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L'entendre pleurer me déchire le coeur. Généralement on idéalise l'image de l'homme. L'homme ne pleure pas, l'homme est fort, l'homme défend les siens... Et bien non, l'homme a un coeur comme tout être humain et celui de Louis n'est pas en mesure de retenir ses larmes, de se battre. Je ressens de la haine envers son père, ce qu'il a fait est impardonnable. Les larmes de Louis se multiplient de secondes en secondes comme si il évacue tout depuis un bon bout de temps.
- Tout ira bien, ne t'inquiète pas.
Je sors de la chambre, laissant seul Louis qui s'est endormi. Kate est assise dans son canapé, les genoux repliés sur sa poitrine et une tasse de café qui fume à la main. Lorsqu'elle m'entend elle tourne la tête et me fait un sourire compatissant. Je m'assois à côté d'elle et pose m'a main sur son bras comme simple geste d'affection.
- Il a fait des dégâts je suppose ?
Elle me demande cela comme si c'était habituel.
- De sacrés dégâts. Je suis désolée pour tout ce qui se passe.
Elle avale une gorgée de café avant de prendre la parole.
- Tu n'y es pour rien. C'est comme ça que veux tu. Il n'était peut-être pas heureux avec moi, peut-être en avait-il assez de cette vie trop parfaite ici, il avait besoin de changement qui sait. Le plus triste dans tout ça, c'est Louis. Il est complètement anéantit. Hier soir il a ravagé le bureau de son p.. De Julian, il était méconnaissable. Jamais je ne l'avais vue comme ça. J'ai essayé de le calmer mais je n'y suis pas parvenue et il est monté dans sa chambre en lançant tout ce qui se trouvait sur son chemin. Peu de temps après c'était le silence total.
Une larme dégouline le long de sa joue qu'elle essuie immédiatement en poussant un rire gêné. J'ouvre la bouche mais le bruit qui provient de la sonnette recouvre ma voix. Kate se lève en vitesse, pose sa tasse sur la table basse et ouvre la porte.
- Est-ce que ça va ?
Cette voix m'est étrangement familière.
- Pas vraiment... Merci d'être venue, j'avais besoin de quelqu'un à qui parler.
Je ressens un léger picotement au coeur lorsque j'entends Kate dire cela. Certes je ne suis pas aussi mature qu'elle mais je suis majeure et donc adulte maintenant, je peux écouter et même dialoguer avec quelqu'un en besoin. Pourquoi personne ne me laisse les écouter ?
- Amy ?
- Maman ?
Que fait-elle ici ? Ce n'est pas aussi surprenant que ça mais quand même.
- Que fais-tu ici Amy ? Tu n'as pas cour jeune fille ? - Je m'inquiétais pour Louis et comme personne ne me donner de réponse j'ai été voir par moi même.
Ma mère me regarde un instant mais elle détourne vite le regard pour s'occuper de Kate.
- Allez viens. On est peut-être plus aussi jeune qu'avant, mais moi, quand quelque chose n'allait pas je noyais mon chagrin dans la nourriture et ça marchait.
Alors c'est de ma mère que je tiens mon interminable envie de grignoter. Elle amène Kate sur le canapé et lui redonne sa tasse de café.
- Je reviens, j'espère que tu as tour ce qu'il faut ici. Attend moi.
Tandis-que je me dirige vers le canapé à mon tour ma mère m'attrape le bras et m'amène avec elle dans la cuisine.
- Amy tu ne peux pas rester.
- Mais maman, Louis n'est pas bien je me dois d'être à ses côtés. Tu devrais comprendre c'est comme toi et Kate.
- Non Amy. Kate et moi sommes amies c'est différent.
- Et bah ? Louis et moi sommes amis aussi.
- C'est cela.
- Je peux rester s'il te plait ?
- Kate à besoin de se confier comprend le.
- Pas de problème je vais monter à l'étage alors.
Sans lui laisser le temps de rétorquer je monte quatre à quatre les marches. J'ouvre délicatement la porte de la chambre de Louis et la referme de la même manière. Sur la point des pieds, j'avance le plus silencieusement possible. Si mes souvenirs sont exact le bureau est par là. Je trébuche à cause d'un objet inconnu et tombe la tête la premier par terre. Bien heureusement le sol est recouvert de moquette ma chute ne le réveille donc pas. Je prend appuie sur mes genoux et mes mains pour me relever mais ma tête se heurte au bureau qui était juste en face. La douleur est incommode dû au choc.
- Fait chier.
Les lumières s'allument et m'éblouissent. Lorsque je retrouve une vue correct Louis est assis au bord de son lit, un petit sourire perché sur ses lèvres.
- Il n'y a rien de drôle.
- Tu es tellement discrète Amy, même un sourd t'entendrait rentrer.
- Touchée.
Je m'assois à côté de lui, regardant mes pieds aller et venir d'avant en arrière. Ma tête me fait toujours aussi mal. Son bureau est beaucoup trop dur je risque d'avoir une bosse. Je grimace en passant ma main derrière ma tête
- Ça va ?
- Oui c'est rien. ( J'ai juste envie de hurler mais sinon ça va oui. ) Et toi ?
- Ouais ça pourrait aller mieux. Désolé pour tout à l'heure je sais pas ce qui m'a pris.
Je souris, continuant de faire bouger mes pieds. Il reprend :
- J'ai entendu sonné tout à l'heure ?
- Oui ma mère est ici pour aider la tienne. Elles comptent faire une soirée typique de filles en dépriment.
- C'est quoi ça ?
- Le programme se résume à manger bien calorique et regarder des films à l'eau de rose.
Louis pousse un petit rire moqueur. Le silence règne parmi nous. Il soupire pour la deux-centième fois et se racle la gorge.
- Amy ?
- Oui ?
- Je.. Bah..
- Tu ?
- Je veux une soirée spécial déprime aussi.
- Bah viens on va descendre rejoindre nos mères alors.
- Non moi je veux cette soirée qu'avec toi.
- D'accord alors laisse moi quelques minutes, que j'aille chercher ce qu'il faut. Je te laisse choisir le film.
Je lui tend l'ordinateur et quitte la pièce. Je descend et sors par derrière pour rentrer chez moi. Je ne vais sûrement pas me servir chez Louis comme l'a fait ma mère. Je sors mes clés avant d'apercevoir qu'en réalité la porte est ouverte. Étrange. Je passe le seuil de la porte et me dirige dans la cuisine vers ce placard que toutes familles, quelles qu'elles soient, possède. Lorsque je l'ouvre je prend toutes les choses que je vois, un tas de cochonneries pour passer une bonne soirée calorique. Lorsque je m'apprête à sortir un bruit me fait sursauter et je lâche tout ce que j'ai dans mes bras. Je me retourne et tombe nez à nez avec mon père et celui de Louis.
- Amy ? Mais je te pensais à l'Université.
- Bonjour Amy.
J'ignore Lucian et fixe méchamment mon père.
- Et bien non je suis trop perturbée par mon ami qui est en ce moment même très mal. Je vous dérange peut-être ?
- Oh non, je parlais affaire avec monsieur Tomlinson. En tout cas, merci beaucoup pour votre aide et si je peux vous aidez pour quelque chose faite en moi part.
Sur une poignée de main il quitte notre résidence et s'en va.
- Que faisait-il ici ?
- J'avais un problème à régler et il m'a aidé malgré les lourdes conditions. Et toi alors, depuis quand te permet tu de sécher les cours ?
- Depuis que tout le monde me mens.
Je ramasse ce que j'ai fais tomber auparavant puis quitte mon domicile.
- DÉGAGE ! T'ES QU'UN ENFOIRÉ ! VAS VOIR TA FEMME ET TES GOSSES ET OUBLIE NOUS !
Une seconde fois je lâche tout ce que je tiens et cour en direction de la voix que j'entends. Comme je l'ai reconnue, Louis est devant mon portail fasse à son père qui l'attrape par le bras.
- Mais laisse moi t'expliquer. Ce n'est pas du tout ce que tu penses. Laisse moi une chance de t'expliquer.
Il s'extirpe de l'emprise de Julian et croise les bras.
- Non, je veux te parler seul à seul, sans Amy.
Louis se retourne et se rend compte de ma présence.
- C'est avec Amy, ou rien du tout.
- Crois moi, si je pouvais le dire devant elle je le ferais, mais c'est impossible.
- Alors vas t'en.
- Mais..
- Dégage.
- Louis donne moi juste une minute seul à seul. Je t'en s..
- J'AI DIT DÉGAGE !
Vaincu et impuissant, Julian se retourne et marche en direction de sa voiture. Avant d'y entrer il regarde une dernière fois Louis et ajoute :
- Sache que je t'aimerais toute ma vie mon fils.
Louis s'adosse au mur de briques et je le rejoins.
- Pourquoi es-tu sorti Louis ?
- Tu étais longue et je pensais que tu ne voulez plus faire cette soirée alors je suis venu voir ce qui n'allait pas. J'étais loin d'imaginer que mon père...
Il marque un temps d'arrêt d'au moins deux à trois minutes puis reprend :
- ...qu'il serait ici.
- J'étais juste partie chercher ce dont nous avons besoin pour la soirée.
- Ah oui ? Mais je ne vois rien dans tes poches qui me prouve le contraire.
Je me lève et reviens vers Louis les bras chargés de gâteaux, de chips et de bonbons. Sucré, salé tout est permis ce soir.
- Ah...
Je rigole et Louis m'aide en prenant plusieurs paquets.
Louis m'a finalement laissé choisir le film et nous voilà devant Grease. Aussi surprenant qu'il y parait, Louis connait ce film et l'adore tout autant que moi. De la part d'un footballeur c'est très impressionant. On se lève et saute sur le lit tout en chantant les paroles de la chanson emblématique de Grease.
- You're the one that I want, you are the one I want. Hou, hou, hou.
Je me laisse tomber sur le lit après avoir usé toute mon énergie à danser avec Louis sur ce rythme si attrayant.
- Merci Amy. Ça me fait du bien de rire avec toi, j'en oublie presque mes problèmes.
Il me sert dans ses bras et nous restons bras dans les bras pendant de longues minutes.
- Faudrait peut-être que j'y aille, j'ai énormément de devoirs. À demain, j'espère.
Je dépose un baiser sur sa joue, comme d'habitude et quitte sa chambre.
- Maman, je rentre.
- Très bien, j'arrive alors.
Je ne l'attend pas et je sors. J'ai une montagne de devoirs à faire.
Je me pose à mon bureau que je viens d'organiser. À droite c'est ce que j'ai déjà fais, de l'autre côté ce que je n'ai pas encore fais. Malheureusement la pile de gauche est bien plus grande. J'allume ma télé et met la chaîne des musiques, ça m'a toujours aidé à me concentrer. J'ouvre mon ordinateur et commence à faire des recherches pour ma dissertation mais je dévie vite vers facebook et twitter. Jouer avec une gomme parait tellement plus intéressant que de faire ces devoirs. Dans ces moments là tout nous parait tellement mieux.
- Amy, à table.
À l'appelle de ma mère je descend les escaliers à la vitesse d'un éclair. Malgré tout ce que j'ai avalé aujourd'hui je ne peux pas refusé une part de lasagne faite maison.
- Comment s'est déroulée ta journée Amy ?
Depuis un certain jour, une période qui m'a marqué à vie, avant chaque dîner ma mère nous pose cette question. Elle estime que tout devrais être dit et su dans une famille. Malheureusement quand on essaye de mentir ça ne fonctionne jamais.
- Difficile au début mais de mieux en mieux à la fin et toi ?
- Elle fut bien en générale. Et toi Phillips ?
- De même.
Le reste du dîner se déroule avec comme seul bruit celui de la télévision. Les informations venues du monde entier résonne dans la pièce comme pour nous faire culpabiliser. Mon père ne veut jamais que je change de chaîne, il pense qu'il est nécessaire de savoir tout sur tout et partout. Après avoir débarrassé la table je monte dans ma chambre afin de terminer cette fameuse pile de gauche qui diminue doucement, mais sûrement.
Une heure, tout au plus, plus tard je m'affale dans mon lit. La télé toujours allumé, les lumières aussi et moi, pas encore en pyjama je ferme mes yeux et me laisse porter par une vague de fatigue avant de sombrer dans un profond sommeil, bercée par le doux son de la musique.
- Amy ?
Ma mère me secoue doucement.
- Huuuumm.
- Est-ce normal que tu n'es pas encore debout ? Tu ne commence pas à huit heures aujourd'hui ?
- Si pourquoi ?
- Il est huit heures moins le quart.
Et merde. Il n'en faut pas plus pour me réveiller. Je saute de mon lit direction la salle de bain. Je remarque en même temps que mon ventre me fais énormément ma, ça ne m'étonne pas. En dix minutes seulement je suis prête et, prenant une pomme pour l'après-midi je sors de chez moi. Louis sort de chez lui en même temps et manque de tomber à cause de ses lacets de chaussures non fait. Il jette son sac à terre et essaye de faire son lacet par quatre reprise. Je rigole discrètement cachée derrière un arbuste. Il s'assoie complètement par terre et réessaye de faire cette simple boucle. Lorsque il y arrive enfin je suis devant mon portail adossé sur celui-ci et je me moque clairement de lui. On se dit bonjour et on commence la route à pied. Hier soir nous avons décidé de marcher chaque matin jusqu'à l'Université, histoire de prendre l'air avant les cours malgré notre retard.
- Qu'est-ce que j'ai mal au ventre.
- Toi aussi ?
- En même temps avec tout ce que tu as rapporté hier, c'était une évidence même. Sucré, salé et tout ce que tu veux ça fait pas un bon mélange.
- Je confirme. C'est temps si je mange pour toute une famille, j'ose même pas imaginer les kilos, déjà à la base c'est pas la joie mais maintenant ça doit être pire.
- Mais qu'est-ce que t'es chiante avec ton histoire de kilos en trop.
- Que veux tu que je te dise ?
- Prends confiance en toi un peu, nous on aime pas les filles qui se lamentent sur leur sort.
- Bah alors trace ta route petit Lu' c'est pas ici que tu vas trouvé une fille narcissique et sur d'elle. Au bahut tu auras bien le choix t'inquiète pas.
- Putain t'es carrément chiante enfaite. T'as vraiment mal au ventre pour hier soir ou c'est pour autre chose ?
Je lui donne un coup de coude et je change de sujet, gênée par la tournure que prend la conversation.
Quelques minutes plus tard les cours on déjà commencé depuis quelques minutes à peine, mais assez pour que tout le monde rejoint sa classe. J'ouvre la porte et me glisse dans la classe en faisant le moins de bruit possible. Du fond de la classe je parcours les pupitres afin d'en trouver un libre. Je sens un bras m'agripper le bras et en quelques secondes je suis assise à un pupitre libre.
- Salut.

PossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant