Chapitre 23 : Laelynn

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Je n'arrive pas à croire ce qu'il y a devant mes yeux. Des tonnes de photos de moi. Des images de mon enfance, datées et rangées chronologiquement, capturent mes premiers pas, mes anniversaires passés, et ces précieux moments de joie partagés avec ma famille et mes amis. Les photos se multiplient et couvrent les murs de cette pièce étrangement familière, retraçant chaque étape de ma vie, depuis les moments anodins jusqu'aux occasions mémorables comme mes remises de diplômes.

Au centre de ce chaos visuel, un schéma complexe et minutieux est accroché, semblable à ceux que l'on voit dans les films d'enquête. Des fils rouges relient les photos entre elles, créant un labyrinthe d'informations, une toile d'araignée terrifiante de ma vie passée et présente.

Ma tête tourne, je suis assaillie par tant d'informations sur moi qui m'entourent.

Pourquoi toutes ces images ? Pourquoi cette minutie obsessionnelle ?

Il est évident que je n'ai pas été choisie au hasard pour ce travail. Je sens une sueur froide glisser le long de ma colonne vertébrale. Mes mains tremblent et mes jambes deviennent presque incapables de me porter. Je recule d'un pas, cherchant désespérément une sortie.

Qui sont-ils et que me veulent-ils ?

Mon cœur bat la chamade, une angoisse sourde monte en moi. Je suis paralysée par la peur. Tout en moi crie de s'enfuir, de quitter cet endroit immédiatement, mais mes jambes ne répondent pas.

Je dois comprendre ce qui se passe. Je dois savoir pourquoi ma vie a été mise à nu de cette manière. Le besoin de savoir devient plus fort que la peur qui me submerge. Mais avant que je puisse faire un pas en arrière, un éclat métallique attire mon attention. En scrutant plus attentivement, je remarque de minuscules caméras de surveillance dissimulées parmi les photos. Mon cœur rate un battement. Je suis observée en temps réel. Chaque mouvement, chaque réaction, captés, analysés.

Mon esprit s'agite. Je dois trouver un moyen d'arrêter le flux vidéo ou de saboter les caméras sans éveiller les soupçons. Mais comment ?

Je prends une longue inspiration, cherchant à calmer ma panique. Je fais semblant de feuilleter les papiers sur une table voisine, en quête de quelque chose, n'importe quoi, qui pourrait m'aider. Au milieu des dossiers, je trouve un téléphone fixe. Sans doute leur propre appareil pour les communications internes. Je le débranche discrètement et, en l'analysant, je trouve une prise jack au bout du câble téléphonique. Parfait. J'arrache un morceau de scotch du bord des panneaux et enroule minutieusement l'extrémité autour d'un stylo.

Avec des gestes contrôlés, je crée un rideau improvisé sur une des caméras pendant que je prends une note mentale de l'emplacement des autres. Je me redresse calmement et me dirige vers la sortie de la pièce, en veillant à ne pas attirer l'attention, l'adrénaline battant à mes tempes. Une fois dehors, je pourrai penser à une meilleure solution, mais pour l'instant, réussir à sortir indemne est ma priorité.

Un regard vers le miroir placé stratégiquement dans le coin me confirme ce que je redoutais : une autre caméra reflète directement la porte. Pas de chance. L'heure est venue d'être créative. Ma main se glisse doucement dans ma poche, où ma montre à gousset ancestrale vibre faiblement. Elle contient une lame cachée que j'avais toujours considérée comme un souvenir... jusqu'à maintenant. Peut-être que cela pourrait...

D'un geste net et rapide, je coupe les fils de la caméra la plus proche. Le flux vidéo est interrompu. Maintenant, je suis sur une corde raide. Pour chaque minute gagnée, je dois m'échapper.

Peu importe ce qu'ils veulent, je compte bien conserver mon libre arbitre.

Je me retrouve dehors, haletante, le cœur prêt à exploser. Chaque seconde passée ici augmente le risque de me faire découvrir. Je dois agir vite, mais chaque geste doit être réfléchi, précis. La vue du schéma complexe et des nombreuses caméras me revient en mémoire, me rappelant que mes agresseurs m'observent sans relâche. C'est alors que je me souviens d'un détail crucial : ce mystérieux tunnel et cette porte situés au sous-sol. Mon esprit court d'une pensée à l'autre alors que j'évalue mes options.

Emprise infernale [ TERMINÉE en réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant