Somptueux Mensonges

14

Je me réveille subitement à l'entente de tant de mouvements au rez-de-chaussée.

Je me redresse maladroitement et ne bouge plus, comme pour être sure de ce que je viens d'entendre.

Peut-être que mes oreilles me jouaient des tours ?

Mais non. Car à peine une minute plus tard j'entends de nouveau un cri.

Un cri qui m'est familier.

Nathan.

Je dégage la couverture de mon corps et glisse hors du lit.

Je me dépêche d'arranger mon apparence et de mettre mes chaussures avant de descendre les escaliers.

J'arrive aux dernières marches et mes yeux suivent les servantes qui courent à droite et à gauche.

Mais qu'est-ce qu'il se passe encore ?

Je suis du regard une des femmes qui se dirigeaient vers un des salons avec une serviette qui m'avait l'air humide.

Je la suis sans attendre et pénètre la pièce en même temps qu'elle seulement pour m'arrêter de choc.

Nathan était assis, la main en sang, le visage transpirant et crispé de douleur.
À ses côtés une silhouette bien plus imposante domine l'espace et le rétrécit.

Elijah.

Assit, totalement détendu avec un verre de café à la main et le regard ... rivé sur moi.

Je ne bouge pas pendant plusieurs secondes mais fini par sortir de ma trans et m'avancer vers Nathan.

-Qu'est-ce que t'as eu Nathan ? Dis-je alors que mes yeux s'écarquillaient à la vue de sa main complètement abîmée.

-C'est pas le moment Sierra. Grogne-t-il en posant une serviette mouillée sur sa main.

Une des servantes l'aidait à nettoyer le sang, et moi je ne savais pas trop quoi faire de mon corps.

Alors je me suis écartée et je me suis assise sur l'un des fauteuils afin d'observer et espérer obtenir une réponse.

Cependant je ressens toujours ce même regard sur moi et c'est sans surprise que lorsque je redirige mes yeux vers Elijah que je découvre qu'il ne m'a toujours pas lâché du regard.

Mais ce qui me glace encore plus le sang c'est le petit clin d'œil qu'il fait en ma direction avant de se lever d'une démarche des plus majestueuses. Comme s'il ne venait pas de voir l'état dans lequel son frère était.

À moins que ....

Je sors du salon quelque peut ennuyé, les journées ici se ressemblent et c'est à en mourir d'ennui.

Mais je n'ai pas à m'inquiéter plus que ça à propos de ce sujet. Car très vite, je vais y remédier.

J'allais monter dans ma chambre lorsque j'entends de petits pas suivre les miens.

Je n'y prête pas attention et continue mon chemin jusqu'à arriver dans le couloir du premier étage.

Et ce n'est qu'au bout de ce dernier que je m'arrête enfin avant de me retourner.

Sans surprise je découvre Sierra.

La mia bella Sierra. Ma belle Sierra.

-Pourquoi est-ce que tu t'es arrêtée ? Tu jouais à un deux trois soleil ? Dis-je en enfouissant mes mains dans mes poches.

-Non.. je voulais te poser une question. Dit-elle en se balançant d'un pied à l'autre.

-Je t'écoute.

-Mais promets-moi d'y répondre sincèrement.

-Je ne ment pas il mio cuore. Dis-je alors qu'un sourire étirait légèrement mes lèvres à la vue de sa bouille gênée et fuyante.

-L'accident de Nathan. Commence-t-elle par dire alors que mon sourire s'étirait encore plus. Est-il lié à toi ? As-tu une part de responsabilité dans ce qui s'est passé ? Dit-elle en jouant avec ses doigts.

Une envie de prolonger ce silence me prend et j'avoue que cette idée est très tentante au vu des réactions que j'obtiens de Sierra mais disons que je suis d'humeur charitable aujourd'hui.

-Indirectement oui.

-Indirectement oui ? Dit-elle outrée de mes mots.

-C'est bien ce que j'ai dit.

-Tu peux développer ?

-Je n'ai pas à me justifier auprès de qui que ce soit Sierra, et je pense que tu le sais bien.

-Je le sais, le mafieux ténébreux alias El Capo della mafia Italiana ne se justifie jamais. Dit-elle si rapidement que je crus que mes oreilles faisaient erreur.

Je m'approche d'elle alors qu'elle prit conscience de ses mots, ce qui l'a fit reculer de plusieurs pas jusqu'à atteindre le mur.

Perfetto.

-Tu veux savoir pourquoi ? Dis-je tout près d'elle.

Désormais nos corps sont collés, sa tête est relevée vers moi, ses jolis yeux verts plongés dans les miens, noirs et durs.

Sa respiration est irrégulière est la mienne l'est tout autant.

Cette femme est une putain de tentation.

Et je n'arrive pas à m'empêcher de penser qu'elle appartient à Nathan, et sans pouvoir m'en empêcher, les mots se sont échappés de mes lèvres.

-Est-ce que Nathan a le même effet sur toi ? Te sens-tu déboussolée lorsqu'il s'approche de toi ? Dis-je tout bas en essayant de contrôler ma voix.

Perdre le contrôle de cette manière m'est totalement inconnu, inhabituel.

Mais là tout de suite, si je m'écoutais ...

-Tu veux savoir ce qu'il s'est passé avec ton cher mari ?

Elle ne répond rien, mais à la place elle hoche simplement de la tête, ce qui la rend encore plus adorable.

Bordel.

-Il s'est fait écraser la main par la roue d'une voiture.

-Quoi ? Mais comment est-ce que ça a pu arriver ?

-Tout est possible.

-Oui, mais les probabilités sont minimes pour que quelqu'un se fasse écraser la main par une roue, que faisait-t-il la main sur le sol ?

-Il cherchait sa bague. Elle est tombée, puis à roulé jusqu'en bas d'une voiture. Dis-je lentement en observant ses réactions. Malheureusement l'un des gardes était au volant et il ne l'a pas vu. Alors il a reculé et c'est comme ça qu'il s'est fait rouler dessus.

-Mais c'est totalement...

-Magique. Finis-je la phrase à sa place.

-Mais pourquoi as-tu dit que tu étais indirectement coupable de ce qu'il s'est passé ?

-Car les ordres viennent bien de quelque part. Dis-je proche de son oreille.

Et son corps s'avançait pour être prêt du mien, naturellement, comme si sa place était là, contre moi. Près de moi. À moi.

Je me décolle d'elle avant de partir et rentrer dans ma chambre.

Elle a eu sa réponse.
Et moi j'aurai bientôt les miennes.