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Amy

- Non Amy, tu ne peux pas sortir comme bon te semble et à n'importe quelle heure. Tu es peut-être majeur mais tu restes sous notre responsabilité.

J'aurais dû fermer la porte de mon balcon, sans quoi ma mère ne m'aurait pas repéré à cause des courants-d'air  glacial du milieu de la nuit. Elle est sortie de la maison en hurlant  mon prénom. Étant dans les bras de Louis, je suis partie en courant  rejoindre ma résidence avec l'excuse qu'un peu d'air frais pourrait m'aider à m'endormir. Elle ne m'a pas parlé ensuite, j'ai rejoint ma chambre et elle la sienne puis je me suis endormie, les yeux gonflés. Mais les règlements de comptes  sont toujours à tête reposer avec ma mère, de bon matin. Alors  j'écoute. Sans rien dire, j'écoute. Je n'ai pas la force de me défendre,  pas le force de me prendre la tête avec ma mère. Je ne pense qu'à  Harry.  

- M'écoutes-tu ?

Je hoche la tête puis elle reprend de plus belle. Heureusement mon père n'est pas là. Peu après je rejoins ma chambre que je ferme à double tour puis sors mes cahiers. Je dois m'occuper l'esprit et réussir ces examens avant tout.

***

Seul un bip régulier résonne dans cette chambre d'hôpital. Un médecin  entre pour suivre l'état de santé de cette fillette ici depuis deux  semaines. Deux semaines mais pourtant aucune visite à par les multiples  va et vient des docteurs. Deux semaines que l'accident est arrivé, que  les ambulanciers ont trouvé  un enfant inconscient et un père hystérique. Deux semaines que cet  homme hystérique a assassiné sa femme, qu'il est incarcéré pour meurtre  avec préméditation et que la petite est orpheline. Deux semaines que  l'un des médecins à remplit une demande d'inscription dans un foyer  d'adoption et qu'il passe la plupart de son temps à discuter avec la  blondinette qui a perdu toute trace de son ancienne vie. Elle a tout  oublié.  

Quelqu'un toc à la porte, la voix timide de la fille se mêle  maintenant au bip  de la machine. Un couple rentre, les yeux pleins de  joie.

-Bonjour toi, commence l'homme.

Elle ouvre grand les yeux et demande d'une façon purement innocente :

-  Papa ? Maman ? Le docteur m'avait dit que vous seriez bientôt de  retour. Il avait raison. Vous m'aviez manqué, s'exclame-t-elle.

Elle  tend les bras pour leur réclamer une embrassade. Ladite maman verse une  larme avant de serrer la petite contre elle. L'homme pose sa main sur  l'épaule de sa femme comme pour lui rappeler que malgré le fait qu'ils  ne sont pas ses vrais parents elle n'en saura jamais rien et que, étant  stérile, c'est la seule solution. Elle forme un sourire et hoche la  tête.

- On rentre à la maison ?

- Oui ma chérie.

Le  couple  sort remplir les derniers papiers pour l'adoption pendant que le   médecin s'occupe de la petite et lui dit au revoir, le regard triste.   Lorsqu'il sort avec la petite, elle lui fait un dernier câlin puis court   vers ses " parents ".

- C'est une chouette petite fille que vous avez. Et toi ne m'oublie pas d'accord ?

- C'est promis Tom, dit-elle d'un ton solennel. 

***

Ce n'est plus le même rêve, on dirait la suite de celui que je fais habituellement.

Le lendemain j'arrive tout juste à l'heure et évite de croiser certaines personnes. Le nez dans mes fiches de révision je monte les escaliers aussi vite que possible.

PossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant