Le regard qui tue

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Le regard qui tue

(100% histoire vraie)

Il y a peu d'hommes, très peu d'hommes, que j'ai désiré sans même les toucher ou embrasser.

Je veux dire désirer au point de ne plus réussir à me contrôler.

Parce-qu'il est évident que je ressens du désir en discutant avec une personne qui me plaît.

Ce n'est pas pour autant que nous faisons l'amour, et heureusement. Qui n'a jamais désiré quelqu'un sans aller plus loin?

Cependant, il fût un jour et une personne pour qui je perdis totalement la tête sans aucune raison. Ou peut-être pour beaucoup trop de raisons.

Remettons nous dans le contexte: nous étions en mars 2014.

J'étais alors en couple avec David. Un dimanche, alors que nous étions au restaurant, je m'absentai en laissant mon téléphone sur la table.

Le temps de revenir, son comportement avait totalement changé. Je ne sus pas tout de suite pourquoi.

Dans la voiture, il commença à m'embrasser puis à me caresser les seins.

Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait alors que je le sentais hyper distant voire même désagréable.

Je le repoussai gentiment, mais il insista lourdement pour avoir un rapport sexuel.

Je lui expliquai alors que je n'en avais pas envie à ce moment-là (je sentais que quelque chose clochait).

Je lui dis aurevoir et pris la direction de ma voiture. Il démarra en trombe.

Plus tard, je lui envoyai un sms lui demandant s'il voulait qu'on se voie le soir.

Sa réponse se fit assez sèche "quel est l'intérêt?"

Ne comprenant pas cette dernière, et demandant des explications, il me répondit d'aller me consoler avec Cyrille, vu qu'apparemment il me manquait.

Il avait donc regardé mon téléphone pendant le repas.

Effectivement, je vous avais déjà parlé du problème de couper les ponts avec lui. Je n'y arrivais pas. Et il me manquait. Parfois. Et je lui manquais aussi.

David me dit que c'était terminé et ne répondit plus à mes messages.

David, c'était le gars dont j'étais tombée enceinte au premier rendez-vous et avec qui j'avais sérieusement envisagé de garder cet enfant tellement j'en étais déjà follement amoureuse au bout de 10 jours (et réciproquement).

Je me sentis alors tomber dans un précipice sans fond. Comme si toute ma vie présente et future venait de voler en éclats.

Comme si j'étais en train de suffoquer, j'étais presque morte à l'intérieur.

Au bout de quelques minutes, la seule solution que je trouvais était d'accepter la demande de Cyrille de nous voir le soir-même.

Une heure plus tard, je passai chez lui le chercher. Il était question d'aller boire un verre à Bercy Village, rien de plus.

Dans le flou total, nous discutions dans la voiture pendant que je sentais son regard sur moi.

Sur mon visage, sur mon cou, puis sur mes cuisses. Je portais des bas presque transparents et une robe très courte.

Une fois garés, je sentis en moi un immense désespoir. Une envie atroce de mourir. Puis un désir tellement intense qu'il éclipsa toute la tristesse en moi.

Mon psy m'avait parlé de ça, plusieurs fois. Il disait que j'avais des pulsions de vie.

Quand la pulsion de mort était trop forte, la pulsion de vie (et donc ici le désir sexuel) prenait le dessus.

Je regardais Cyrille avec ses yeux pétillants et amoureux, je sentais aussi son désir pour moi.

En une fraction de seconde, nos respirations commencèrent à s'accélérer.

Dans nos regards, il n'y avait plus qu'un immense désir de l'autre. Nous ne parlions pas.

Nous nous regardions. En respirant de plus en plus fort. Sans le quitter du regard, j'enlevai alors mon manteau.

Dans un élan incroyable, je grimpai sur lui.

Il m'embrassa passionnément comme nous avions l'habitude de faire, mais cette fois-ci c'était encore plus fort, plus délirant.

Pendant que nos bouches et nos langues se mélangeaient, nous poussions des cris de plaisir et d'envie venus d'ailleurs.

Je lui ouvris son pantalon dans un geste effréné, sans même regarder ce que je faisais.

Sa main à lui écarta ma culotte sur le côté et avec l'autre, il me souleva légèrement par la fesse gauche pour me diriger sur son sexe en érection.

Il bandait comme un fou. A l'instant précis où il entra en moi, nous nous mîmes à pousser un cri de plaisir indescriptible.

Je m'arrêtai net et le regardai quelques secondes. Il était beau. Il était vivant, excitant. Il était chaud et doux. Je me rappelle avoir caressé sa barbe comme j'aimais souvent le faire.

Je sentais l'amour et le désir le plus puissant du monde dans ses beaux yeux bleus.

Puis, au bout de dix secondes à peine, nos baisers reprirent de plus belle.

Ses mains caressaient mes fesses et le bas de mon dos pendant que les miennes parcouraient son torse et ses bras au travers de ses vêtements.

J'avais besoin de sentir ses mains partout sur moi mais ma robe était très serrée.

Ce besoin était tellement intense que je me mis à crier "caresse-moi les seins" entre deux baisers, collée à sa bouche.

Il passa ses mains sous cette fichue robe qui nous gênait tant et atteignit péniblement ma poitrine. Avant même de réussir à pousser mon soutien-gorge pour pouvoir l'empoigner à pleine main, il se mit à jouir en moi.

Cette fois, nous n'avons pas fait notre éternel refrain de stopper net pour finir dans ma bouche. Nous n'en avions pas la possibilité car il n'avait rien vu venir, et moi non plus.

Cet intense rapport n'aura sans doute duré que trois minutes, mais trois minutes de frénésie qui nous avait apporté sérénité et plénitude.

Je me sentais une toute autre personne. J'allais bien mieux.

Nous étions lessivé! Mais comment un rapport si court pouvait il nous mettre dans un pareil état?

C'était comme si nous avions fait l'amour pendant des heures!

Ni lui ni moi n'avions envie d'être entouré de monde dans un endroit impersonnel. Nous décidions alors de rentrer.

Le lendemain, je ne répondis pas à ses messages: je ne pensais qu'à David.

Que faisait-il? Allait-il bien?

Je n'arrivais plus à respirer sans lui. J'avais beau lui écrire que je l'aimais, qu'il me manquait, il ne répondait pas.

Mais une semaine plus tard, lors d'une soirée au Café Oz, il était là, pour me récupérer. Et nous avions repris là où nous en étions restés.

Il n'a jamais su pour Cyrille, ni cette fois, ni une autre fois où nous avions refait l'amour dans ma voiture également. Je ne lui ai jamais dit. Et ne lui dirai jamais. A quoi bon de toute façon?

Un coup de folieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant