je suis...