Stefanie
Je suis devenue complètement folle !
Depuis cette après-midi, je fais des choses surprenantes. C'est comme si cette fille timide qui me pourrit la vie s'était volatilisée au profit d'une autre, plus frivole. Je dois dire que je l'aime, cette facette de moi. J'ai le pressentiment qu'Oliver n'y est pas insensible non plus. Il me suffit de repenser à ses baisers pour que mon corps pétille de toute part. D'ailleurs, il brûle encore malgré l'eau fraîche de cette fin de journée. Je nage sur plusieurs mètres avant de m'arrêter et de me retourner. Oliver vient de plonger à son tour. En quelques brassées, il est à côté de moi. Ses cheveux sont plaqués sur son front. Ses yeux noirs brillent différemment sous la lumière du crépuscule.
Dieu, qu'il est beau !
Nous flottons, face à face, le regard rivé à l'autre. Cette fois encore, je prends les devants et vais m'accrocher à son cou. Sentir son corps nu contre le mien accentue l'envie d'approfondir mes connaissances en matière de sexe. Jamais, je n'ai ressenti de besoins aussi pressants. Ses mains se posent à la base de mon dos. Je frisonne.
— Tu as froid ?
Je secoue la tête en mordillant ma lèvre. Froid ? C'est exactement le contraire ! Il affiche un petit air amusé.
— Je vous trouve très dévergondée aujourd'hui, Mademoiselle Lacroix !
— Les garçons aiment ces filles là, non ?
— Tu es trop bien pour être ce genre de gonzesse.
Mon cœur rugit, je me sens exceptionnelle à ses yeux. Pourtant, je réplique :
— Les filles timides sont invisibles et insignifiantes.
Je parle en connaissance de cause. Il fronce les sourcils.
— Les mecs sont surtout très cons de ne pas s'intéresser à elles.
— C'est parce qu'ils préfèrent les filles expérimentées !
— Ce n'est pas le plus important !
Ça me rassure un peu. J'hésite un court instant, puis je demande :
— Est-ce que tu es déjà sorti avec une fille... sans expérience ?
— Non ! Tu es la première.
Je pince les lèvres. Est-ce que je serai à la hauteur ? Et si je n'arrivais pas à le contenter ? Si j'étais trop coincée, trop frigide ? Même s'il est au courant de mon manque de pratique, je murmure :
— Tu démarres de zéro avec moi.
Son regard se fait plus doux. Telle une caresse, il me réconforte et me réchauffe.
— Est-ce que ça te fait peur ? s'informe-t-il.
Dans son regard, je discerne un chouya d'appréhension. C'est une expérience inédite pour lui comme pour moi. J'inverse les rôles en affirmant :
— Non ! Je suis certaine que tu feras un bon prof.
— On le saura bientôt.
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My Love Song, premier couplet : succomber(tome 1)
RomanceOliver ne croit pas au coup de foudre. Ce n'est qu'un frauduleux mélange d'hormones et d'effet de surprise. Un simple mythe. Comment une passion dévorante pourrait-elle exister ? Foutaise ! Voilà six mois qu'il sort avec Leslie et son coeur bat norm...