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- Amy ? Descends s'il te plaît.
Je m'exécute et rejoins mon père qui m'attend dans la cuisine. Il est sur son 31, comme quand il part à une de ses réceptions. J'appréhende ce qu'il a à me dire.
- Oui ?
- Alors, il y a quelques jours j'ai rencontré un homme d'une très grande renommée et donc très important pour le développement européen de ma société. Pour ce faire, il nous a invités chez lui ce soir. Tous. Donc va te mettre quelque chose de convenable et en vitesse, d'ici une trentaine de minutes on part.
Sans me laisser le temps de protester il quitte la cuisine appelant ma mère afin qu'elle lui fasse son nœud de cravate. Je remonte dans ma chambre sans rien dire, sachant déjà à quel point cette soirée sera horrible. J'espère que les Tomlinson seront présents.
Depuis que mon père a fondé cette société il nous trimbale de soirée en soirée afin d'augmenter sa popularité mais ce n'est pas avec une fille comme moi qu'il pourra faire bonne impression, combien de fois il me l'a déjà dit ça. J'enfile la première robe que je trouve dans mon dressing. Peut-être qu'elle plaira à mon père. J'ai toujours essayé de le rendre fier de moi mais j'ai l'impression de faire pire que mieux des fois. Lorsque ma mère m'aperçoit elle ouvre grand ses yeux.

- Hors de question ma fille. Tu n'as pas vu la robe que j'ai posée sur ton lit . Ce repas compte beaucoup pour ton père tu ne peux pas te permettre d'y aller habiller comme ça. Allez remonte.
Exaspérée et vexée je suis les ordres de ma mère. La robe, que je n'avais pas vue, coïncide tout à fait avec le style de ma mère. Elle est très belle mais quand je ne me sens pas à l'aise dedans, elle me démange, les paillettes me démangent. Elle est très moulante et donc accentue mes défauts. Au pied de mon lit se trouve une paire de talons compensés. Génial. Au moins j'aurais plus de facilité à marcher avec ces chaussures plutôt qu'avec les anciennes qui m'ont causé une entorse.

Je fais le plus attention possible dans les escaliers, ne voulant pas tomber. Vers la dernière marche je me prends je loupe une marche mais retrouve assez vite mon équilibre. J'entends ma mère qui discute avec une personne qui n'est pas mon père. Je crois reconnaître cette personne mais prie intérieurement pour me tromper. Ma mère est dans la cuisine, en train de parler avec Louis. J'avais raison. Je ne veux absolument pas qu'il me voie comme ça, il est trop moqueur. D'ailleurs qu'est-ce qu'il fait ici ? Je fais demi-tour discrètement puis essayé de ne pas me faire repérer en quittant la pièce. Je me retourne mais continue d'avancer, ne les entendant plus parler. Ils n'ont pas bougé, j'accélère donc. Une table basse est juste devant moi mais le temps que je réagis je me la prends dans les pieds et tombe au pied d'une étagère sur laquelle se trouve le bouquet de fleurs que j'ai reçu dans un vase rempli d'eau froide. Je regarde la vase qui balle de droite à gauche en priant pour qu'il ne tombe pas. Mes prières n'étant jamais exhaussées, les fleurs et l'eau froide me tombent dessus. C'est encore pire que ce que je pensais. Seulement une partie de ma robe est mouillée. Je pousse un cri dû au choc de l'eau glacial et ma mère débarque aussitôt. Qui dit ma mère, dit Louis. Il éclate de rire en me voyant comme ça, même ma mère a un sourire aux lèvres même si elle s'apprête à hurler.

- Oh non Amy, tu exagères. Heureusement tu n'es pas trop mouillée. Utilise le sèche-cheveux ça devrait aller mais dépêches-toi, on doit partir. Bon Louis, je suis désolée mais tu arrives au mauvais moment je pense.
Il reprend vite son sérieux afin de répondre à ma mère.
- C'est moi qui suis désolé, je ne savais pas que vous sortiez ce soir. Bonne soirée dans ce cas-là. Au revoir Madame Clark. À demain Amy.
Il sort lui-même et, à peine a-t-il franchi la porte, ma mère se précipite sur l'eau qui est au sol. Quant à moi, je sèche en vitesse ma robe puisque mes parents n'attendent que moi.
- Tu en as mis du temps. On peut y aller maintenant.
J'ai pourtant été le plus vite possible.
*
Nous y sommes. La maison est encore plus impressionnante que la nôtre. Un domestique vient à notre rencontre afin de nous faire rentrer. Ils sont dans la même classe sociale que nous, aucun doute.
- Bonsoir ? Je suis très heureuse de vous recevoir chez moi. Je vous présente ma femme que vous n'avez pas encore eu l'occasion de voir. Ma fille ne devrait pas tarder, excusez-la.

PossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant