Bordel

21 2 0
                                    

Le soleil tapait sur mon crâne. Billie, mon frère, me portait dans ses bras. Je me sentais si bien dans ses bras, heureuse de le revoir. J'étais soulagée que ce cauchemar prenne fin. Je n'étais plus seule. Devant nous, se dressait un grand bateau. Je plissais les yeux, perplexe. Mon frère n'était pas venu seul avec Anne. Nous montions dans une barque et il ramait. La barque bougeait au rythme des vagues, les vagues frappaient la coque. Les rayons du soleil m'aveuglaient alors que nous nous éloignions de cette île. Nous approchions du bateau. Mon frère murmurait : "Prépare-toi à rencontrer de nouveaux pirates !" Le bateau sur lequel nous étions était peint en bleu. Anne me confiait que son cousin était le capitaine de ce navire. À l'évocation du mot "pirate", mon cœur se serrait et je repensais à Léon. Quelques minutes plus tard, nous étions à bord. Plusieurs personnes étaient là et nous observaient. Une impression de déjà-vu. J'avais l'impression de revivre le moment où les hommes de Léon m'avaient rencontrée pour la première fois.

Anne : Mon cher cousin ! s'écria-t-elle.

Un homme approchait, il semblait avoir au moins trente ans, barbu, roux avec des taches de rousseur. Il parlait avec un accent. Mon frère m'expliqua qu'on le surnommait le capitaine Barbe.

Le capitaine Barbe : Ah, voilà la fameuse demoiselle en détresse qui a été secourue ! Une autre jeune fille est tombée sous le charme du capitaine Léon ! dit-il en riant.

Anne : Arrête, cousin ! répliqua-t-elle en soufflant.

Quelques secondes plus tard, le capitaine ordonna de remonter l'ancre et nous naviguions. Depuis que nous étions sur le navire, mon frère m'aidait à rester debout. Anne, son cousin, se chamaillait. Mes pieds étaient douloureux car j'avais était pieds nus le reste du temps. Je me demandais si Léon regrettait de m'avoir laissé seul sur une île. Il n'y avait pas de vent, l'air était chaud. Mon frère se dirigeait quelque part et Anne le suivait. Elle ouvrit une trappe et descendit des escaliers, où se trouvaient plusieurs hamacs et des tonneaux. Mon frère me posa dans un hamac blanc. À bord de ce navire, l'air sentait non pas le poisson, mais le bois vieilli, les cordages imprégnés d'eau salée, et parfois même une légère touche de poudre à canon. Cette fragrance singulière évoquait l'aventure en mer, le vent salé et l'histoire maritime, ajoutant une dimension sensorielle à l'expérience de la navigation à bord d'un tel navire. Quelques instants plus tard, mon frère m'apporta une gourde que je vidai jusqu'à la dernière goutte. Puis, il me servit une assiette de crevettes dont je me délectai, tant j'avais faim. Mes yeux me piquaient, et mon frère finit par nous laisser seuls, Anne et moi. Je ne savais pas trop quoi dire en sa présence. C'est elle qui prit l'initiative de la conversation, en partageant certaines anecdotes de sa vie. En réalité, je me rendis compte que cela faisait longtemps que je n'avais pas parlé à une femme. Je me demandais comment elle avait rencontré mon frère. Je décidai alors de lui poser la question.

Anne : Dans mon village d'origine, je travaillais comme femme de ménage dans un bar. Un soir, je l'ai rencontré alors qu'il se cachait dans la réserve pour manger et boire à notre insu ! Je l'ai attaqué avec un balai ! Il me semblait complètement fou, à voler dans la réserve. Je pensais qu'il devait être pauvre et affamé, ou peut-être alcoolique, car il prétendait voyager dans le passé ! Puis je me suis souvenue d'une légende parlant d'un collier permettant de voyager dans le temps ! Après cela, il m'a aidée au bar et par la suite, Léon venait me rendre visite de temps en temps. Il a fini par embaucher ton frère et ils ont tout de suite bien sympathisé ! Il venait souvent en compagnie de sa sœur...

Sa sœur ? Léon avait une sœur ? Mais où est-elle ? Il ne parlait pas souvent lui.

Anne : Elle était comme une sœur pour moi ! Sa sœur est tombée malade, elle a attrapé la variole ! Je n'ai pas pu la voir car l'un des guérisseurs a dit que je risquais d'attraper cette saleté de maladie ! Apparemment, elle avait de la fièvre, elle souffrait tellement ! Mais c'est de l'histoire ancienne, je vais te laisser te reposer ! conclut-elle.

La voyageuse du temps : 1669 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant