La voyageuse du temps : 1669

Disparition

Point de vue de Léon :

J'étais heureuse pour Elynn qu'elle ait une amie à qui se confier, Anne. Je sais qu'il lui arrive parfois de se confier à Edgar, Auguste ou Oscar. Une fois que j'ai réglé la note de l'auberge, je suis sortie pour rejoindre Elynn, lui demandant de m'attendre dehors. C'est un miracle qu'elle m'ait pardonné, car si les rôles avaient été inversés, je ne suis pas sûre de pouvoir lui pardonner. Elle est vraiment forte pour tout ce qu'elle a enduré. Depuis son arrivée, il lui est arrivé beaucoup de choses. Parfois, je ne suis pas sûre qu'elle en soit consciente. Dès son premier jour ici, elle a été agressée et s'est retrouvée à dormir dans une flaque d'eau. Si je ne l'avais pas retrouvée, je ne sais pas ce qui aurait pu lui arriver, mais cela aurait pu être horrible, car les hommes peuvent être horribles. Je n'ai pas été très accueillant les premiers jours où elle était sur notre navire. Au début, je l'avais même enfermée, puis elle avait tenté de s'échapper. J'avais alors demandé à mes hommes de la surveiller. Après une attaque, il semblait qu'elle avait remonté le temps, ayant vu que j'allais perdre tout mon équipage. Elle a fait beaucoup pour moi, travaillant ardemment sur le navire, et pourtant je ne l'ai jamais remerciée. Je me suis comporté comme un idiot, car je ne savais pas comment agir en sa présence, n'ayant jamais été amoureux auparavant. Je suis fou amoureux d'elle. Je me suis engagé à la protéger et je tuerais quiconque oserait s'approcher d'elle. Elle a été témoin de morts, profondément choquée. Je n'avais jamais vu quelqu'un aussi traumatisé. La première fois que j'ai rencontré Billie, il était pareil. Apparemment, là d'où il vienne, il n'y a pas autant de cadavres dans les rues. Il m'a même dit qu'il n'y en avait pas du tout. Des personnes violentes peuvent exister, mais pas autant qu'ici. Ici, on règle tout par la violence. Dans leur pays, la justice ne tue pas les gens, elle les envoie en prison. Alors que chez nous, la plupart des criminels sont pendus, voire brûlés vifs ou guillotinés. Elle a failli se noyer, elle a échappé de justesse à la mort à plusieurs reprises. Avant cela, je lui avais menti lors de son premier bal. Je ne lui est pas dit mais je sais que l'on me recherche. J'ai peur qu'ils la recherchent également. C'est pour cela que nous devons prendre ce navire le plus rapidement possible. Je sais que certaines personnes en veulent à ma vie. Je suis sorti de l'auberge pour retrouver Elynn, << Ma petite voyageuse >>. En ouvrant la porte, je ne l'ai pas vue. J'ai regardé à gauche et à droite, pensant qu'elle avait peut-être trouvé le temps long et était partie se balader dans la rue. J'ai parcouru plusieurs ruelles pour la retrouver, en vain. Elle a toujours le don de se mettre dans des situations délicates. Je suis sûr qu'elle s'est perdue, ou peut-être est-elle partie seule au port. Peut-être a-t-elle changé d'avis et m'en veut-elle, partie seule vers le port. Et si elle était rentrée chez elle à présent ? Non, elle n'aurait pas abandonné son frère. J'ai marché sereinement vers le port. Je vais la retrouvé. Le temps n'était pas vraiment clément, nous sommes en hiver et c'est une période difficile car il y a peu de nourriture, peu de fruits et légumes car en cette saison, les agriculteurs ne peuvent pas cultiver beaucoup. Au loin, j'apercevais mon équipage. Le capitaine Barbe m'a serré la main pour avoir respecté notre accord. J'ai scruté chaque personne autour de moi, mais j'ai remarqué qu'une personne manquait à l'appel. Elynn...
Ce qui était étrange, j'ai demandé aux autres s'ils l'avaient vue, mais personne ne l'avait vue. Quand Jack est venu vers moi, son visage était empreint d'inquiétude. Il sait passer quelque chose, j'en suis sûr.

Jack : Capitaine, j'ai quelque chose à vous dire, mais je crains que cela ne vous plaise pas ! Il semblerait que certaines personnes aient vu et entendu une fille crier, correspondant à la description d'Elynn. Je crains qu'elle ait été enlevée ! Il y a quelques minutes, ils ont vu un navire partir précipitamment. Une fille aux yeux bandés était à bord, criant de la ramener à l'auberge. Quand j'ai réalisé qu'elle n'était plus là, j'ai compris ! dit-il.

Mon cœur battait la chamade, mes poings étaient serrés. J'essayais de contrôler ma respiration. Je jure que si quelqu'un lui fait du mal, je vais le massacrer. Putain, je connaissais les risques, je savais même qu'elle était peut-être recherchée. Comment ai-je pu lui dire de rester dehors sans surveillance ? Des gens ont entendu une fille crier mais personne n'a réagi. Quelqu'un aurait pu lui faire du mal pour m'atteindre et ça m'atteint profondément. Nous avions peu de temps pour la retrouver. J'ai ordonné à mes hommes d'interroger chaque individu de la ville, espérant qu'une information puisse nous aider à la retrouver. Il fallait d'abord que je sache qui l'avait enlevée, à quoi ressemblaient ces individus et leur navire. Quelques heures plus tard, mes hommes sont revenus. Jack est revenu essoufflé, accompagné d'Oscar.

Jack : On a des informations ! dit-il en reprenant son souffle.

Oscar : Ce sont les Gardes rouges qui l'ont enlevée ! me précisait-il.

Fait chier. Les Gardes rouges, ce sont les Anglais. Je savais qu'Oscar était tout autant inquiet que moi car Elynn et lui étaient devenus amis.

Oscar : Capitaine ! C'est trop dangereux, ils ont enlevé Elynn pour vous atteindre ! Apparemment, un homme lui a arracher quelque chose autour du cou ! Certains doivent connaître le collier pour remonter le temps ! Et à Londres, je vous rappelle que vous avez frappé certains soldats anglais ! dit-il en ripostant.

C'est vrai, mais ils m'avaient cherché. Depuis tout ce temps, je ne pensais pas qu'il me suivrait jusqu'en France.

Oscar : Ils doivent savoir que vous êtes recherché également en France, et s'ils envisagent de vous remettre à la garde du roi à qui vous avez volé le trésor, nous pourrions tous être en danger ! dit-il.

J'ai la responsabilité de mes hommes, je paierai pour leurs crimes à leur place.

Léon : Ne t'en fais pas ! dis-je pensif.

Je n'arrêtais pas de penser à elle. J'espère qu'elle va bien.

Oscar : Avez-vous un plan, Capitaine ? dit-il en m'interrogeant.

Léon : Oui et non ! Le mieux, c'est de se diriger vers le château ! Ils ne vont pas retourner à Londres, surtout sachant que ma tête est mise à prix ! Ils savent qu'il y a une récompense, donc ils veulent sûrement la toucher ! Il est certain qu'ils emmènent Elynn là-bas, à l'endroit où nous avons volé le trésor du roi, au château ! dis-je en affirmant.

Nous étions à bord du navire, toujours amarré au port, quand des autorités français nous a désignés du doigt devant ses hommes. Merde, j'ai ordonné à mes hommes de prendre le large. Il s'approchait de notre navire et nous avons ouvert le feu, en riposte. Les Anglais ont dû alerter les autorités.