Espérer. Rêver. S'accrocher.
C'est ce que Sierra fait depuis des années, malheureusement ses désirs ont été détruits.
Son avis ignoré et ses envies bâclés.
Car dans ce monde, c'est ainsi. Le plus fort finit toujours pas prendre le dessus et faire...
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Seul le bruit de mes talons qui frappent le pavé se fait entendre.
Je n'arrive toujours pas à réaliser les mots d'Elijah.
Comment a-t-il pu ? Comment ? Pourquoi me cacher ça ?
L'air froid piquent mes joues et je regrette de ne pas avoir pris de veste.
Je n'ai aucune idée d'où je vais mais je veux juste marcher, m'éloigner, me vider la tête.
Mais une seule image me hantait. La sienne, celle de son visage.
Comment a-t-il pu me laisser vivre pendant toutes ces années dans cette putain d'illusion ?
Mes pensées sont interrompues par un son presque imperceptible.
Mais je ne suis pas folle.
Je ralentis le pas et essaye de respirer le plus lentement possible comme si cela allait améliorer mon ouïe.
J'entends des bruits de pas régulier derrière moi, c'était discret et presque synchronisés au mien.
Mon cœur accélère. Peut-être était-ce mon imagination ? Non ?
Non. Je le savais. Mais j'essayais de me rassurer un court moment.
J'hésite mais décide de prendre mon courage à deux mains et de jeter un rapide coup d'œil par-dessus mon épaule et ce que je vois me glace le sang.
La rue est sombre. Il n'y a presque aucune lumière et ce n'est que maintenant que je me rend compte que les alentours sont déserts.
Je sors mon téléphone de ma poche et l'heure me fait presque sursauter. Je n'avais pas remarqué qu'il était aussi tard.
Depuis combien de temps est-ce que je ère dehors ?
D'où vient le bruit que j'ai entendu alors ? Ce n'est pas possible.
Je n'ai d'autres choix que de tester la technique ultime.
J'accélère mon rythme et décide de changer de trottoir.
Le bruit reprend.
Un frisson froid me parcourt l'échine. J'entoure mon corps de mes bras et force encore plus le rythme.
Ne montre pas ta peur. Ne montre pas ta peur.
Mais oh que j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir.
Je suis au milieu de nulle part et je ne peux appeler personne... si. Mais je ne veux pas l'appeler lui.
Je prend une grande respiration et décide de me tourner une deuxième fois mais complètement cette fois-ci.
Car je n'ai aucun échappatoire.
Je ne connais pas les lieux.
Je m'arrête brusquement, espérant surprendre la personne qui me suit. Le bruit cesse de nouveau. Le silence. Ce silence me donne presque la nausée.
-Qui est là ? Dis-je la voix plus forte que je ne l'avais prévu.
Un bruit me fait tourner subitement la tête à gauche alors que ma main se posait instinctivement sur mon cœur.
Mais ce n'est qu'un chat qui a bousculé une poubelle.
En revanche mon instinct me disait que quelque chose n'allait pas. Et jusqu'ici il ne m'a jamais trahi.
J'observe les alentours et mon souffle se coupe quand je vois une personne. Ou du moins le corps caché de quelqu'un derrière un mur.
Je me retourne et cette fois-ci je cours.
Au point où on en est.
Mes talons claquaient contre les pavés, mais à chaque pas, je sentais cette présence grandir, comme un poids invisible qui pesait sur mon dos.
Ça m'étouffait.
Ça puait le danger. Le danger. Pur et dur.
Mon sac est fermement serré contre moi et j'essaye de sortir mon téléphone de nouveau. Ce que je réussis a faire.
Mais je me concentre sur ma direction. Et surtout j'essaye de ne pas me ramasser.
Je dois atteindre le croisement de la rue. C'est plus lumineux. Je vois des immeubles et il se pourrait qu'il y ait des gens là-bas.
Mais lorsque j'allais presque atteindre le croisement, une silhouette émergea de nulle part et me barra la route.
-T'as l'air bien pressé. Me lança une voix grave, calme mais inquiétante.
Oh non.
Je m'arrête net et mon souffle ne veut plus sortir. J'essaye de chercher un échappatoire mais mon cerveau ne veut pas coopérer.
Bordel.
Je reste immobile face à cet homme géant.
Je ne peux pas voir grand chose et il est tellement grand qu'il barre toute source de lumière. Il s'est matérialisé devant moi comme une entité.
Et si s'en était une ?
-Qu'est-ce que vous me voulez ? Demandais-je alors que ma voix trahissait ma peur.
Mais il ne répond rien. À la place il m'observe. Ses yeux bleus ? Scannent mon visage et je peux clairement voir une énorme cicatrice barrer son œil gauche.
Ça a dû être douloureux.
-Un conseil, évite de marcher seule la nuit, ça peut attirer l'attention de ceux que tu ne veux pas croiser.
Mon sang se glace à l'entente de ses mots. Je me recule le plus possible comme si cela allait me sauver de ma misère. Mais en un clin d'œil l'homme se rapproche encore plus de moi.
Puis avant que je ne puisse prendre une autre respiration, une douleur me paralyse le corps.
Il vient de planter quelque chose dans mon cou. Ma gorge se noue et je sens mon corps trembler. Je sens mes forces me quitter et une vague glaciale déferlait en moi.
-Pourquoi ? Dis-je d'une voix teintée d'une colère désespérée.