Chapitre 2

35 3 0
                                    

Layla

6h15, mon alarme sonne. Je n'ai pas dormi de la nuit mais je n'ai aucun problème à me réveiller, je suis habituée à ne pas beaucoup dormir. La journée d'hier n'a pourtant pas été de tout repos, on a défait des cartons, rangé, nettoyé et parlé. A 21 heure ma maman a commandé des pizzas et on a réussi à brancher la télé avant que le livreur arrive. Pour conclure à 23h30, je lui ai dit que j'allais dormir mais évidemment je n'ai pas fermé les yeux de la nuit, trop occupé à cogiter et à penser à aujourd'hui.

C'est la reprise de cours -pour moi- parce que la rentrée était il y a plus d'un mois. Donc comme à chaque fois je suis la nouvelle élève, celle qui ne va pas réussir à s'intégrer parce ce que tous les groupes d'amis serons déjà formé, celle que tout le monde trouve bizarre car elle arrive un mois après la rentrée et celle qui va être seule. Mais je suis habituée et je survivrai -je l'ai toujours fait. Les critiques, les moqueries je connais, ne pas avoir d'amis je connais, alors pourquoi ai-je envie pour une fois d'être appréciée, pourquoi suis-je si stressée à l'idée de ne pas être aimée alors que ça ne m'avait jamais dérangé avant.

Assise au fond du bus, ma musique dans les oreilles, je me persuade que tout va bien se passer et m'oblige à retenir mes larmes qui menacent de couler. Quand je descends du bus, tout le monde se bousculent, les jeunes crient, courent et travaillent. Je marche jusqu'à l'entrée du lycée et manque de percuter quelqu'un qui en sort. Elle s'excuse et sa voix parait si familière qu'elle me fait du bien, seulement le temps d'une seconde car elle s'échappe. Elle a l'air pressé et une odeur de rose fraîche mélangée à de la cigarette m'effleure et je perds pied avant de me rattraper à la porte et de la regarder partir. Ses cheveux noirs volent, elle trace son chemin, et lorsqu'elle disparaît de mon champ de vision je pars dans le sens inverse pour continuer mon chemin jusqu'à trouver le numéro de ma salle.

J'attends que ça sonne, histoire de ne pas être la première à entrer. Quand je vois au fur et à mesure la salle de classe se remplir je décide de moi aussi entrer. Les élèves parlent entre eux et certains me regarde entrer comme si j'étais un alien. Je baisse la tête et continue d'avancer vers le fond de la classe. Je ne regarde pas autour de moi et fonce tout droit dans un mec. Lorsque que je relève la tête je reçois un sourire de sa part et il engage une nouvelle discussion avec moi sans que je m'en rende compte. Il me demande si je suis nouvelle et me propose de m'assoir à côté de lui. Je suis rassuré, il a l'air vraiment sympa et sincère. Lorsqu'on s'assoit le professeur députe son cours sans faire attention à moi, et sans me demander de me présenter, ce qui me va très bien. Puis mon voisin de table recommence à me parler comme si ça ne lui dérangeait absolument pas que le professeur soit en train de parler lui aussi.

- « Oh enfaite, moi c'est Éric, et toi ? »

- « Layla. »
Je chuchote pour ne pas être repérée par le professeur, mais lui a l'air d'en avoir rien à faire parce qu'il continue à me parler comme si le professeur n'existait pas. Puis il est interrompu par le prof qui lui dit de se taire, et je ne peux m'empêcher de retenir un petit rire. Éric le remarque et me regarde avec un air outré en portant sa main à son torse pour accompagner son expression. Puis il me lance un petit "traître" à peine inaudible ce qui me fais sourire. Je n'écoute pas beaucoup le cours qui se déroule, perdue dans mes pensées mais ce n'est pas un problème car j'ai de la facilité en cours et je peux facilement me permettre de ne pas travailler et quand même avoir de bonnes notes. Je suis sortie de ma rêverie quand la porte de la classe s'ouvre sur une fille. Je la reconnais, c'est elle qui m'a bousculé en rentrant dans le lycée. Elle s'arrête une seconde pour regarder le prof et entre dans la classe sans parler, jusqu'à ce que le professeur l'arrête.

- « Malia Stanfield ! Nous sommes Lundi matin et tu es déjà en retard, as-tu une bonne excuse ? »
La fille en question se retourne et lui lance l'excuse la plus stupide possible.

- « J'ai loupée mon bus M. Marcory, désolée. »

Personne ne la crois mais le professeur se contente de soupirer et de retourner à son cours. Quand elle arrive à ma hauteur, elle me lance un regard avant de s'assoir dans la rangée d'à côté et je crois que mon cœur a loupé un battement. Ses cheveux noir coupé en Wolf Cut lui arrive jusqu'aux épaules, sa silhouette est parfaite et les habits qu'elle porte la mettent en valeur, et elle le sait, ce qui la rends encore plus irrésistible. Sous sa veste en cuir qu'elle enlève, elle porte un top où l'on voit la dentelle de son soutien-gorge rouge dépasser. Elle porte des jeans baggy dont la lanière Calvin Klein dépasse jusqu'à son nombril où j'aperçois un piercing en argent briller. J'ai du mal à détacher mon regard d'elle jusqu'à ce qu'Éric m'attrape le menton pour me regarder droit dans les yeux.

- « Quoi que tu penses, oublie. Ne la regarde pas, cette meuf est un serpent et son venin peut t'anéantir en un regard. N'y pense même pas, on a tous essayé. »

- « Tous essayé quoi ? »

- « D'amadouer le serpent. »

Il doit voir l'incompréhension car il commence à trouver de nouvelles métaphores pour m'avertir de ne pas m'attacher à elle parce qu'elle est pilote de course est que même attaché, l'accident est inévitable. Je l'arrête avant qu'il ne trouve une autre chose à dire.

- « Je ne vois pas de quoi tu parles. »

Il s'arrête et me regarde incrédule.

- « D'accord, mais je t'aurais prévenue. Et je ne te mets pas d'étiquette, même des hétéros ont tenté leurs chances avec elle, tout le monde est tombé son charme. » 
Il pourrait facilement me mettre une étiquette, beaucoup de gens l'ont fait. Et c'est sûr que mes cheveux cours rouges, mes bagues aux doigts ou mon style vestimentaire parlent pour moi. Physiquement, si on est attentif aux détails, ce n'est un secret pour personne que j'aime les filles. Mais lui, j'aimerais bien savoir s'il a aussi tenté quelque chose avec elle.

- « Tout le monde ? Toi aussi alors ? »

La question est sortie toute seule.

- « Oui, même moi, avant. »
Dit-il avec un regard rempli de regrets. Je lui lance un regard et je vois qu'il me prévient parce qu'il est passé par là et qu'il ne veut pas que je souffre mais ce qu'il ignore c'est que j'ai déjà assez souffert pour avoir peur de Malia. Et je risque de ne pas rester longtemps donc je préfère ne pas créer de liens trop fort avec les gens. Les histoires d'amour ?
Ce n'est plus pour moi.

Am I just a game to you ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant