Je me réveille le lendemain avec un goût de métal dans la bouche. La visite des policiers a réveillé des souvenirs enfouis, me laissant une lourdeur dans la poitrine que même le chant des oiseaux à ma fenêtre n'arrive pas à alléger. La journée commence de manière habituelle avec Adeline qui entre pour s'assurer que je prends mes médicaments à l'heure.
— Bonjour, Laelynn. Tu as bien dormi ? demande-t-elle avec un sourire bienveillant.
— Pas vraiment. Les policiers ont ravivé des choses que j'aurais voulu oublier, avoué-je en me redressant sur mon lit.
Adeline remet mes médicaments en ordre, silencieuse mais attentive.
— C'est normal. Mais chaque petit pas compte, tu te rappelles ? Allez, prends tes pilules, et on commence la journée.
Je hoche la tête et avale mes médicaments, rassemblant le courage pour affronter une nouvelle journée.
Peu de temps après, une infirmière frappe à la porte, portant une boîte enveloppée avec un beau ruban argenté.
— Laelynn, ce paquet est pour vous, dit-elle en me tendant le présent.
Je fronce les sourcils, observant la boîte avec suspicion avant de l'ouvrir lentement. À l'intérieur, une écharpe en cachemire d'un bleu profond et une enveloppe contenant plusieurs billets de 100 euros.
— Qui a envoyé ça ? demandé-je brusquement, mes mains tremblantes.
L'infirmière secoue la tête.
— Je ne sais pas. Il n'y a pas de nom, rien que votre adresse ici, à l'hôpital.
Adeline s'approche, jaugeant le contenu comme si elle soupçonnait une bombe dissimulée.
— C'est... étrange. Qui pourrait envoyer ça sans se manifester ?
Ziya passe peu après, comme à son habitude, apportant une énergie positive à la pièce. Elle aperçoit les cadeaux et sourit avec malice.
— Oh, Lae, tu as un admirateur secret ou quoi ? plaisante-t-elle en examinant l'écharpe.
— Très drôle, Ziya. Mais ça me fait plus peur qu'autre chose, rétorqué-je, le cœur serré.
Ziya hausse les épaules.
— Peut-être que quelqu'un veut juste te remonter le moral. Prends-le du bon côté, tu mérites bien un peu de tendresse après tout ce que tu as traversé.
Les jours suivants, les cadeaux continuent d'arriver : des bouquets de tulipes somptueuses, une montre en argent, et même un collier en or orné d'un petit diamant. Chaque présent est accompagné d'une enveloppe remplie de billets, toujours sans aucun mot ni indication.
L'angoisse monte en même temps que les cadeaux s'accumulent. Une nuit, alors que je me tourne et retourne dans mon lit, je décide de partager mes craintes avec Ziya.
— Tu sais, Ziya, ces cadeaux... ils me font peur. Qui pourrait bien m'envoyer tout ça sans se montrer ? Ça n'a aucun sens, confessé-je au téléphone.
— Peut-être que c'est un alter ego milliardaire qui veut t'aider à surmonter ton calvaire, ricane-t-elle avant de devenir sérieuse. Mais si ça te stresse trop, Lae, tu devrais peut-être prévenir la police. Ça pourrait être lié à ton enlèvement, on ne sait jamais.
Je soupire, entre l'incertitude et la peur. L'idée de contacter à nouveau les policiers m'angoisse.
— Je ne veux pas les appeler. Je ne veux pas revivre ça une fois de plus.
Ziya tente de me rassurer.
— C'est compréhensible, mais ne laisse pas cette peur te contrôler.
Finalement, je prends une décision. Le lendemain, je demande à Adeline d'aider à retourner les cadeaux à l'accueil de l'hôpital, refusant de les garder.
— C'est trop. Je n'ai aucune idée de qui envoie ça, et ça me donne des frissons, dis-je, résolue.
Elle acquiesce, compréhensive.
— C'est probablement la meilleure chose à faire. Ne garde que ce qui te fait te sentir en sécurité.
Lorsque Ziya revient me voir, elle ne peut pas s'empêcher de plaisanter à nouveau.
— Alors, c'est fini avec ton prince mystérieux ? C'est que je commençais à t'envier, rigole-t-elle en s'approchant.
— Oui, j'ai décidé de tout retourner. Je préfère. Il y a quelque chose de louche avec tous ces cadeaux et aucun mot pour me dire de qui ils viennent, répliqué-je.
Ziya pose une main amicale sur mon épaule.
— Bon choix. Et tu sais quoi ? Tu es déjà entourée de personnes qui t'aiment et te soutiennent. C'est le plus beau cadeau.
Nous passons le reste de la journée à discuter de tout et de rien, profitant de la présence de l'autre pour apaiser les tourments. Confortée par cette décision, je me dis qu'il est essentiel de garder mon espace vital serein, loin des mystères et des peurs inconnues. Demain est un autre jour, et chaque jour compte dans cette bataille pour la réhabilitation, entourée de ceux qui m'aiment vraiment.
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Emprise infernale [ TERMINÉE en réécriture ]
RomanceDans la tumultueuse ville de Naples, Laelynn, une serveuse au cœur généreux, se retrouve malgré elle plongée dans les intrigues sombres de la mafia après le décès mystérieux de son père. De l'autre coté de la cité, Emrys De Rosa, l'héritier du puiss...