Chapitre 19

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Oliver

Mes yeux vont et viennent sur la silhouette de Stefanie sans trop savoir où s'attarder. Son dos est quasiment dénudé. Bordel ! Mon cerveau détraqué corrobore immédiatement l'absence d'un éventuel soutien-gorge. Dans son sillon, elle disperse une odeur vanillée. Étourdi, je la suis du regard quand elle descend les marches en courant. Sa robe danse autour de ses jambes. Elle me lance un coup d'œil par dessus son épaule et rougit. Je ne devrais pas la mater de cette façon, mais je n'y peux rien. Dès qu'elle est dans les parages, toute volonté s'amenuise. Ce n'est que lorsqu'elle a disparu de mon champ de vision, que je me rends compte de la présence de ma mère. Mon excitation redescend. Contrairement à son habitude, elle a l'air songeur. Je m'approche d'elle.

— Man ! Ça va ?

— La pauvre !

C'est tout ce que j'obtiens !

Est-ce que Stefanie s'est confiée à elle, comme elle l'a fait avec moi ? A-t-elle eu plus d'infos ?

— T'a-t-elle parlé de sa mère ? s'empresse-t-elle de me questionner, la mine dégoûtée. Je n'arrive pas à croire qu'on peut agir de la sorte avec son enfant.

— Je sais simplement que ses parents n'ont aucune estime pour elle.

Un condensé bref qui reflète assez bien ce que m'a avoué Stefanie. Ma mère me regarde, effarée, des larmes plein les yeux. Elle m'attire dans ses bras, comme pour se conforter qu'elle n'a rien à voir avec eux.

Qu'elle se rassure, c'est la meilleure !

— J'ai compris qu'elle ne voulait pas parler d'eux, dit-elle en levant son visage vers moi. Je pensais que c'était de la rébellion, un moyen d'affirmer son indépendance. À son âge, c'est normal ! Je ne m'attendais pas à ça. Comment fait-elle pour ne pas défaillir ?

Je hausse les épaules.

— J'en sais rien ! Sa grand-mère paraît plus à l'écoute.

— Tant mieux ! Mais ce n'est pas suffisant ! On doit faire en sorte que ces vacances soient inoubliables. Elle mérite toute notre attention.

Elle me lâche, le regard empreint d'une soudaine détermination. Je connais bien ma mère. Quand une idée lui traverse la tête, elle est prête à soulever des montagnes pour lui donner vie. Avant qu'elle n'échafaude un quelconque plan, je me dois de la mettre au courant des événements de la veille. Je la retiens gentiment par le bras, prends une longue inspiration, et lui balance :

— On est ensemble !

Un sourire étire ses lèvres. Cette nouvelle la ravit.

Je l'aurais parié !

— Je savais que ça arriverait tôt ou tard. Vous êtes faits l'un pour l'autre.

— Je n'en suis pas certain ! j'ironise. On se connaît depuis deux semaines, et on a passé la moitié du temps à se faire la gueule.

— Quelle mélodie te joue ton cœur ?

Je me gratte l'arrière du crâne.

— Un truc plutôt agréable !

— C'est bien ce que je disais, mon chéri ! dit-elle, la main effleurant ma joue. Ne laisse pas passer cette chance, ça n'arrive que très rarement !

C'est ce dont j'essaie de me convaincre, depuis que j'ai examiné cette éventualité sous tous les angles. Pourtant, je répète bêtement ce que Stefanie m'a dit hier soir.

My Love Song, premier couplet : succomber(tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant