Chapitre 26 :

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Je reste un moment avec Alfred. Nous jouons, il brise le silence en rigolant.
Moi : Quoi ? Qu'est-ce qu'il vous amuse Al ?
Alfred : Rien... Juste que je repensais à la fois où mademoiselle, enfin madame, mais mademoiselle à l'époque. Vous a présenté comme étant le jardinier paysagiste.
Je pouffe un peu de rire : C'est vrai... C'était drôle ! Elle a de l'imagination quand même.
Alfred : Et elle n'osait pas vous appeler Matthieu, mais je trouvais que Sofiane ne vous allait vraiment pas.
Moi : C'est clair !
Alfred : Et lorsque je l'ai ramenée à Mont Martre pour vous retrouver. Elle était excitée comme une puce. Je vous ai vu et j'ai compris directement.
Moi : Ah parce que tu n'avais pas capté le premier jour ?
Alfred : Non... Je l'ai cru, je trouvais juste bizarre votre posture allongée dans le jardin, et le fait que vos mains n'étaient pas pleine de terre.
Moi : Ahahah ! C'est vrai ! Vous savez, enfin tu, vous ? J'ai du mal là.
Alfred : Vous ! S'il vous plaît je suis en plein travail.
Moi : Oui ! Enfin là pas vraiment. Okok c'est votre choix... Quand j'ai retrouvé Sami, même si au final nous n'avons pas été séparés trop longtemps, j'étais redevenu un adolescent. Dans son jardin, j'avais la sensation de ne pas la connaître, j'avais peur que le moindre geste que je puisse faire, ne la fasse fuir.
Alfred : Elle n'est pas facile, mais elle vous aimait tellement à l'époque... Elle m'en a raconté des choses à votre sujet...
Je m'empourpre et pars jouer un peu avec le ballon.
Alfred : Parfois je la stoppais en lui disant que je n'étais pas sa meilleure amie, ou son journal intime. Elle a toujours eu cette fâcheuse manie de me considérer plus qu'un simple majordome.
Moi : Al... Vous êtes tellement bien plus. Autant pour elle, que pour Mr Wood et pour moi aujourd'hui... Vous faites partie de la famille.
Alfred me sourit : Merci monsieur Matthieu.
Moi : Samantha adore se confier à son journal, en colonie j'ai vraiment eu peur de cette bombe à retardement.
Alfred : Lorsque j'ai compris qu'elle était enceinte, je vous ai maudit de lui avoir fait ce sale coup... Et puis vous êtes revenu, la bouche en cœur. Moi-même j'ai craqué, je ne vous le cache pas.
Moi : Pfff... Ouai ! Moi aussi je me suis maudit de lui avoir fait ça. Et je ne comprendrai jamais parce que j'ai fait attention chaque fois.
Alfred : Il suffit d'une fois, une seule... Mademoiselle ne prenait pas de contraceptif...
Moi : Ouai... J'étais jeune et insouciant jusqu'au jour où j'ai reçu la photo de l'échographie.
Alfred : La garce ! Par SMS ?
Moi : J'avais besoin d'un électrochoc je pense !
Alfred : Oui ! Elle a toujours adoré se démarquer ! Choquer ! Si vous l'aviez vu plus jeune. Se balader presque dénudée dans les rues. Son père frôlait la crise cardiaque sans cesse.
Moi : Ouai... J'ai eu un petit aperçu de ce personnage en colo...
Alfred : Ca ne vous a pas déplut il faut croire !
Moi : Absolument pas ! Ahahah Al... Tsss...
Alfred : Vous êtes un homme, donc bon.
Moi : Oui ! Et c'était compliqué pour moi de combiner, mon amour pour elle, mes sentiments, mon envie et mes responsabilités. Tout ça à la fois.
Alfred : Je veux bien vous croire ! Surtout la connaissant elle a tellement dû vous rendre chèvre.
Moi : OULAAA ! Ce n'est rien de le dire ahaha !!!


Flash-back :

Je me retourne et vois Samantha qui lézarde sur la plage. Elle a retiré son débardeur et se trouve à présent en maillot de bain. Les garçons la sifflent.
Je sors de l'eau et file la rejoindre.
Moi : Je peux ?
Samantha : C'est toi le mono...
Moi : Pour ta grande joie on dirait ?
Samantha : Je m'en fous en fait...
Moi : T'es sympa toi... Pourquoi tu ne te baignes pas avec les autres ?
Samantha : Cette bande de primates pathétiques ne m'intéresse pas en fait !
Moi : Bande de primates ahah tu m'as tué !!
Je lui fait mon plus beau sourire, elle plonge son regard océan dans le mien et élargit un peu ses lèvres.
Moi : Ah enfin un sourire !
Samantha : Non c'est un tic que j'ai de naissance !
Moi : Oh je vois, joli tic en tous cas. Allez viens te baigner avec mouuu... Nous !
Samantha : Non ! Demain peut-être...
Moi : Allezz !!
Samantha : Non je t'ai dit !
Moi : Alleezz ne te fait pas prier on va s'éclater ! Ne reste pas seule tout le temps !
Samantha : Je fais ce que je veux Matthieu !
Mon prénom sifflé par sa bouche m'a achevé.
Moi : Ok... Dommage... Je... Vais rejoindre le croupe... Gland... Euh GROUPE CLAMP ! T'as compris !
Le con, oh le conn !! Je me mets à courir jusqu'à retrouver un semblant de dignité.

Cruel SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant