CHAPITRE XV

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Une fois les portes du château refermées, une fois ses adieux faits à sa seule amie qu'elle ne reverrait probablement jamais. Elle inspira l'air de la liberté lorsqu'une brise souleva sa touffe brune. Elle avança lentement longeant le chemin en pavé pour s'éloigner le plus possible de ce château majestueux qui recèle entre ses murs un souverain obscur.

Ne te retourne pas.

Elle serra le tissu de sa robe au niveau de sa poitrine qui ne demandait qu'à se propulser hors de la barrière originelle qui la maintenait en sécurité. Seulement...la seule image du Roi voulait la faire céder.

Ne te retourne pas.

C'était la fin de ce cauchemar, la fin de ces montagnes émotionnelles que lui faisait vivre ce bourreau.

Son bourreau.

Le Roi.

Son image se matérialisa dans son esprit. Son regard et ces myriades de mystères qui épaississaient le miroir de ses yeux. Tout autour de lui n'était que brouillard opaque et constant. Elle s'arrêta un instant, deux instants.

Retourne toi.

Elle se retourna d'un coup et surpris un rideau d'une couleur rouge vermeille voltiger dans les airs. Elle le savait, il était là. Il l'observait.

Son cœur recommença sa tirade douloureuse. Pourquoi se sentait elle aussi déboussolée ? Pourquoi son corps comme son âme réagissaient de la sorte. Elle avait l'impression qu'à chaque pas qu'elle faisait, elle se sentait non pas libre mais vidée. Comme si...une part d'elle était restée là-bas.

Évidemment se rassura-t-elle. Après tout ce qu'elle a vécu auprès de lui c'était normal de ne plus avoir ses repères hors de cette prison.

N'est-ce pas ?

Une colère croissante l'inonda des orteils à la naissance de sa chevelure lorsque leur balade à cheval refit surface dans son esprit. Tout ce qu'il voulait c'était de se débarrasser d'elle. Il avait fini par se lasser de sa pseudo singularité et là, il la renvoyait chez elle sans lui présenter des excuses. Idae avait bien eu raison de lui avoir cracher ses quatres vérités au visage. Elle n'aimait pas les personnes qui utilisaient les autres à leur guise seulement parce qu'ils en avaientt le pouvoir.

Il était vraiment détestable, abjecte, antipathique, odieux...

Tout simplement méprisable, ténébreux, impénétrable, incompréhensible, fascinant...

Non!

La rebelle se retourna prestement et repris sa marche cette fois ci d'un pas assuré et digne. C'est ce qu'elle a toujours été.

***

Le bruit de l'eau ruisselant d'un linge humide raisonnait dans l'habitacle. La jeune fille s'attelait à étendre le linge sur les cordes qui s'etiraient de part et d'autre sur deux poutres. Il lui arrivait souvent de regarder vers le château, cette grande bâtisse qui couvait toute la ville tellement elle est immense.

Que pouvait-il bien se passer là-bas ? Que pouvait bien faire Elion? Et lui? A-t-il trouvé un nouveau martyr ?

- Tu t'égares encore chère sœur !

La voix de son frère aîné la tira de ses innombrables et insensées pensées. Il avait remarqué malgré son esprit enfantin que sa sœur se perdait dans ses pensées. Il avait l'impression qu'une grande tristesse recouvrait ses traits et il n'aimait pas ça.

Idae elle se demandait pourquoi diable pensait-elle à lui? Elle plaignait certainement son autre victime. Cette autre fille qui aurait attiré son attention difficile à avoir mais dont une particularité aurait éveillé son intérêt passager.

ImpériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant