CHAPITRE III

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Ernos vit son visage blémir à mesure qu'elle recevait l'information. Il n'était pas fière de profiter de son statut pour arriver à une fin aussi égoïste; mais il ne pouvait faire autrement.

- Mais...mais comment ? Pourquoi Sa Majesté ? Qu'ai-je fait d'aussi terrible pour ne pas mériter votre pardon? dit elle d'une voix calme mais suffisamment perturbée pour trahir son trouble.

- Je n'ai aucune explication à vous donner, gronda le Roi d'un ton rêche ; je suis votre Roi, lui rappela-t-il encore en se rapprochant de manière menacante.

- Vous êtes mon Roi mais pas mon bourreau, cria Idae sans se retenir rouge de colère.

Sa respiration était irrégulière et son cœur battait à tout rompre. Elle n'aimait pas l'injustice et ça, s'en était une. Qu'avait elle fait pour mériter ce châtiment? Elle ne voulait pas rester dans ce cachot attendant que Sa Majesté se décide à lui accorder son pardon si sacré.

Malgré le regard du Roi qui suffirait à calcifié quiconque, Idae ne se reprit pas trop submergée par ses émotions.

- Je ne mérite pas de rester ici, je reconnais avoir causé quelques éclats de voix mais rien de plus. Cela ne fait pas de moi une criminelle.

Le Roi se rapprocha calmement et lui chuchota à l'oreille d'une voix tranchante.

- Vous feriez mieux de maîtriser vos émotions chère demoiselle, cela risquerait de vous menez à votre perte. Et peu m'importe vos dires, vous resterez ici tant que mon bon vouloir ne vous permettra pas le contraire. Est-ce clair?

Le Roi attendit un long moment et continua d'attendre une réponse. Il perdit patience, agrippa ses épaules et la poussa contre le mur sombre de la pièce. Le dos de la jeune fille heurta le mur humide mais celle-ci garde son regard solidement encré dans ceux de son bourreau.

- Oseriez vous mépriser les ordres du Roi? cracha-t-il décontenancé par cette fille audacieuse et ignorante.

Leurs respirations s'entremêlèrent, ils restèrent là les yeux dans les yeux et Idae déglutit, résignée. Les éclairs sortant des yeux sombres du Souverain, ses sourcils froncés montrait clairement qu'une autre réplique de sa part serait la goutte d'eau de trop.

- Je n'oserai pas...Ô grand Roi! finit-elle par dire avec sarcasme.

Ce n'était pas son genre d'abandonner aussi facilement.

Ernos souleva un sourcil, décidé à ne plus se laisser ainsi désœuvrer puis sortir en silence. Lorsque la porte se referma une nouvelle fois, seulement là, la jeune rebelle put reprendre son souffle. Elle mit une main sur son cœur en empoignant le mur. Idae venait de se rendre compte que c'était la première fois de toute sa courte existence que quelqu'un l'intimidait autant. Elle se demandait ce que lui préparait le Roi et surtout, elle se rendit compte qu'elle venait de se le mettre à dos.

Ciel ! Qu'allait-il advenir d'elle?

***

- Maman s'il-te-plaît calme toi. Je...je suis sûr qu'Id va bien, dit Céryl pour apaiser sa mère.

- Ô bon Dieu, apaise le cœur du Roi s'il te plaît, cria Esra de manière dramatique. Comment ? Mais comment fait elle toujours pour se mettre dans ce genre de bourbier ?

Céryl aussi était inquiet pour sa sœur mais il se devait d'être fort et être le grand frère qu'il a toujours dû être mais qu'il n'a jamais pu.

- Si tu veux je demanderai à...parler au Roi et j'essayerai de faire quelque chose, déballa Céryl ce qui stoppa Esra dans son engouement.

- Qu'est-ce que tu racontes ? demanda-t-elle en se retournant vivement vers son fils. Que me voulez-vous ? Vous voulez me tuer, c'est ça ? Toi et ta sœur vous vous êtes entendus pour me mettre six pieds sous terre, pleurnicha Esra en s'asseyant sur une chaise.

ImpériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant