Nouvelle vie en Pennsylvannie

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Lorsque j'évoque le fait d'acheter un bien commun que nous aurons choisi ensemble Julian saute de joie.

La Pennsylvannie est le meilleur compromis car elle nous permet de rester proche de nos familles respectives. Bien que je ne voie plus trop Mélissa et Larisa depuis ma réconciliation avec Julian, j'ai l'espoir qu'elles lui pardonnent un jour.

La recherche de ladite maison occupe tous nos moments ensemble et séparés. Nous commençons même à envisager quelques visites à proximité de Philadelphie.

Nous sommes assez d'accord même si Julian acquiesce tout ce que je propose.

— Tu as le droit d'avoir ton propre avis tu sais ?

— Je crois que tu n'es pas prête pour mon avis.

— Il n'y a que trois chambres et deux salles de bain je sais. Une salle de musique chacun, un salon de 90m carré, une piscine ...

— On a les moyens de s'offrir bien plus.

— Heu non tu as les moyens enfin tu les avais quand tu enchainais les contrats.— On va s'en sortir puis on n'a pas encore pris nos retraites, on fait juste une pause.

— Tant que j'ai la salle de musique et un bon lit ...

— Tu as une idée de comment aménager les trois chambres ?

— Il y aura notre chambre et deux chambres d'amis

— Cela ne t'évoque rien d'autre ?

— Heu je ne sais pas, tu préfères en faire un bureau.

— J'avais pensé à autre chose ...

— Une salle de gaming ?

Je le regarde, curieuse.

Je crois que je commence à comprendre où il veut en venir.

— Une chambre d'enfant c'est ça ?

— Tu n'y a jamais pensé ? Je ne parle pas d'un futur proche mais ...

— Non, je n'y ai jamais pensé Julian et tu sais pourquoi.

— Tu n'es pas ta mère.

— Tu ne sais pas, peut être que je préfèrerai ma carrière moi aussi même si en ce moment elle est plutôt calme.

— On a le temps d'y penser mais j'espère qu'un jour je saurai te convaincre.

Je ne réponds pas car je suis convaincue de ne jamais vouloir d'enfants.

L'emménagement se fait accompagné de nos amis musiciens respectifs. Ni Larisa et Mélissa n'ont accepté de revoir Julian pour le moment. C'est très difficile pour moi mais je comprends leur point de vue.

Ma mère et son nouveau compagnon sont venus nous voir quelques semaines plus tard. Ma mère tourne actuellement dans une série policière où elle interprète le capitaine de la brigade. Elle est très épanouie et son compagnon rencontré sur le tournage est très sympathique.

Les proches de Julian viennent régulièrement.

Nous profitons de ce répit dans nos carrières pour voyager pendant un mois en Europe où nous sommes quasiment de parfaits inconnus.

Julian qui est de nature presque hyperactive lorsqu'il est en tournée, en phase de création ou de promotion mais dès que nous avons posé nos bagages dans le taxi il parvient à se détendre et à se relaxer.

Il faut dire que le programme que j'ai choisi est propice à la contemplation et à la relaxation.

La première destination est la Norvège et ses fjords.

Le dépaysement est immédiat et je vois dans son regard un émerveillement presque enfantin.

— C'est magique, c'est tellement impressionnant. Non mais regarde la couleur de l'eau.

— C'est époustouflant. Quelle chance de pouvoir découvrir ces merveilles que la nature nous offre.

Nous prenons des centaines de photos tous les jours et Julian ne peut pas s'empêcher d'en poster quelques-unes sur ses réseaux sociaux.

Puis nous rejoignons l'Irlande à la poursuite de territoires aussi sauvages que majestueux.

La journée nous découvrons les paysages, les lacs et autres trésors locaux puis le soir nous écumons les pubs de la ville, chantons et dansons jusqu'au bout de la nuit.

— C'est assez agréable de passer inaperçu, confié-je à Julian.

— J'espère qu'un jour notre musique passera la frontière, poursuit-il.

La vie s'écoule avec douceur et harmonie. Julian suffit à mon bonheur et ce dépaysement est vécu comme une seconde lune de miel.

Nous terminons notre voyage par Paris.

Julian poste des photos de nous voguant sur la Seine, au pied de la tour Eiffel, dans les ruelles de Montmartre et surtout il s'est pris de passion pour la cuisine française.

— Si un jour Larisa me reparle, je la prierai de me donner des cours de cuisine pour pouvoir manger du pot au feu et de la blanquette de veau tous les jours.

— Laisse lui encore un peu de temps.

Julian pense que nous pouvons vivre deux ans sans travailler mais au rythme de nos dépenses j'en doute.

De retour chez nous je sais très bien que cette pause ne durera pas deux ans car il commence déjà à tourner en rond comme un lion en cage. Il compose et écrit énormément mais la scène commence également à lui manquer.

Il a refusé énormément de projets pour rester avec moi et je sens que le moment est venu de renouer avec la vraie vie.

Tant qu'il reste un piano - AUTO EDITIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant