Chapitre 17

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Oliver

Ma petite sœur me serre comme si j'avais fichu le camp depuis des lustres. En riant, je la taquine.

— Wow ! Je devrais partir plus souvent.

— C'est nul !

Elle se recule et tire la langue avant de rebrousser chemin vers la maison. J'aperçois Stefanie, debout devant la baie vitrée. Mon rire s'estompe. Les symptômes de l'amoureux transit sortent sauvagement de l'ombre. Mon cœur s'emballe. Mon ventre convulse.

— Comment ça va, mon grand ? m'interroge mon père, en me tapotant gentiment le dos.

Je quitte des yeux la silhouette de Stefanie pour me focaliser sur lui.

— Tout va bien ! C'est reposant, ici !

— Tu as réussi à écrire ?

— J'ai griffonné ! dis-je sans plus de précisions.

Depuis mon arrivée, c'est un autre sujet qui me travaille. Le mystère Stefanie ! Les propos de sa grand-mère me piétinent les neurones avec toute la délicatesse d'un éléphant. Ça n'a rien de jouissif ! Il est grand temps que nous ayons une discussion digne de ce nom, Stef et moi, afin d'éclaircir les secrets qui l'entourent.

— On rentre ? Je suis exténué ! Faire sept cents bornes entouré par la gente féminine, c'est à la limite du supportable ! acte-t-il avec humour.

Il se marre. J'en fais autant et le suis, les mains dans les poches de mon short. Plus je m'approche de Stefanie, plus mes battements cardiaques s'amplifient. Ma mère me tombe dessus, alors que je me demande encore quelle attitude adopter avec la petite blonde.

— Tu vas bien, mon chéri ? Ce n'était pas trop long ? s'informe-t-elle, les mains scellées à mes joues.

Je pouffe.

— T'es au courant que j'ai l'âge requis pour rester trois jours seul ?

— Je sais ! Je suis trop mère poule parfois.

Pour dégager l'ennui de son minois, je la flatte.

— Mais t'es la meilleure des mamans !

— Ohhh ! Mon cœur ! s'extasie-t-elle, les yeux remplis de cet amour maternel, dont elle nous abreuve à longueur de temps, Coraly et moi.

— Si on allait boire un truc frais ? Je suis déshydraté.

Ma mère me lâche pour se tourner vers mon père.

— Bonne idée, Jack !

Elle passe son bras sous le sien, puis me balance :

— Tu montres sa chambre à Stefanie pendant que je nous prépare une citronnade ?

Un faux air angélique s'affiche sur son visage. Je vais faire comme si sa proposition n'a rien d'un traquenard pour nous laisser seuls. Ils regagnent l'intérieur, suivis par Coraly. Il ne reste que Stefanie et moi, ainsi qu'un grand moment gênant.

— Salut ! Ça a été la route ?

C'est nul à chier ! Inutile de le nier !

— Oui ! Ta famille est vraiment cool.

Elle rougit. Je souris en hochant la tête. C'est la conversation la plus débile que j'ai eu avec une nana. J'ai juste envie de la prendre dans mes bras et de l'embrasser. Au lieu de ça, je lance :

— Tu me suis ?

J'entre dans la maison. Elle me talonne jusqu'à l'entrée. Quand elle s'empare de sa valise, je l'intercepte.

My Love Song, premier couplet : succomber(tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant