La Serpenta

𝓛'𝓸𝓶𝓫𝓻𝓮 𝓓𝓾 𝓟𝓪𝓼𝓼𝓮́

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« 𝖫𝖺 𝗉𝖾𝖺𝗎 𝖺̀ 𝗌𝗈𝗇 𝗁𝗂𝗌𝗍𝗈𝗂𝗋𝖾,
𝗅𝖾 𝖼œ𝗎𝗋 𝖺̀ 𝗌𝖾𝗌 𝖾́𝗉𝗋𝖾𝗎𝗏𝖾𝗌,
𝗅'𝖾𝗌𝗉𝗋𝗂𝗍 𝖺̀ 𝗌𝖾𝗌 𝗌𝗈𝗎𝗏𝖾𝗇𝗂𝗋𝗌,
𝗅'𝖺̂𝗆𝖾 𝖺̀ 𝗌𝖾𝗌 𝖾𝗆𝗉𝗋𝖾𝗂𝗇𝗍𝖾𝗌. »

- 𝖢𝗁𝗋𝗂𝗌𝗍𝗂𝗇𝖾 𝖲𝗂𝗆𝗈𝗇
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Alice

Je suis né dans un enfer, aux côtés du diable en personne. J'ai neuf ans et pourtant j'ai l'impression d'en avoir trente. J'ai vu et vécu des choses que je sais qu'aucun enfant n'aurait dû subir. Le diable, comme je l'appelle dans ma tête, est l'homme le plus cruel qui existe, je ne suis pas assez folle pour l'appeler par ce surnom en face de lui. Dieu seul sait ce qui me ferait subir pour cet acte de rébellion. J'ai vu et entendu ce qu'il fait au enfant ici, étant une grande prématurée, j'ai, dans ma malchance, eu la chance de ne pas vivre tout ce qu'il leur fait subir. Selon le médecin d'ici, j'ai commencé à marcher et à parler plus tard que les autres enfants, ma santé est fragile, je tombe malade plus souvent que l'anormal. Le diable m'a répété l'abandon de ma mère. M'a montré à quel point elle était belle à l'extérieur, à vivre sa vie. Je n'ai pas compris tout de suite pourquoi elle m'a abandonnée, laissée ici, sans sa douceur et son amour de maman. Je me souviens encore de la douleur que je ressentais chaque soir en m'endormant en me disant que ma mère m'avait abandonné. Il a commencé à me raconter cette histoire il y a quatre ans. À me montrer ma mère à travers les photos, il y a trois ans. J'étais contente d'avoir enfin un visage à mettre sur le rôle de ma maman, même si elle m'avait abandonné. Son absence me pesait. Au fil du temps, j'ai commencé à la détester, car je savais ce qui m'arriverait à l'âge de mes neuf ans. Il a pris le malin plaisir de me décrire tout ce qu'il me ferait.

C'est une journée, lorsque j'étais dans ma huitième année de vie, que tout s'est mis à changer. Ma perception de ma mère fut modifiée. Je n'avais plus de séance d'entraînement aussi intensive. Le diable s'est mis à me balader à plusieurs endroits. Bien que j'en étais heureuse d'arrêter les entraînements, je me demandais ce qui se passait. Et c'est là que j'ai tout compris. Un soir, des gardes discutaient sans m'avoir aperçue, cacher dans un coin. Ils commençaient à redouter l'arrivée de 𝓛𝓪 𝓢𝓮𝓻𝓹𝓮𝓷𝓽𝓪, ma mère, l'œuvre du monstre. C'est à ce moment-là que, sans même le savoir, qu'ils m'ont fait découvrir cette vérité immonde. Pour ma mère, j'étais morte suite à des complications avec ma naissance prématurée.

Depuis ce jour-là, ma haine a pris la place de l'espoir. Que ma mère me sorte d'ici avant que le diable ne s'empare de mon innocence. Après quelques mois, mon espoir est devenu réalité. J'ai rencontré ma mère. Et les derniers doutes que j'avais concernant le fait qu'elle savait que j'étais en vie se sont envolés lorsque j'ai vu à quel point elle fut troublée de me voir. Je suis son portrait craché. Grace aux photos qu'il me montrait, j'avais pu voir à quel point on se ressemblait trait pour trait. Et j'en étais heureuse, car même si je suis jeune, je sais que ma mère ne m'a pas eue à ses quatorze ans dans l'amour. Je sais qu'elle a vécu cet enfer, elle aussi, clairement plus difficile que moi.

Quand elle m'annonce que j'ai des grands-parents, des oncles et que ma mère a un amoureux, je suis tellement contente d'avoir une famille. Je suis impatiente de faire la connaissance de la famille de maman. J'angoisse seulement qu'il ne m'accepte pas. Après tout, je viens tout droit de l'enfer du passé de ma mère.

J'ai la trouille lorsqu'elle repart après m'avoir expliqué qu'elle doit mettre fin à ce cauchemar. J'ai peur qu'elle m'abandonne pour de vrai dans le monde extérieur, où je n'y connais rien.