Chapitre 22 : Emrys

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Je suis assis à une extrémité de la table, fixant intensément mon adversaire, Byrne. Nos regards se croisent, emplis de défi et de méfiance. Les hommes de main qui nous entourent restent silencieux, prêts à intervenir à la moindre provocation.

La pièce est plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par une faible lueur provenant d'une ampoule vacillante au plafond. Le bruit sourd des voitures passant à l'extérieur se fait entendre à travers les murs épais du club clandestin.

Je sens la tension monter en moi, la confrontation imminente avec Byrne me mettant sur le qui-vive. Je sais que chaque mot, chaque geste compte dans ce jeu de pouvoir et de territoire.

Je prends une profonde inspiration, me préparant mentalement pour ce qui va suivre. Les enjeux sont élevés, mais je suis prêt à tout pour défendre mon empire criminel.

La salle sombre devient le théâtre de cette lutte de pouvoir, où seuls les plus forts et les plus rusés survivront. Et ce soir, c'est moi qui vais sortir victorieux de cette confrontation.

— De Rosa, ça fait longtemps. Comment va la famille ? dit-il en allumant mon cigare, les yeux légèrement plissés.

— Et la tienne ? répondis-je, un sourire aux lèvres.

— Parlons affaires. Tes hommes ont intercepté une de nos cargaisons la semaine dernière. Une explication s'impose, grogne-t-il d'un ton sec.

— C'était sur notre territoire, Byrne. On ne pouvait pas laisser passer ça. Tu savais très bien où tu mettais les pieds, dis-je en soupirant, manifestant mon ennui à son égard.

— Notre territoire s'étendait jusque-là depuis des années. Cherches-tu des ennuis ? dit-il, les dents serrées comme pour se retenir de m'en en coller une.

— Les temps changent, Byrne. Nos affaires grandissent et nous avons besoin de plus de place. Mais je suis prêt à négocier, si tu es raisonnable.

— Très bien. Quelle est ta proposition ? demande-t-il le cigare de nouveau à la bouche.

— Tu veux que tes cargaisons continuent de passer sur mon territoire en toute sécurité ? Donne-moi 20 % de tes revenus à chaque fois que tu passes.

Il réfléchit un instant avant de relancer :

— Et la cargaison interceptée ?

Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres.

— On vous la rend, en signe de bonne foi. Mais à l'avenir, ne franchissez pas nos limites, sinon...

Il hoche lentement la tête pour accepter ma proposition de bonne foi.


— Sinon quoi, De Rosa ? Tu crois vraiment pouvoir nous intimider ?

Je me penche brusquement en avant, mon visage à quelques centimètres du sien.

— Ne me prends pas pour un imbécile, Byrne. J'ai autant de sang sur les mains que toi. Si tu franchis nos limites à nouveau, ce ne sera pas qu'une cargaison que tu perdras.

Il commence à sérieusement m'agacer. Je serre la mâchoire, espérant ne pas laisser échapper des mots qui pourraient déclencher une guerre.

— On dirait que tu as des tripes. Mais sache une chose, De Rosa. Si tes hommes touchent encore à une seule de nos cargaisons, je m'assurerai que ton joli petit empire s'effondre plus vite que tu ne pourras dire "trahison".

Je frappe violemment la table du poing.

— Menace-moi encore une fois, et je te promets que ce sera la dernière chose que tu feras.

Je me lève brusquement de ma chaise.


— Très bien. Parlons logistique, alors. Comment comptes-tu gérer les transferts et la sécurité des cargaisons ?

Je sortis une carte de ma poche, car bien évidemment, j'avais déjà préparé mon plan. Pauvre type.

— Nous utiliserons ce port comme point de transit. Il est bien situé et facilement défendable. Chaque cargaison sera inspectée par des hommes de confiance des deux côtés. Pas de surprises, pas de trahisons.

Il examinait chaque détail de la carte, cherchant à éviter les pièges.

— Ça peut fonctionner. Et pour les paiements, comment veux-tu procéder ?

— Les paiements se feront à chaque livraison. Pas d'avance, pas de crédit. On garde tout propre et simple. Et pas de discussions inutiles.

Il hoche de nouveau la tête, mais reste distant.

— D'accord. Mais je veux une garantie que tes hommes ne vont pas essayer de doubler les nôtres. La confiance est essentielle, même si elle est mince.

Je lui adresse un sourire dénué de toute chaleur.

Emprise infernale [ TERMINÉE en réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant