Bloody Road, La Route Sanglante

Chapitre 46 : La Mort d'un Grand Homme, l'Obscurité, le Silence et Compassion

     Les deux déchus, haletants et meurtris, échangèrent un regard complice mêlé de frustration. Le combat avait été bien plus ardu qu'ils ne l'avaient imaginé, et sans le coup sournois de l'ange déchu, ils se seraient probablement retrouvés à genoux devant la puissance indomptable d'Henry. Le seuil de sa demeure fut franchi, les déchus commencèrent leur recherche frénétique, à la recherche d'un artefact précis. Un vieux carnet attira leur attention, et en l'ouvrant avec précaution, ils se plongèrent dans les souvenirs capturés entre les pages jaunies par les années. Poursuivant leur investigation, ils découvrirent un tiroir dissimulé qui avait un double fond. Une bague noire, d'une beauté ténébreuse, semblable à celle que Noir avait fièrement arboré autrefois, y reposait. L'ange déchu saisit la bague avec une satisfaction contenue, le trophée tant convoité entre ses doigts. Ils étaient venus tuer Henry et s'emparer de cette fameuse bague qui suscite l'intérêt de tous. Toutefois, malgré leur succès apparent, l'ange déchu semblait ressentir une pointe de déception. Se dirigeant d'un pas assuré vers le corps sans vie d'Henry, il l'observa avec mépris, laissant échapper un crachat méprisant près de lui. Saisissant le sabre autrefois manié par l'ancien gardien, l'ange déchu acheva de dépouiller Henry de sa dernière relique de puissance, privant le défunt de son emblème de grandeur. Les deux déchus se retirèrent finalement de la maison, leurs silhouettes se perdant dans l'obscurité ambiante. Un détail ne put échapper à l'œil attentif : les deux individus arboraient un tatouage identique sur l'épaule, témoignant de leur affiliation énigmatique. Un peu plus loin, dans un endroit habité par des ombres énigmatiques, des murmures mystérieux s'élevèrent dans les ténèbres, évoquant des intrigues et des plans encore insaisissables.

     — Ils en mettent du temps pour récupérer une fichue bague.

     — Un peu de patience, ils vont bien finir par arriver.

     Finalement, les deux déchus firent leur entrée, éclipsant toute autre présence par leur aura de danger. Les regards de tous convergèrent vers eux, une attente silencieuse emplissant l'air chargé de tension. Une figure imposante s'avança, incarnant l'autorité au sein de cette réunion secrète.

     — Bien, notre assemblée peut commencer. Avant toute chose, permettez-moi de vous exprimer ma gratitude pour votre présence et la réussite de votre mission. L'opération Arcane est désormais enclenchée.

     Les paroles de l'homme résonnèrent, porteuses d'une signification profonde et insaisissable. Cet homme n'était autre que le général de l'armée. Les membres de cette organisation secrète s'agglutinèrent en un cercle sombre, échangeant des regards chargés de mystère. De mystérieux plans prenaient forme dans l'ombre, tissant une toile complexe d'intrigues et de machinations. Qui était ce groupe, et pourquoi le général semblait être à leur tête ? Les cœurs lourds de révélations perturbantes, le groupe de Liam entreprend le voyage de retour vers leur village natal. L'ombre d'une secte sinistre plane désormais sur leurs esprits inquiets, tandis que des questions brûlent leurs lèvres, cherchant des réponses dans l'obscurité grandissante. Les jours s'égrènent, parsemés d'échanges silencieux et de pensées profondes, jusqu'à ce, qu'enfin, ils atteignent les ruelles familières de leur village. Les âmes préoccupées et les esprits en ébullition se dirigent vers la demeure d'Henry, porteurs de nouvelles inquiétantes, inconscients du tourbillon d'émotions dévastatrices qui les attendaient. Mais la réalité qui les attend est pire que ce qu'ils auraient pu imaginer. La maison d'Henry, autrefois vibrante de chaleur et de vie, est maintenant teintée d'une atmosphère funeste.                                                                                   Dans le silence pesant, le corps sans vie d'Henry gît face contre terre, le sol maculé de sang. Un cri déchirant fend l'air, une douleur insoutenable qui s'échappe des lèvres de Lisa. L'agonie de la perte, la brutalité de la mort, s'abattent sur eux avec une férocité implacable. Les larmes coulent sans retenue, des sanglots étouffés emplissent l'air. Elle se précipite à genoux, les yeux rivés sur le corps sans vie de son père, incapable de trouver les mots pour exprimer la tourmente qui ravage son cœur. Les autres restent figés, submergés par le choc et la tristesse. Chacun ressent l'ampleur de la perte, chaque souffle portant le poids de l'émotion. Alfred, blessé au plus profond de son être, laisse échapper une larme solitaire. Dans un mélange de colère et de détermination, sans réfléchir, il se précipite en courant dans la maison, le cœur battant, l'esprit en ébullition. À l'intérieur, le vide semble se refléter dans chaque recoin sombre de la pièce, un silence étourdissant enveloppant les lieux jadis si pleins de vie. Puis, une réalisation brutale le frappe comme un coup de poing dans l'estomac.