Le pas léger, Idae longea les couloirs de plus en plus interminables et obscurs du château, seule. Élion n'a pas pu l'accompagner car elle devait s'occuper de la vaisselle.
La jeune fille n'arrivait pas à croire que le Roi lui demanda de s'occuper d'un animal qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Elle ne savait pas comment le sceller, comment le mettre hors du box. Elle ne comprenait tout simplement pas pourquoi diable c'était à elle de la faire.
Les hennissements des chevaux attirèrent son attention. Elle était désormais hors du château et les couleurs du ciel devenaient plus prononcées ce qui donnait des reflets orangés à la forêt autre fois verte. Le cœur d'Idae s'affola lorsqu'un hennissement plus fort attira son regard vert un box sombre. La rebelle mit une main sur sa poitrine et sans réfléchir se dirigea vers ce box. Elle effleura lentement de ses doigts fins les portillons qui empêchaient les chevaux de sortir.
Émerveillée de se retrouver devant cet animal qu'elle a tant rêvé d'acquérir ne serait-ce que pour une chevauchée dans la forêt, elle en savourait chaque instant. Elle voulait ressentir le vent dans ses cheveux, son cœur combattre la barrière qu'est sa poitrine, l'euphorie gagner tous les pores de sa peau. Elle voulait se sentir libre.
Une fois devant le box, elle dut se mettre sur la pointe des pieds pour pouvoir voir à l'intérieur. L'intérieur du box semblait subitement calme. Comme si cet endroit était inhabité. Elle reprit une position normale pour pouvoir s'en aller quand un bruit l'interpella. Elle se retourna à nouveau quand des pas de sabots se firent entendre dans le box. Elle plissa les yeux pour s'accommoder à l'obscurité jusqu'à ce qu'elle lâche un cri quand une longue crinière noire, épaisse, des pupilles aussi opaque que la nuit se présentèrent à quelques centimètres de son visage. Idae arrêta à nouveau sa poitrine, la respiration allaitante, impressionnée par la magnifique créature qui se tenait devant elle. Elle hennit encore une fois, ses narines faisaient des bruits sourds pendant qu'elle balançait sa tête comme pour la narguer, la mettant au défit de s'approcher de nouveau. Ce cheval était immense et il ne se passa pas un long moment avant qu'elle constate que c'était celui avec lequel le Roi était revenu de sa balade nocturne la dernière fois. Noir, dangereux, somptueux... Elle fut subjuguée et ressentit une forme de révolte agrémentée d'une petite jalousie dans sa poitrine. C'était injuste qu'une aussi magnifique bête puisse appartenir à un être aussi détestable.
- Vous plait-elle?
La jeune fille crut défaillir en entendant cette voix grave retentir derrière elle. Une chose était sûre, elle ne s'était pas préparée mentalement à l'idée de revoir le Souverain. Elle ne savait plus trop comment réagir. Tout ce qu'elle voulait, c'était de ne jamais quitter cet animal des yeux. C'est ce qu'elle fit. Elle entendit des pas derrière elle mais se fit violence pour ne pas le regarder. Elle voulait qu'il s'en aille, loin. Elle voulait s'en aller, loin, de lui.
Une ombre vint cacher les rayons de soleil qui caressaient sa peau à sa gauche. Elle avala difficilement sa salive et ferma les yeux une nano-seconde aspirant à un répit éphémère.
Le Roi caressa sa jument et lui donna quelque chose qu'elle mangea en poussant un hennissement heureux.
- Elle se nomme Wéla. Je l'ai depuis que je suis tout petit. Mais on a dû se séparer quand jai dû...partir.
Idae remarqua que la voix du Roi devint plus froide vers la fin. Et elle ne comprenait pas pourquoi il lui racontait tout ça.
- Pourquoi m'avez-vous demandez de venir ici?
La jeune rebelle bien qu'ébranlée par les révélations du Souverain et l'émotion fugace qu'elle put y discerner préféra ne pas céder facilement après ce qu'il lui a fait. Elle ne put s'empêcher de porter à nouveau son masque en le regardant, enfin.
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Impéria
Lãng mạnPlusieurs siècles après la troisième guerre mondiale, le monde s'est reconstruit avec pour nouvelle hiérarchie la royauté. Une jeune fermière au caractère farouche se retrouve lors d'une mésaventure captive du Roi. Sa rébellion et sa fougue ne pas...