Chapitre 4 : Laelynn

516 61 123
                                    

Les vacances d'été sont enfin là, et j'ai quelques jours de congés devant moi. Rien de mieux pour se ressourcer et échapper à la routine. Juste au moment où je m'installe confortablement dans mon lit, mon téléphone vibre.

Ziya : Hey, ça fait longtemps ! J'espère que tu vas bien. Si tu es libre, ça te dirait de venir passer le week-end chez moi ?

Moi : Coucou ! Ça tombe à pic, je suis en vacances et j'ai justement quelques jours de libres. Ça me ferait super plaisir de te voir !

Ziya : Parfait ! Viens dès que tu peux. On va passer un super week-end ensemble.

Moi : Génial, je vais préparer mes affaires et j'arrive. À tout de suite, bisous !

Après ce bref échange, je me lève avec un mélange de soulagement et d'impatience. Ces quelques jours avec Ziya sont exactement ce dont j'ai besoin pour échapper à l'étrangeté de ces derniers temps. Je commence à préparer mon sac, glissant à la hâte des vêtements légers, mes affaires de toilette et mon roman préféré du moment. Rien de tel que de me plonger dans une histoire fictive pour oublier, même temporairement, la réalité troublante qui semble me coller à la peau ces derniers jours.

Une fois prête, je quitte la maison et décide de faire quelques courses avant de rejoindre Ziya. Le magasin se trouve à seulement vingt minutes de marche. Le soleil est bas à l'horizon, projetant de longues ombres sur les trottoirs tandis que je me promène dans les rues animées. Un doux vent chaud souffle, soulevant légèrement les feuilles des arbres et dispersant les odeurs enivrantes des fleurs d'été. Les terrasses des cafés débordent de gens profitant de l'air doux, leurs rires et conversations animées créant une atmosphère festive et chaleureuse.

Sur le chemin, tout semble baigner dans la chaleur et la quiétude de l'été : des familles en pique-nique, des enfants en train de courir avec des glaces qui fondent trop vite, des couples partageant des moments volés sur les bancs ombragés. Mais cette tranquillité se heurte à une dissonance inattendue.


Cependant, alors que j'approche d'un carrefour, je remarque un groupe d'hommes étranges. Ils sont vêtus de grands manteaux et de chapeaux, tenant des journaux dépliés devant eux, assis sur des bancs comme s'ils tentaient de se fondre dans le décor. Le contraste avec la chaleur étouffante de l'été est troublant, presque absurde. Leur présence, à contre-courant de la saison, me frappe immédiatement. Quelque chose en eux n'est pas à sa place. Leurs regards, lourds et perçants, semblent sonder jusqu'à mon âme, et les chuchotements qui s'échappent, à peine audibles, amplifient l'étrangeté de la scène. Une alarme interne s'active en moi, criant que je ne devrais pas rester ici.

Je sens une montée d'adrénaline, une alarme silencieuse qui me pousse à accélérer le pas. Mon cœur bat de plus en plus fort, chaque respiration semble lourde et bruyante, comme si elle trahissait ma peur à chaque inspiration. Les hommes sont toujours là, des silhouettes inquiétantes dont les yeux semblent me poursuivre. J'accélère, mes pas résonnant contre le bitume comme une fuite désespérée. Une rue adjacente, un tournant rapide, et je cherche frénétiquement des visages familiers pour retrouver un semblant de sécurité. Mais même hors de vue, leur présence me suit, invisible, incrustée dans mon esprit.


Il me tarde d'arriver chez ma meilleure amie et de profiter pleinement de ce week-end tant attendu.

Dans le rayon des gâteaux, je laisse mes pensées divaguer, attirées par les odeurs sucrées qui flottent dans l'air. Les étagères croulent sous les pâtisseries, et pour un instant, je me perds dans le choix de la gourmandise parfaite pour ce soir. Mais mon moment d'évasion est brutalement interrompu par l'apparition soudaine d'un vieil homme. Sa silhouette s'insère brusquement dans mon champ de vision, perturbant le calme relatif que je m'étais créé.


Il porte une veste usée, trop épaisse pour la saison, qui semble avoir traversé de nombreuses années. Ses cheveux gris et clairsemés encadrent un visage ridé, mais c'est son regard qui capte toute mon attention : des yeux d'un bleu vif, presque inhumain, qui semblent sonder chaque recoin de mon âme. Une sensation étrange m'envahit, un mélange de compassion pour sa fragilité apparente et une méfiance viscérale, comme si quelque chose en lui sonnait faux. Un frisson glacial se faufile le long de ma colonne vertébrale.

Emprise infernale [ TERMINÉE en réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant