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Briana.

J'arrive au café dans lequel se trouve Claire. Une vrai pétasse.
- Hey Claire. Comment ça va ?
- Ça va. Tu m'as manqué depuis.
- Oh toi aussi, tellement.
Elle m'invite à m'asseoir, ce que je fais. Elle balaye ses cheveux et papillonne des cils. Elle sait très bien à quel point elle est belle et elle en profite dans tout les domaines. Je lui fais mon plus beau sourire histoire de lui rappeler qui est la plus belle.
- Qu'est-ce que tu deviens depuis ? Me demande-t-elle, curieuse de savoir si j'ai mieux réussi ma vie qu'elle.
- Je viens tout juste de rentrer au pays, j'étais partie pendant plusieurs années à l'étranger. J'annonce fièrement et elle hoche la tête mais je vois bien qu'elle s'en fou.
- Et toi ?
- J'ai réalisé mon fameux projet, celui de faire le tour du monde, me rappelle t-elle. C'était parfait. J'ai rencontré énormément de personnes.
Elle continue à me conter son histoire mais je n'écoute pas. Je hoche la tête tout comme elle l'a fait, parce que je m'en fou aussi. C'était notre projet à la base. Notre projet à tout les trois. Elle, moi et Louis. Mais chacun est parti dans son coin après le lycée. Elle s'arrête un instant mais reprend bien vite.
- Tu as des nouvelles de Loulou ? Il me manque ce p'tit gars.
Je souris faussement, je n'ai aucune envie de lui parler de lui. Plus jeune on se disputer pour être celle qui serait le binôme de Louis en classe. On était pas les seules, forcément vue sa cote de popularité autant dire que tout le monde rêvait de dire ' Louis Tomlinson ? Ah ouais c'est mon pote lui ' et généralement ils y arrivaient parce que c'est le gars le plus sociable au monde, il parle avec tout le monde. Claire et moi on s'est toujours disputées pour Louis. Malgré tout ces efforts aucunes d'entre nous deux n'a jamais vraiment réussi à l'avoir. J'y était presque la semaine passée. Alors, après mur réflexion je me suis dis que lui parler de ça ne pourrait que la rendre jalouse et donc me donner le sourire.
- Oh oui oui. Je pense même qu'il y a quelque chose entre nous. L'autre fois il m'a littéralement sauté dessus. Je m'exclame avec fierté et sa tête vaut tout l'or du monde. La serveur passe prendre notre commande nous coupant dans notre conversation. Elle reprend.
- Tant mieux.
Et je vois à sa tête qu'elle est littéralement dégoutée. Jamais elle ne m'a paru si faible et j'en suis bien contente. J'ai trouvé son maillon faible et je compte bien l'exploité. Mon téléphone résonne dans la pièce mais lorsque je décroche ce n'est que de la pub. Néanmoins une idée me monte à la tête.
- Hey Louis... Oui bien sur... Maintenant ? ... Oh, j'ai hâte ... Je t'aime bébé.
Je raccroche et souris à Claire.
- C'était Louis. Il faut que je te laisse on a des choses à faire. Je lance ça accompagné d'un clin d'œil. Elle se décompose littéralement.
- Oh.. D'accord.
- En tout cas j'ai été ravie de te revoir. On se revoit bientôt bisous.
Je lui fais la bise et je me dirige vers la porte. Je n'ai jamais été aussi fière de moi. Elle est redescendue sur terre cette peste.

Amy

Assise à table, droite comme un piquer, la sagesse incarné, je compte le nombre de carreaux qu'il y a au sol. Mes parents ont encore une fois organisés un repas avec des collègues très haut placés et moi je dois faire la fille modèle. Je ne sers pas à grand chose. Je regarde mais je n'écoute pas. Le fils d'un des invités n'arrête pas de me reluquer et c'est très gênant. Il y a une fille aussi qui me dévisage de haut en bas. Ils ne savaient pas inviter les Calder ou les Tomlinson ? À croire que chaque grand nom de l'industrie londonienne ont un enfant d'une vingtaine d'années et qui sert à que dalle. Comme nous d'ailleurs. Je pousse un soupire et tout les regards converge vers moi. Oops. Mon père me lance un regard meurtrier et je m'excuse avant de sortir de table. À peine sortie de la pièce je déverrouille mon téléphone. Je n'ai pas le droit de l'utiliser à table. Rien. Génial. Je retourne à table encore plus énervée qu'avant et je m'affale à table. Un raclement de gorge de ma mère me fait reprendre une posture moins fénéante.
- Je suppose que votre fille va reprendre votre société Phillips.
- Oui c'est prévu, dit-il fièrement. J'ouvre grand la bouche. Rien n'était prévu. Jamais il était question que je reprenne cette société familiale. On me force déjà à faire des études qui ne me plaisent pas hors de question d'aller là dedans.
- En ce moment elle fait des études pour être professeur d'histoire mais ceci ne sera seulement utile au cas où.
La femme à qui mon père s'adresse hoche la tête comme pour lui montrer que cette idée est géniale - ou qu'elle est merdique. Cette façon dont les parents ont de parler de nous à la troisième du pluriel m'énerve. Comme si je n'étais pas avec eux en ce moment. Ils entament un autre sujet, sur le garçon en face de moi cette fois. Je n'écoute pas, je n'écoute rien de toute façon rien ne m'intéresse.
- J'ai entendu parlé de l'histoire des Styles et des Malik.
Je relève la tête. Styles. Ce nom me dit quelque chose.
- Ils recherchent des personnes qui pourrait reprendre l'entreprise il me semble ? Les deux garçons des familles respectives ont quittés le domicile parait-il ?
- Oui. C'est hallucinant je trouve. Deux jeunes hommes du même âge, mature, ayant toutes les qualités recherchées pour la société se défilent. Et les parents laissent faire en plus de ça. S'exclame l'un des trois hommes présents. Il réagit vraiment excessivement. Il faut dire que je ferais comme ces deux garçons, je partirais. Jamais je ne voudrais rester chez moi si je ne pouvais même plus prendre une seule décision. Alors mon père prend la parole.
- C'est inadmissible. Les parents n'ont aucunes autorités sur leurs enfants. Jamais je ne laisserais ma fille partir face à une telle responsabilité. Même sans envie, sans motivation, sans courage elle reprendra la société qu'elle le veuille ou non. Elle est ma seule enfant et c'est une entreprise familiale...
Je n'écoute plus. Pourquoi j'ai décidé d'écouter lorsque j'ai entendu ce nom ? Pourquoi suis-je aussi naïve. Mon père, devenir gentil soudainement ce n'étais pas possible sans arrières pensées. Je le hais. Je le déteste de tout mon être. Je ne veux pas reprendre cette entreprise, je ne veux pas rester dans cette maison, je veux être moi même.
- Son avenir est tout tracé. Elle sera la plus heureuse. Termine mon père, un sourire aux lèvres. Je fais presque voler ma chaise à l'autre bout de la pièce. Non. Je serais la plus malheureuse et tout ça, à cause de mon père. À cause de ma mère. À cause de tout le monde. J'attrape mes clés et claque la porte d'entrée. Je secoue la tête et reviens à moi. Je suis toujours à table avec ces personnes qui ne me correspondent pas. J'ai peur de réagir comme je le voudrais. Il faut le dire, j'ai peur de mon père. Il est tellement sérieux dans ses paroles que rien ni personnes ne se mettra en travers de son chemin. C'est comme ça et ça le restera. Et si je m'y oppose ça ne ferrait que réveiller la colère de mon père. Celle qu'il garde au fond de lui mais qui, lorsqu'elle va sortir, va faire très mal. Je prend ma coupe entre mes doigts et j'avale d'une traite le champagne hors de prix avant de me resservir un verre. Autant boire et oublier plutôt que de s'ennuyer et écouter.

PossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant