Chapitre 7 : Laelynn

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Au milieu du bruit des ambulances, des sirènes perçantes et des voix qui murmurent des mots rassurants, je sens que je suis transportée. Les mains expertes ont pris en charge mon corps, mais je reste immobile, les yeux fermés, plongés dans une sorte de transe. Ma conscience est en éveil, captant chaque son, chaque sensation.

Autour de moi, il y a du bruit et des gestes flous qui se dessinent. Les lumières rouge et bleu des véhicules de secours dansent derrière mes paupières closes. Les voix des secouristes, bien qu'étant douces, se perdent dans le brouillard de ma confusion.

Je suis perdue dans le temps, j'ignore depuis combien d'heures, de minutes, ou peut-être même de secondes, je reste là, dans cet état de mi-conscience. Les souvenirs disparaissent de ma mémoire, effacés par une amnésie troublante qui laisse place à un vide oppressant.

Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?

Cette question tourne en boucle dans mon esprit sans réponse. Je me souviens progressivement d'un moment de panique, d'une peur viscérale qui m'a envahie, mais les détails sont hors de portée.

Est-ce un accident ? Une agression ?

Je tente avec acharnement de reconstituer le puzzle, mais les pièces sont manquantes, comme s'il manquait une moitié de moi-même.

Je sens qu'on me soulève, qu'on me pose sur une surface dure et froide. Le mouvement de la civière se fait maintenant plus net, les vibrations du moteur de l'ambulance se transmettent à travers mon corps, comme un battement de cœur mécanique. Les portes se referment avec un claquement sourd et l'ambulance démarre, secouant mes espoirs et mes peurs simultanément.

Pendant le trajet, un mélange de sensations étranges et de pensées décousues m'envahit. Les secouristes sont en conversation, échangeant des termes médicaux que je ne comprends pas. Parfois, l'un d'eux me parle, essayant d'attirer mon attention, de maintenir un lien avec moi.

— Restez avec nous, d'accord ? Vous êtes en sécurité.

Je veux répondre, leur dire que je les entends, que je suis encore là, même si c'est dans un lieu lointain. Les mots sont coincés dans ma gorge, incapables de franchir le seuil de mes lèvres. Une larme solitaire roule lentement le long de ma joue, emportant avec elle une part de ma détresse silencieuse.

Une nouvelle lumière blanche et crue envahit l'intérieur de l'ambulance lorsque les portes s'ouvrent. Les bruits de l'hôpital sont un ensemble confus de voix, de bips électroniques et de pas précipités qui semblent augmenter l'urgence de cette situation.

— Nous avons une patiente dans un état critique, répond une voix ferme, probablement celle du médecin urgentiste. Préparez la salle d'examen.

Je suis transférée sur un autre lit, les gestes rapides des infirmières témoignent de la gravité de la situation. Les mains me touchent, les instruments métalliques froids parcourent ma peau. Je ressens chaque contact, chaque pression, pourtant tout semble si distant, comme étranger à mon propre corps. Une odeur de désinfectant, piquante et médicale, remplit l'air, ajoutant à la réalité crue de cette scène d'hôpital.

— Elle a de nombreuses contusions, un traumatisme crânien, entends-je dire à une personne. Faites-lui un scanner.

Je suis bientôt transportée dans une autre salle, plus froide encore que les précédentes. L'air y est glacial, me donnant l'impression qu'il mord ma peau, ajoutant une couche de malaise à mon état. J'ai peur, que vont-ils me faire ?

Les bruits deviennent des perceptions floues. Le rythme cardiaque sur le monitor bipe régulièrement, rassurant et oppressant à la fois. Mon esprit essaye désespérément de comprendre la situation, de trouver une ancre dans cette mer d'incertitude et de douleur.

Les voix des médecins et des infirmières continuent autour de moi, leur ton pressé et préoccupé semblant indiquer l'urgence de ma condition. Je les entends parler de moi comme d'un cas clinique, une équation à résoudre, un puzzle médical à déchiffrer. Je suis maintenant une patiente avant d'être une personne, mon identité est réduite à un ensemble de symptômes.

— Pression sanguine instable, dit une voix inquiète. Administration de bolus IV, stat !

Je distingue à peine les mots, leur sens se perdant dans le tumulte de mes pensées embrouillées. Je me sens déconnectée, flottant quelque part entre la conscience et l'inconscience, entre la peur et l'acceptation.

Un médecin s'avance et je perçois son visage flou, son regard se fronçant de concentration alors qu'il inspecte quelque chose au-dessus de moi. Il parle, presque pour lui-même.

— Nous devons stabiliser son état avant de la déplacer pour le scanner. Préparez l'injection, vite.

Les infirmières s'affairent autour de moi, leurs gestes deviennent frénétiques. Une autre douleur est injectée dans mon bras, accompagnée de la chaleur du liquide qui se répand dans mes veines. Les sensations se mêlent et se brouillent, et bientôt, tout devient un flou paisible.

Emprise infernale [ TERMINÉE en réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant