Angel vs Damon

Chapitre 9 - Damon

« La brebis »

La salle de jeu est plongée dans une semi-pénombre, une musique rock accompagne le bruit des gémissements en fond, mais je suis trop dans mes pensées pour admirer ce qui se passe sous mon nez. Les volutes de fumée s'élèvent lentement dans l'air, comme des pensées tourbillonnantes dans ma tête. Angélina... ce nom résonne encore dans mon esprit, mêlé à une foule d'émotions contradictoires.

Hier soir, entre ces murs étroits, elle m'a confronté de manière inattendue, remettant en question tout ce que je pensais savoir d'elle. Son regard perçant semblait lire en moi comme dans un livre ouvert, dévoilant l'une des vérités de ma vie sans emmètre le moindre doute. Et pourtant, malgré cette intrusion dans mon espace mental, malgré cette sensation étrange de vulnérabilité qu'elle a réussi à susciter en moi, une partie de moi brûlait de la réduire en cendres.

Avant elle, personne n'avait osé me tenir tête de cette manière. Personne n'avait eu le cran de me confronter avec un sourire aussi dévastateur que le sien. Ce sourire, qui n'a fait accroitre mon désir de lui faire du mal, qui sans aucune réticence a fait monter ma queue au quart de tour. J'ai dû me retenir de la traîner par les cheveux lui arrachant des cris de douleurs jusqu'à ma voiture, de l'emmener ici, où elle serait réduite au silence, où elle serait forcée de taire son insolence et ses vérités tranchantes sous mes doigts.

Mais les règles sont claires, même si elles ne sont pas écrites. Personne n'attaque seul, personne ne s'aventure hors des limites imposées par les Black's. Nous sommes tous ici pour jouer, pour prendre ce que nous voulons des âmes qui se laissent entraîner dans nos jeux de l'extrême.

Celles qui viennent ici, cherchent quelque chose de différent, quelque chose pour échapper à leur vie amère, pour ressentir autre chose que la monotonie quotidienne parce qu'elles ont se besoin de se sentir déminue, de se sentir contrôler, de devenir soumise à nos caprices mêmes si elles finissent par s'autodétruire, ce qui nous ravis encore plus.

Je peux voir cette vérité dans le regard de chaque brebis que nous amenons ici. Elles savent ce qui les attend, elles savent qu'aucun de nous ne s'arrêtera tant que nous n'aurons pas obtenu ce que nous désirons le plus. Un mélange de douleur et de plaisir, une sensation de vivre pleinement au bord du précipice de ce que la loi interdit. Elles sont prêtes à se laisser emporter par le tourbillon de notre folie les plus sombres, prêtes à plonger dans l'abîme avec nous.

La question plane dans l'air comme une ombre menaçante. Que deviendra Angélina après être passée entre nos mains, après avoir goûté à notre folie la plus sombre. Se retrouvera-t-elle détruite, brisée par les épreuves que nous lui ferons subir ? Où échouerons-nous à l'idée de voir son âme se briser dans ses prunelles noisette au contour doré bleuté, comme elle nous laisse croire.

Les souvenirs de son souffle chaud contre ma peau de ses mots cinglants résonnent encore dans mon esprit, me poussant à tirer davantage sur ma cigarette, à chercher refuge dans la fumée qui obscurcit mes pensées. Son parfum doux, trompeur, ne reflète en rien la véritable nature de la créature que j'ai rencontrée. Une partie de moi est intriguée, attirée par cette dualité, par cette femme qui semble être à la fois un mystère et une révélation. J'arrive au coton de ma clope, j'en rallume une aussitôt la pulsion d'envie est comme une bête tapie dans l'ombre, prête à surgir à tout moment. Je me concentre sur le rougeoiement de ma cigarette, essayant de noyer cette impulsion sous un flot de fumée épaisse. Mais même le goût âcre de la nicotine ne parvient pas à étouffer complètement ce désir obsessionnel.

Je ferme les yeux, laissant les souvenirs de notre rencontre surgir dans mon esprit, m'emportant dans un tourbillon de sensations et d'émotions contradictoires. La vue de son sourire provocateur, le son de sa voix empreinte de défi, la chaleur de son corps contre le mien...