Cruel Summer

Chapitre 20 :

Je tente une photo devant ce grand miroir, et j'envoie à ma femme : « T'en penses quoi bébé? » ( :o)
Je change mes chaussettes, et enfile ma chemise grise que je boutonne presque jusqu'en haut. Je déteste ça, ça m'étouffe mais bon encore une fois, je veux faire bonne impression. De plus mon beau-père a une image à conserver maintenant, ça n'est pas un jeu, il me fait confiance, je l'ai bien compris.
Mon portable vibre dans ma poche, je regarde et je lis : Sami <3 : « NON MAIS TU VEUX QUE JE MEURS ? »
J'explose de rire et je réponds : « Uniquement sous le poids de mon corps ! Non mais réellement ? Je vais t'envoyer comment je suis et tu me dis si c'est trop ou pas assez d'accord ? »
Sami <3 : « OK ! »
Je me sèche les cheveux rapidement, il ne me reste que cinq minutes. Je me coiffe comme je peux, et tente de poser mes lentilles. Je tremble c'est horrible. Du coup, j'enfile ma paire de lunettes de vue tant pis.
Je fais une photo d'ensemble et l'envoie à ma femme. Elle me répond : « Heure du décès : 17h30... »
Je rigole et je dis : « Vraiment ? C'est bien ou pas ? »
Sami <3 : « Bébé pourquoi tu mets tes lunettes ? Tu veux qu'on te prenne très au sérieux ? »
Moi : « Idiote ! Je n'arrive pas à mettre mes lentilles tellement que je tremble... »
Sami <3 : « Ben alors ? Tu perds tes moyens face aux Wood ? Est-ce que tu vas dire à papa de ne jamais arrêter de te parler ? Vu que les blancs dans les conversations te mettent mal à l'aise ? »
Moi : Garce ! Tu es trop méchante... »
Sami <3 : « Je plaisante mon cœur, tu es parfait, tu seras parfait, tout sera parfait ok ? »
Moi : « C'est mieux mais pas assez... »
Je reçois une photo, j'ouvre et tombe assis sur le lit.
Moi : « C'est malin, j'ai rendez-vous dans trois minutes et je bande... »
Sami <3 : « Oupsss ! »
J'enregistre la photo d'elle, ou plutôt de son décolleté, une fois que je peux me lever on toque à ma porte, je prends mes affaires et j'ouvre.
Alfred : C'est fou comme vous êtes ponctuel !
Moi : Dans mon métier il vaut mieux, et je déteste les gens en retard.
Alfred : Mr Wood va apprécier cette qualité! Vous sentez la cocotte. (xD)
Nous arrivons en bas, le Président serre la main de plein de gens, incroyable cette posture et cette prestance.
Je me redresse, m'observe dans un miroir en passant, je rajuste ma tenue.
Mr Wood : Mon Dieu Matthieu que vous est-il arrivé ?
Il se marre, je le fixe et je dis : Est-ce que c'est assez bien pour vous ?
Mr Wood : Ca fera l'affaire...
Moi: Oh...
Alfred me chuchote: Vous êtes parfait!
Je souris, en repensant au message de ma femme. Nous entrons dans une grande pièce, il y a un micro.
Je m'assieds sur une chaise avec Alfred, le Président se dirige vers l'estrade et attend que tout le monde soit installé.
Il se racle la gorge, s'essuie un peu les mains sur son pantalon. Je souris, ça me fait plaisir de voir que lui aussi peut avoir des moments de stresse dans sa vie.
Il commence son speech en souhaitant la bienvenue à toute l'assemblée, il balance des petites phrases rigolotes par-ci par-là. Il a une présence incroyable, il parvient à faire rire la salle et remercie son public. Il me rejoint et me dit : Alors ? Vous venez ?
Je suis content, j'avais un peu peur qu'il m'ait fait venir pour être rarement avec moi.
Mr Wood : Est-ce que vous voulez faire un golf ?
Moi : Euh vous m'avez dit que je visais comme un aveugle et...
Mr Wood : Si vous êtes bon au football, le golf est un jeu d'enfant pour vous allezzz !
Moi : OK !
Je me dis que dans le fond, ça ne doit pas être bien comp...
Je relève la tête, un immense terrain de golf s'étend devant nous.
Moi : C'est... Loin d'être ce à quoi je pensais en fait...
Mr Wood : Vous savez, quand j'ai commencé, j'étais comme vous.
Il me tend le club de golf, je souris en repensant à notre première rencontre.
Il plonge son regard bleuté dans le mien et me dit : Mettre des boules dans tes trous ça ne devrait pas vous poser trop de problème ?
Je me mords la lèvre inférieure et j'explose de rire en baissant la tête.
Mr Wood : Je comprends un peu ma fille...
Moi : Euh comment ça ?
Mr Wood : Vous avez une belle gueule...
Je deviens rouge pivoine, j'entrouvre la bouche pour répondre mais aucun son ne sort.
Je parviens à baragouiner un petit : Merci...
Il se moque de moi, et commence la partie.
Moi : Finalement je ne pense pas être si nul !
Je pose ma balle sur le tee, je vise avec mon club et frappe en effectuant un mouvement circulaire vers le ciel.
Mr Wood : Waouhhh ! Pas mal du tout !
Alfred : Je dirai même plus WAOUHHH !
Moi : Arrêtez enfin monsieur le Président, vous allez me faire rougir.
Je me moque un peu de lui, et il me balance : Ne poussez pas hum ?
Je rigole, il tire à son tour, beaucoup mieux que la première fois.
Moi : Ouai, pas si rouillé que ça le papi !
Alfred : Ouppss !
Mr Wood me toise : Matthieu!
Moi: Oh çaaa vaaa relax on se détend c'est le week-end ! (xD)
Je vise à mon tour et la balle part n'importe comment.
Moi : Non mais ! Vous avezzz vu ce vent là ?
Mon beau-père explose de rire et dit : Quelle mauvaise foi ma parole!
Moi : Absolument pas !
Mr Wood : Je vois que ma fille vous a bien coaché !
Moi : Quoi ? Mais c'est moi qui la coach ouai !
Il sourit et me dit : Pas toujours on dirait.
Il a raison, c'est elle qui m'a appris le fameux « ABSOLUMENT PAS ».
La partie continue, je perds, je peste et j'amuse beaucoup mon beau-père et Alfred.
Moi : Je suis vraiment une brêle putain !
Mr Wood : Mais non... Mais vous ne vous concentrez pas !
Moi : Whattt ? Mais bien sûr que si !
Mr Wood : Allez-y pour voir ? Si vous la mettez dans le trou, je vous donne cent balles.
J'explose de rire et je dis : Alors-là pari tenu mon p... Mr Wood !
Je me concentre, je vise et tire. La balle part et s'arrête à 1 millimètre du trou.
Moi : Maisss nonnn ! Vous avez vu cette injustice ?
Mr Wood : Ah ben une prochaine fois alors...
Un petit bruit retenti, la balle tombe dans le trou.
Moi : Ahahahahah !!
Mr Wood : Vous êtes un affreux tricheur quand même !
Moi : MOII ?? Ce n'est pas de ma faute si le vent était avec moi ce coup-ci.
Mr Wood se marre, il sort un billet vert de sa poche intérieure. Je soupire, il me le tend mais je le refuse gentiment.
Moi : Non merci, je plaisantais vraiment, je ne veux pas de votre argent.
Mr Wood : Prenez-le ! Ca sera votre souvenir.
Moi : J'en aurai plein d'autres ne vous inquiétez pas...
Le président rentre le billet dans ma poche de chemise et me dit : C'est largement mérité ! Elle était belle ! Et un pari reste un pari.
Je souris et le remercie. Mine de rien, c'est une partie des chaussures que ma chérie convoite tellement.
Le jeu se termine, je tends mon club à Alfred et je dis : Allez pour la gloire Al !
Il se tourne vers le Président qui lui sourit. Il récupère l'objet, se positionne et tire. La balle part s'échouer dans le trou le plus éloigné.
Moi : Waouhhhhh ! Alors là il mérite bien 200 balles pour ce joli coup !
Mon beau-père explose de rire et frappe dans le dos de son fidèle serviteur qui n'en revient pas lui-même.
Moi : Franchement Al vous m'épatez !
Nous repartons à l'intérieur, traversons un restaurant plein de tables qui commencent à se dresser activement.
Je me rassure en me disant que nous serons servis et que je n'aurai pas à me déplacer pour aller me nourrir, ou choisir de quoi me sustenter.
Non, je ne deviens pas fainéant, je vous rassure, c'est juste que vous vous souvenez de l'épisode où j'ai renversé mon verre de Coca sur la terrasse ?