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« Bon je vais y aller aussi alors.
- Tu es sûr ?
- Je veux pas déranger.
Ma mère rentre avec son plat de lasagnes. Elle a mis son tablier noir avec inscrit dessus 'cuisinière de qualité'. C'est un cadeaux que je lui ai fais quand j'avais douze ans il me semble. Je me souviendrais toujours de la petite étincelle qui est passée dans ses yeux ce jour là.
- Où sont-ils ?
- Ils avaient des choses à faire, ils sont partis.
- Quel dommage. Louis ta mère est chez toi ? J'aimerais l'inviter à passer la soirée ici.
- Oui.
- Très bien merci. Je vais porter le plat sur la table de dehors. Elle est déjà prête. Comme vos amis sont partis il y aura des couvert en trop mais n'y touché pas je m'en occuperais. Bonne appétit les jeunes. »
Je suis heureuse de la relation entre la famille de Louis et la mienne, tout est si simple. Ma mère se comporte vraiment de façon bizarre ce soir. Louis retire la veste qu'il venait d'enfiler et nous allons dehors. À table il parle du match que l'on vient de voir en énumérant chaque mouvements ratés, en imitant le gardien ou tout simplement en râlant parce que son équipe à perdu. Une fois son sketch finis on rentre pour débarrasser la table. Ma mère est dans le salon avec Kate, elles discutent.
« Bonjours Kate comment allez-vous depuis ?
Elle tourne la tête brusquement, le visage livide pendant quelques secondes puis regarde ma mère avant de me faire un léger sourire. Quel accueil.
- Je vais bien et toi tu te porte mieux ?
- Oui merci.
- Louis et si tu rentré à la maison avec Amy ? Tu pourrais lui faire visiter autre chose que la cuisine.
- Heu.. Si tu veux m'man. Bonne soirée à taleur. »

Je regarde Louis, un peu perplexe. Il hoche les épaules et me fais signe de venir. Sans prendre la peine de prendre une veste je sors.

« J'ai pas tout compris là.

- Moi non plus. Elles ont peut-etre des choses à ce dire.

- Oui. Bon tu rentre ? Tu vas pas rester devant le palier de la porte pendant trois heures non plus. »

Il rigole, pour changer. Je rentre hésitante et je regarde attentivement chaque détails. Je suis déjà passée par ici ce matin. Le carrelage est si propre qu'on dirait un miroir c'est impressionnant. Je pourrais passer des heures à décrire cette maisons tellement les détails sont précis. Je ne sais pas où va Louis mais je le suis. L'étage supérieur donne sur un grand couloir décoré de cadres. J'avance lentement pour regarder chaque photos. Un cliché particulier attire mon attention. Il s'agit d'une photo de Louis et d'une magnifique blonde.

« Qui est-elle ?

Louis, qui était déjà bien loin, me rejoint.

-C'est Lottie, ma sœur.

- Tu as une sœur ? Je ne savais pas tu ne m'a jamais parlé d'elle.

- C'est qu'il y a un raison peut-être non ? Et puis d'ailleurs c'est pas t'es affaires.

Il s'éloigne, furibond et ouvre l'une des porte avant de rentrer. Moi je reste plantée là comme une idiote. Je n'ai pas compris pourquoi il s'est énervé comme ça.

- Tu viens ? C'est quand tu veux sérieux. »

Je rentre dans la pièce où Louis se trouve. Sa chambre. Je rigole intérieurement en me ressassant ses paroles " Tu ne dirais pas ça si tu verrais ma chambre " en effet, je suis rassurée de savoir qu'il y a plus désordonné que moi. C'est la chambre typique du garçons : console, télé, lit, table de nuit bien équipé -si vous voyez ce que je veux dire- , appareils de sport... L'ambiance est pesante ici, je ne sais même pas où Louis est passé alors je visite moi même sa chambre. Il y a une sorte d'armoire encastré dans le mur avec une porte en verre de façon à pouvoir voir ce qui s'y trouve. Des coupes, des médailles, des t-shirts... Le foot doit vraiment être une grande passion. Sur son bureau il n'y a pas grand chose. Son ordinateur, quelques cahiers et une photo de sa soeur. Je me demande pourquoi je ne l'ai jamais vue.
- Tu fais quoi ?
- Je visite ta chambre.
Il se laisse tomber sur son lit et enfouis sa tête dans son oreiller tandis que moi je suis toujours debout et je le regarde sans rien dire.
- Excuse moi pour tout à l'heure je suis trop curieuse je devrais me taire desfois.
- T'inquiète.
Il pousse un long soupire et se tourne afin d'être sur le dos.
- J'ai eu une journée de dingue aujourd'hui je suis crevé.
Je suis gênée, je suis certainement de trop. Je tortille mes doigts dans tout les sens sans faire attention au craquement qu'ils produisent, de toute façon un bruit d'eau couvre les sons que je produit. C'est étrange d'ailleurs.
- Je ferais mieux de te laisser te reposer alors.
- Non reste.
Il me demande d'un mouvement de tête de venir à côté de lui. Je m'assois sur son lit mais je me relève la seconde d'après. J'ai compris d'où sors ce bruit d'eau.
- Oui c'est un lit à eau.
Je rigole en me rendant compte que j'ai sûrement l'air ridicule mais je n'avais jamais été sur un lit à eau jusqu'à maintenant, c'est normal que je sois surprise non ? Je me pose une seconde fois sur son lit et je le rejoint.
- C'est marrant comme sensation.
Il me regarde et se pince la joue mais n'arrive pas à se retenir et explose de rire. Soudain il lève et bondit sur son lit me propulsant à l'autre bout du lit. Je me lève à mon tour et nous sautons tout les deux comme des enfants sur un trampoline. C'est décidé, je veux un lit à eau. Je me laisse tomber comme une baleine sur le lit pour reprendre mon souffle mais je rebondi et je fini par terre. Louis rigole encore. Il me tend sa main mais je le tire vers moi et c'est lui qui se retrouve à terre. Je me relève et pars en courant.
- Ça ne sert à rien de courir je t'aurais quand même. Quand j'étais jeune on me disait que j'avais un don pour jouer à cache-cache. Voyons voir si c'est toujours le cas. Je cours sans vraiment savoir où je vais et où je me trouve. Je monte des escaliers afin d'arriver au sommet de cette énorme maison. J'aperçois une petite trape au plafond. Je fouille dans les placards alentours jusqu'à trouver un long manche avec une pince au bout enfin l'objet qui sert à ouvrir cette trape. Je l'ouvre et les escaliers descendent lentement, trop lentement. Je tire pour les pousser à aller plus vite et je les escalade en autand de seconde qu'il faut pour dire ouf. Je les révèle et ferme la trappe. Je suis dans le noir complet et je cherche a l'aveuglette ce qui pourrait être un interrupteur. Je sors mon téléphone et allume la torche. Et dire que mes parents ont toujours trouvés que les téléphones n'avaient aucunes utilité. Preuve du contraire. Je trouve l'interrupteur et j'appuie dessus après avoir ranger mon téléphone. Des cartons, il n'y a que ça, des cartons à perte de vue. Ils portent tous une inscription différente. 'Livres', 'jouets', 'vêtements 1 ans à 5 ans Louis'... De nombreux cartons porte comme inscriptions 'Lottie'. J'aimerais tellement les ouvrir presque autant que ceux de Louis mais ça ne me regarde pas.
Ça doit faire maintenant une bonne quinzaine de minutes que je suis là, assise par terre, à attendre. Le carton 'photos de Louis' m'appelle, me supplie de l'ouvrir depuis cinq minutes. La tentation est forte mais je tiens bon pour le moment. Quand je vous disais que j'avais un don. Je perd patience. Tant pis je sors. Je pousse sur la trappe mais rien ne se passe. Je tire sur la trappe mais toujours rien. C'est à ce moment que je comprend qu'on ne peut l'ouvrir que de l'extérieur. Je rigole un court moment puis quelques minutes plus tard je réalise. Tout sourire s'efface de mon visage. Je suis obligée de déclarer forfait. J'appelle Louis qui décroche à la première sonnerie.
< Allô ?
- Tu vas rire... Enfaite je suis coincée dans ton grenier parce qu...
- Je sais.
- Quoi ? Comment ?
- T'as laissé le truc pour ouvrir la trappe dessus.
- Tu compte m'aider ou bien... ?
- Je t'avais dit que ça servais à rien de courir, que je t'aurais. Et bah voilà, je t'ai eu.
- C'est tout ? Tu vas m'enfermer avec t'es photos, t'es habits et d'autre trucs vieux de cinq ans au moins ?
- Non c'est trop simple ça. Tu te rapelle de la première fois qu'on s'est rencontrés chez toi ?
- Et alors ?
- On a discuté de tout et de rien. Tu m'a dit que t'es plus grandes phobies étaient les araignées et les dentistes. Et bien il s'avère que tu as choisis la meilleure pièce de la maison. Donc sur ceux je te laisse avec mes photos, mes vêtements et les milliers d'araignées.
- LOUIS ! RACCROCHE PAS ! FAIS PAS ÇA BORDEL ! >
Il a raccroché. Mon dieu je vais jamais survivre.
< Je suis pas si méchant. Je viendrais t'ouvrir la porte dans une heure. Il ne fallait pas m'emmerder. Bisous mon chou. >
Ne pas penser au araignées. J'ai l'impression qu'elles me grimpes dessus c'est psychologique. Pendant vingt minutes je n'y fesait même pas attention mais maintenant que je le sais ça risque d'être affreux. Pour me changer les idées j'ouvre le carton qui me fesait tellement envie. Je n'aurais jamais cru dire ça, mais être ici en ce moment même est une bénédiction. Je ne voudrais être nul part ailleurs malgré les araignées.

PossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant