CHAPITRE XXIII

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Idae resta muette pendant plusieurs secondes. Le Roi l'observait curieusement. Ses yeux étaient statiques, sa bouche légèrement entrouverte et ses pommettes devinrent roses. Subitement, elle bâtailla des cils comme si elle sortait d'un rêve. Mais à quoi pouvait-elle bien penser? Ernos pensa qu'elle imaginait certainement ce retour au château. Elle se demandait sûrement en tant que qui reviendrait-elle? Et surtout, elle appréhendait ce que toute cette histoire impliquait.

- Tu es bien silencieuse d'un coup, s'exclama-t-il doucement.

- Tu as l'air d'avoir chaud.

- Non. Je t'assure que je vais bien, balbutia-t-elle précipitamment.

Ernos sentait bien qu'elle était stressée et fronça les sourcils. Il se demandait se qui se tramait dans sa tête tout à coup.

Idae se leva subitement du bord de la fontaine et se dirigea vers une petite étendu d'eau cristalline qui se situait derrière un balcon orné d'un arc de fleurs.

La jeune fille entendit les pas du Roi la suivre sans hésitation. Elle avait l'impression que chaque pas qu'il faisait résonnait dans son cœur. Elle avait du mal à respirer et son organe vital lui faisait vivre cette tirade infernale à redondance.

- Est-ce que tu vas bien, Idae, demanda-t-il de sa voix masculine.

Elle sentit d'un coup une chaleur inconnu englober son épaule. Sans pouvoir le contrôler, elle eu une décharge électrique qui la cloua dans un mutisme encore plus long. Mais pour ne pas qu'il s'inquiète, elle secoua énergiquement la tête.

- Oui...je vais bien. J'avais juste besoin d'air et cet endroit est magnifique.

Elle ne daigna pas se retourner vers lui, concentrer sur elle même et toutes ces réactions incontrôlables qui la tenaillaient depuis qu'elle avait passé les portes de ce bureau. Et au moment où Ernos retira sa main de son épaule, la jeune fille cru sortir des profondeurs de la mer tellement elle manquait d'air.

- Oui. Tu as raison, répondit-il en la regardant brièvement avant de regarder le lac.

Après un court moment de réflexion, Idae continua d'exposer ses incertitudes.

- Seulement, chercha-t-elle ses mots, je ne comprends pas où vous voulez en venir. Pour quelle raison devrais je rester au château, demanda-t-elle la voix douce mais troublée.

- Ne fais pas ça, Idae! , lui intima-t-il mécontent.

Il ne voulait pas qu'elle se voile la face en jouant à l'ignorante.

- Crois moi, si ça ne dépendait que de moi tu serais déjà ma femme là tout de suite, sans même que tu n'aies un mot à dire.

Idae s'offusqua et l'observa la mine outrée puis détourna encore le visage.

- Mais, ajouta-t-il en se plaçant près d'elle, étant donné que je sais qui tu es, j'en ai déduis que ce mariage ne serait qu'un champ de bataille si je m'écoutais. Et je dois t'avouer que j'ai assez vu des guerres pour savoir que rien ne peut plus me terrasser, finit-il la mine sombre.

Il craignait qu'il finisse par lui faire du mal sans le vouloir s'il se livrait dans une guerre contre elle. Elle ne pouvait que perdre.

- Où veux-tu en venir?

- Je ne veux pas que tu m'épouses sous la contrainte, avoua-t-il en se retournant vers elle pour contempler son profil.

Il voulait se rassasier de toutes ses expressions faciales qui la rendent si unique. Hélas, elle s'évertuait à fuir un contact visuel avec lui.

- Je te veux toi. Tout entière. Toute à moi. De ton plains gré. Maintenant !

Elle se retourna vers le jeune Roi et l'observa les yeux grands brillants.

ImpériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant