Chapitre 11

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Malia

Je me réveille en sursaut en entendant mon réveil sonner. Par peur que quelqu'un d'autre l'entende je me précipite pour l'éteindre. Je m'habille en vitesse histoire de ne pas rester dans cet appartement trop longtemps. J'irai prends un petit-déjeuner dans le café où je bosse avant de commencer les cours. Je meurs envie d'une douche mais il est hors de question que je fasse du bruit en faisant couler l'eau. De toute façon je finis ma journée de cours avec deux heures de sport donc je profiterai des douches là-bas.

Une fois habillée, je prends mon sac rempli d'habits et d'affaires et j'ouvre discrètement la porte de ma chambre. J'avance sur la pointe des pieds avec mes converses rouges d'une main et mon sac de l'autre.
Mon objectif : accéder à la porte d'entrée et enfiler mes chaussures dans le couloir pour ne pas me faire chopper.
Mon problème : Serte j'ai juste le couloir à traverser, le canapé -où est probablement en train de dormir ma mère- donne une vue total sur cette porte. J'ai beau l'entendre ronfler depuis où je me trouve, je sais qu'elle a un sommeil léger et que n'importe quel petit bruit peu la réveiller.
J'avance à pas de loups jusqu'à la porte d'entrée. Malheureusement pour moi je constate en tirant la poigné qu'elle est fermée à clé. L'ouvrir va faire du bruit et je maudis intérieurement toute les secondes qui vont suivre. Je jette un coup d'œil à ma mère affalée sur le canapé. Des cadavres de bouteilles sont par terre et sur la table base se qui me provoque un soupire de désespoir. Je tourne la clé dans la serrure et je me fiche en entendu un bruit. Ça ne provient pas de la porte mais plutôt de derrière moi. J'ose un regard et croise les yeux verts fatigués de ma mère.

- « Malia. »
Elle me regarde et le tond de sa voix fatiguée -et déçue comme à chaque fois qu'elle me voit- me fige sur place. Je ne bouge pas comme si une bombe à retardement menaçait d'exploser dans ma gueule.

- « Maman. »

Cette situation est très ironique, ça fait bien longtemps que je ne l'appelle plus maman mais vu la situation il faut tenter le tout pour le tout. Le silence s'installe, elle me juge du regard et je suis sûr que si elle le pouvait ces yeux me lanceraient des lasers.

- « Qu'est-ce que tu fous là ? »

Ça y est, le moment que je redoutais.

- « Je suis venue chercher des affaires. »

- « Et les cours ? »

- « J'y allais justement. »

- « Tu te fous bien de ma gueule hein ? »

Sa voix rocailleuse ne m'avait vraiment pas manquée. Alcoolique et fumeuse, on ne peut pas dire que sa voix soit agréable à entendre, on a l'impression qu'elle souffre dès qu'elle sort un mot, et je ne crois pas que ce soit qu'une impression.

- « Non, maman. »

- « Arrête de jouer la comédie ! Où étais tu passée bordel ?! »

- « Parce que ça t'intéresse maintenant ? »

Ma voix est maitrisée par rapport à elle qui a déjà haussé la voix.

- « Oh arrête un peu ce cinéma de la petite fille mal-aimée ! On a toujours tout fait pour toi ton père et moi ! On t'a nourri, on a mis un toit sur ta tête et c'est comme ça que tu nous as remercié ? En détruisant cette famille ? »

Comme quoi même quand elle n'est pas totalement bourrée, elle garde quand même les mêmes discours. Quoi que j'y fasse pour eux tout sera toujours tout de ma faute, alors autant me faire une raison. Je ne vais pas mentir et disant que ces mots ne me font pas de mal, mais je les ai tellement entendus qu'ils n'ont plus le même effet. Elle dit que cette famille est détruite mais moi je n'appelle même plus ça une famille, juste plusieurs personnes brisées et détruites. Je baisse les yeux pour ne plus l'avoir dans mon champ de vision.

Am I just a game to you ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant