Chapitre 6

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Malia

J'ouvre la porte avec le double des clés que Jason m'a donné. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi ce soir -comme souvent. J'entre comme si c'était chez moi, je sais qu'il n'y a personne, à part peut-être Rachel la petite sœur de Jason mais je pense que vu l'heure elle vient de finir l'école et la nounou est allé la chercher. Cette petite m'adore, elle a sept ans mais et déjà très intelligente pour son âge.

Jason, lui finit dans une heure, j'ai donc la maison pour moi. Ses parents sont toujours en déplacement et c'est pour ça qu'il m'a donné un double des clés. Ils vivent les deux avec Sofia la nounou de Rachel. Sofia est comme leur tante, elle est plus présente pour eux que leurs propres parents. Ils ont une relation très fusionnelle ensemble et ça me fait du bien de les voir heureux, ils se contentent de ce qu'ils ont ensemble et je dois avouer que je suis un peu jalouse, j'aimerai avoir une relation comme ils ont avec mes parents mais moi c'est plutôt le contraire.
J'enlève mes Doc Martens qui me font mal aux pieds depuis toute la journée et pose ma veste sur le porte manteau. Je me dirige vers la chambre de Jason que je squatte depuis quelques jours et vais ouvrir la fenêtre pour fumer. La beuh m'apaise directement et après être resté à rien faire pendant plusieurs minutes je décide d'aller prendre une douche. Ici, l'eau est chaude, pas comme chez moi. Et j'en profite bien.
Je laisse l'eau coulé un long moment sur tout mon corps avant d'éteindre l'eau et de me décider à sortir. Je mets ma serviette autour de moi et retourne dans la chambre de Jason pour m'habiller.

Quand j'arrive la porte est grande ouverte et je trouve Jason allongé dans son grand lit. Je ne porte rien d'autre que ma serviette mais je ne suis pas gênée. Jason lève la tête et me sourit quand il me voit rentrer. Je me dirige directement vers mon sac pour en sortir des habits quand je le sens derrière moi. Je me crispe au contact de ses lèvres sur mon épaule encore mouillée. Il monte gentiment pour m'embrasser le cou et je sais qu'il attend que je me retourne pour en avoir plus mais je n'ai pas la tête à ça. Je le repousse gentiment et continue de m'habiller. Il retourne se poser dans son lit sans un mot.
On n'est pas un couple et il le sait, il ne m'aime pas et ça me convient. Nous sommes amis depuis plusieurs années, il n'y a rien d'autre entre nous à part cette amitié solide qu'on a créée due aux évènements qui nous ont liés. Et du sexe.

- « Tu as passé une bonne journée ? »

Je finis de m'habiller et viens me poser à côté de lui contre le mur.

- « Longue et épuisante, mais ça va. Et toi ? »

Je ne réponds pas, il me connaît et sait lire sur mon visage quand ça ne va pas, et il n'insiste pas. Puis quelque chose me revient en tête -ou plutôt quelqu'un- et je décide enfin de me confier un peu.

- « Tu te souviens que je t'ai parlé d'une fille, elle est nouvelle. »

- « Oui, je m'en souviens très bien. Layla, c'est ça ? »

Il me sonde avec un sourire suspect.

- « Oui, elle s'appelle Layla. Mais calme toi il n'y a rien. J'allais juste dire que on s'est parlé aujourd'hui et qu'on est dans le même groupe de Chimie. Elle est gentille. »

Je ressens le besoin de me justifier et de lui dire qu'il n'y a rien et ça me frustre d'être si mal à l'aise de lui parler de quelqu'un -avec qui il ne se passe rien- que j'ai rencontré.

- « Et qu'est-ce que tu ressens quand tu es avec elle ?»

Il est sourd ou quoi ? Je viens de lui dire qu'il n'y avait rien, mais apparemment il n'en croit pas un mot.

- « T'es pas mon psy Jason, je ne vais pas te raconter toute ma vie. »

- « Je connais déjà beaucoup de trucs sur ta vie, que personne d'autre ne sait. »

Il a raison, je lui ai fait confiance et je lui déjà avoué des trucs que personne d'autre ne sait. Nous avons partagé trop de trucs ensemble pour que je sois capable de lui mentir. Il a vu des facettes de moi que j'aurai voulu cacher toute ma vie, mais maintenant que j'y repense, je suis contente qu'il sache sinon je ne serai probablement plus là sans lui. Il est là pour moi et ne me juge pas pour mes actions, tout comme moi je ne le juge pas sur les siennes -parce que je ne suis pas sûre qu'il n'ait rien à se reprocher lui aussi.
Mais sa question a le don de me perturber. Je ne sais pas ce que je ressens, je ne la connais pas, elle est nouvelle et c'est peut-être ça qui m'attire.

Am I just a game to you ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant