Espérer. Rêver. S'accrocher.
C'est ce que Sierra fait depuis des années, malheureusement ses désirs ont été détruits.
Son avis ignoré et ses envies bâclés.
Car dans ce monde, c'est ainsi. Le plus fort finit toujours pas prendre le dessus et faire...
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Je regarde ma montre et il est actuellement 18:20, je me lève de mon lit et pose mon ordinateur portable sur la table de nuit. Puis je me dirige vers l'armoire afin d'en sortir une tenue pour ce soir.
Je vais pouvoir jeter un coup d'œil de plus près à l'endroit.
Mon téléphone vibre dans ma poche et je décide de l'ignorer. Mais ce dernier se met à vibrer de nouveau.
Je prend mon portable et le nom à l'écran fait naître un sourire sur mon visage.
-Dis-moi.
-Aliah Sordelle, 26 ans, pharmacienne. Elle habite à quinze minutes de ta position actuelle, dans une résidence privée, Marie Mill. Pas de petits amis en vu, pas de problèmes, pas de crédits. Une femme apparement assez sage. Elles se connaissent depuis dix ans.
Comment est-ce que je ne suis pas au courant de ça ?
-Quelque chose à ajouter ?
-Elles se voient très souvent. Et Madame Sierra dort souvent chez elle. Je l'écoute attentivement avant de raccrocher et de glisser mon téléphone dans ma poche.
Je m'habille et sort de ma chambre.
Lorsque je descend au salon, Nathan est déjà assis un verre de café à la main et le portable à l'oreille mais raccroche rapidement lorsqu'il me voit.
-Je t'attendais. Me dit-il un faux sourires aux lèvres.
-Me voilà. Dis-je en m'asseyant sur le fauteuil en face de lui.
-Tu as pu te reposer ?
-Je travaillais, le repos n'a pas sa place. Dis-je d'un ton neutre.
Il ne me répond rien mais à la place la porte d'entrée s'ouvre en dévoilant la silhouette délicate de la femme à mon frère.
-Tu es rentrée ma chérie. Dit Nathan en regardant son téléphone.
-Oui. Je vais monter me reposer. Dit-elle en pressant le pas vers les escaliers.
-Non. Viens t'asseoir avec nous un peu, je ne t'ai pas beaucoup vu aujourd'hui. Dit-il d'une voix qui se voulait sûrement suave.
Je ne rate pas son expression irritée lorsque ses épaules s'affaissent et que ses pieds se dirigent vers nous.
-Aliah va bien ? Demande Nathan de son ton habituel, autrement dit son ton faussement intéressé et poli.
-Oui elle va bien. Répond-elle brièvement.
Son regard se lève vers moi mais aussi rapidement elle baisse les yeux de nouveau.
Qu'est-ce que tu caches tesoro et pourquoi passes-tu tes nuits chez ton amie.
-Finalement on sort plus tôt, mais je ne sais pas si on rentre tard ou pas.
-D'accord.
-Quelque chose ne va pas ? Dis-je en plantant mon regard dans celui de Sierra.
-Non du tout. Dit-elle en essayant maladroitement de cacher son étonnement.
-Elle va bien, mais elle est comme ça. C'est toujours ainsi quand elle part chez Aliah, elles ont sûrement dû regarder un film d'amour triste et pleurer en mangeant un bol de glace à la pistache. N'est-ce pas mon amour ? Dit-il en prenant sa main afin de la porter à ses lèvres.
Ma main qui jusque là était posée sur ma cuisse se referme involontairement en poing.
Voir qu'il connaît ses habitudes me rongent de l'intérieur pourtant c'est normal, il est marié à elle depuis des années, il la connaît plus que moi, il a passé plus de temps avec elle que moi, il a été présent dans sa vie depuis toujours.
Mais moi j'étais occupé à faire autres choses. Malgré ça, je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée que je ne pourrais plus l'approcher comme moi je le souhaite.
Certes, je ne m'adressais pas à elle tous les jours, je ne riais pas avec elle, ne lui proposais pas de sortir, mais c'est parce que je rejetais toutes idées de le faire, je ne voulais pas dépendre de quelqu'un de cette manière là.
Car je le savais très bien, je savais que si je m'approchais alors je n'allais surement ne plus vouloir partir, je savais que si elle me souriait comme elle le faisait avec toutes les personnes autour d'elle alors je n'allais plus jamais la laisser sourire à quelqu'un d'autres que moi, car je voudrais posséder tous ses sourires, un à un.
Elle est une drogue dont je ne pourrais plus jamais me passer si je met mes mains sur elle.
Je n'ai jamais pensé à ce que ça ferait d'avoir quelqu'un qui te sourit de la même manière qu'elle, mais là oui. Et ce changement dans mon esprit me perturbe, m'enèrve. La voir épouser mon frère m'a mit hors de moi, mais c'est son choix, personne ne l'y a obligé et je lui en veux pour cela.
Je lui en veux de m'avoir envouté de cette manière, de m'avoir sourit, de m'avoir ensorcelé de sa douce voix pour au final courir dans les bras de mon frère.
Elle n'avait qu'à le faire dès le départ, pourquoi autant de détours ?
-On y va ? Prononce la voix de mon frère.
Je ne répond rien, à la place je hoche de la tête avant de me lever alors qu'il fait de même.
J'oublie tout ceux à quoi je viens de penser et vide mon esprit afin de me concentrer sur la raison de ma venue. Mais lorsque cette sorcière relève de nouveau son regard vers moi, mon cerveau sans ma permission capture cette image et la grave dans ma mémoire.
Ça ne va pas être de tout repos mais au moins j'aurais eu le mérite d'essayer de lui résister.