Chapitre 8 - Ran

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Ce n'est pas possible de me rendre dingue aussi facilement. J'ai survécu à un démon, j'ai survécu à des fanatiques, j'ai combattu des monstres pires qu'elle et me voilà réduit à une boule de nerfs dès qu'elle me provoque. Sale harpie !

Le pire, c'est que j'ai parfaitement conscience qu'elle me provoque. Kewik allait se battre c'était certain, mais ses armes ont beaucoup trop d'influence sur moi. Il faut que je trouve le moyen de la rendre aussi folle qu'elle le fait avec moi.

Mes yeux se ferment, puis j'utilise mon sang. Ses émotions sont bien plus à fleur de peau et elle n'a rien ressenti en l'embrassant, alors que je sais pertinemment que notre baiser à eu son effet.

— Sortez, ordonné-je à mes lieutenants.

Ils s'exécutent sans demander leur reste, quant à Kewik, elle sourit. Mon corps se rapproche du sien, elle me jauge, mais ne bouge pas. Elle s'attend à ce que je la maltraite. C'est ce que je vais faire d'une certaine façon.

— Alors, c'est vraiment ce que tu veux, soufflé-je.

Mon corps s'arrête devant ses jambes, puis mes paumes se posent sur ses cuisses. Kewik tente de me repousser, mais je ne suis pas un lionceau, je ne suis pas abattable aussi vite. Mes pouces décrivent des cercles sur sa peau ce qui la calme dans la seconde. Ses prunelles se rivent aux miennes, alors je n'hésite pas, j'écarte ses jambes pour me placer entre. Kewik tente une nouvelle fois de me repousser, mais elle n'y parvient pas. Elle me griffe, me frappe, elle tente même de me filer un coup de poing, mais c'est peine perdue. Je me penche, son buste recule, elle se retrouve allongée sur la table, je bloque son bras afin d'empêcher tout mouvement sans mon accord. Elle a bien compris qu'ainsi elle est en mauvaise posture. Ma paume libre s'égare sur sa peau, déchirant le tissu.

— Tu me le paieras ! gronde-t-elle.

— Je l'espère bien, murmuré-je.

Ma répartie la surprend, lorsque je croise ses yeux bleus quelque chose me percute. C'est comme si je recevais un coup poing dans l'estomac. Je ne peux pas prendre cette direction, même si je la désire comme je n'ai jamais désiré une femme. Alors je me penche, puis dépose un baiser sur son ventre. Je la goûte, elle se débat, puis je mordille sa peau et j'y vais plus franchement pour la marquer comme elle l'a fait. Lorsque je vois les traces de mes dents sur son épiderme, je la relâche.

— Te voilà marqué, mon coeur.

Kewik se redresse, puis elle tente de m'en coller une. Je la bloque, puis la colle contre moi.

— Tu me le paieras connard.

— J'adore jouer avec toi. Tu l'as embrassé et tu espérais que ça me mette suffisamment en colère pour que je te tue, mais je vais te prévenir.

Je perçois les battements affolés de son coeur.

— Plus tu me provoqueras, plus je t'embrasserai. Plus tu me chercheras et plus j'allumerai cette splendeur qui te sert de corps. Et si tu tentes de te sauver, lorsque je t'aurai entre mes mains je pousserai ton désir si loin que tu me supplieras de te baiser.

Je réfléchis une seconde avant de reprendre.

— D'ailleurs vas-y, sauve-toi, mon coeur, déclaré-je, ça me facilitera la tâche.

— Tu n'as aucun effet sur moi, grince-t-elle.

Je prends l'air blessé avant de sourire.

— Ce n'est pas beau de mentir.

Dans la seconde, je la plaque au mur et ma bouche capture la sienne dans un baiser brûlant. Pendant trois secondes, ses lèvres me répondent, puis elle tente de m'envoyer un coup dans les parties intimes. Je ris en reculant.

— J'adore jouer avec toi, alors chaton, tu es prête ?

— Va te faire foutre ! s'exclame-t-elle.

— C'est une proposition, mon coeur ?

La haine se répand dans ses prunelles encore plus, je ne pensais pas que c'était possible, mais visiblement si.

Ce petit bras de fer va s'avérer être extrêmement divertissant.

— Je te conseille de prendre une douche, nous devons sortir.

Elle me scrute sans rien montrer avant d'ouvrir la bouche.

— Sortir ?

— Oui, ça fait un moment que tu es enfermée ici, alors je vais te montrer le monde.

— Question que je ne meurs pas stupide.

— Oui, réponds-je en me dirigeant vers le canapé. Ne traîne pas, ou tu seras punie et je sais que je vais adorer m'en charger.

Kewik grimace avant de disparaître et moi j'explose de rire. Je la désarçonne, je trouve cette situation drôle finalement. Le fait qu'elle ne me cède pas, la fait monter dans mon estime. Cette femme est une adversaire assez curieuse, mais c'est rafraîchissant.

Je sors mon téléphone au moment où il sonne. L'alarme qui retentit me crispe parce que je sais ce que cela sous-entend. Mes yeux restent fixés dessus, je ne sais pas quoi faire. Si ça avait été une autre, je n'aurais pas hésiter, mais là...

Lorsque Kewik me rejoint, je me rends compte que je suis resté bloqué devant mon écran. Contre toute attente, elle s'assoit à côté de moi. Nous restons silencieux quelques minutes.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? demande-t-elle sans amabilité.

Mes yeux se lèvent pour rencontrer les siens. Je me demande si c'est une bonne idée de lui dire de quoi il retourne. Je n'ai pas prévenu les autres, pourquoi le ferais-je avec elle ?

Tu as un cas de conscience ou quoi ?

Ma conscience me raille, elle se moque de moi et de mon sentimentalisme.

— Alors ? demande-t-elle. Je croyais que tu étais pressé.

— Il y a quelque chose dont nous devons discuter, mais...

— Mais quoi ?

Les choses se compliquent, je n'aime pas ça. Ses prunelles me toisent avec intérêt et je le sens, qu'ensuite nous risquons de rentrer de nouveau dans une confrontation. Néanmoins pour le coup, j'ai envie d'être honnête avec elle. Alors je soupire avant de lui donner mon téléphone.

Kewik fronce les sourcils en lisant ce qu'elle a sous les yeux. Puis elle relève le visage vers moi, l'incompréhension s'inscrit sur ses traits.

— Tu m'expliques ce que c'est ?

Rien qu'au ton de sa voix, je le sais, je fonce dans un train lancé à vive allure. 

Sacrifice - Dark romance dystopique -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant