Chapitre 19 - Kewik -

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 Le néant est tout ce que je ressens.

J'ai tué ma sœur... J'ai tué une enfant...

Mon âme ne pourra jamais passer au-dessus de ce que je viens de faire. Je savais que c'était dangereux, je savais que je pouvais la tuer, mais j'avais si mal. Je ressentais tellement de choses, c'était si violent que je voulais juste une seconde de répit.

Et tu l'as eu... Mais à quel prix...

Plus rien n'a d'importance.

Le froid finit par me sortir de ma transe, mes yeux regardent partout autour de moi, mais aucune trace de Ran. Je suis seule, mon corps a besoin d'être nettoyé alors je rallume l'eau pour me laver. Une fois propre, je m'essuie, mais ne trouve pas de vêtements.

Peu importe...

Je cherche Ran, mais il n'est pas dans le salon, alors j'explore un peu plus ses quartiers. Je le trouve assis sur le bout de son lit avec une serviette autour des hanches.

— Allonge-toi, déclare-t-il froidement.

Je n'ai plus envie de me battre, alors je m'exécute. Ma main s'empare du coin de la couette puis je la soulève pour m'y allonger. Il ne tourne pas la tête vers moi au lieu de ça, il sort son communicateur et passe un appel.

— Prépare l'exécution pour demain matin, énonce-t-il.

Mais je ne réagis pas, c'est ce que je voulais et me donner à lui est ma punition pour avoir tué un être pur. J'accepte le châtiment. Ran se lève, il contourne le lit pour se poster à mes côtés, puis sans avertissement, il déchire la serviette. Je sursaute, mais je contiens ma part qui veut lui en coller une.

Sa patience doit être arrivée au bout. J'ai sûrement épuisé tout ce qu'il avait en stock. Je détourne les yeux de lui pour fixer un pan du mur ou une étoile est accrochée. Je ne sais pas ce qu'elle représente, mais pour moi un coup de plus dans mon cœur. Les choses bougent, mais je ne le vois pas. Mon esprit est en train de se dissocier de mon corps, puis il m'oblige à tourner la tête vers lui.

— Si tu crois que ça va être aussi facile, tu te trompes, mon coeur, ricane-t-il.

Puis en une seconde, sans vraiment comprendre comment il a fait, je me retrouve sur le ventre, lui entre mes jambes et mes mains sont bloquées dans mon dos. Je sens son érection se presser contre mes fesses et la panique commence à monter.

— Tu as dit que je pouvais faire ce que je veux de toi et j'ai réfléchis.

Ma respiration devient laborieuse, mon palpitant s'accélère, je n'aime pas le ton qu'il utilise.

— Après tout, tu es un monstre autant que moi, donc je ne vais pas être tendre avec toi. Tu ne le mérites pas.

J'ai envie de me retourner pour le gifler, mais je suis bloquée. Son bassin commence à se mouvoir contre moi, je me tends encore plus. Je baisse la tête, peu importe ce que je ressens, il a le droit de faire ce qu'il veut de moi.

— Une fois que j'aurai goûté à ton fourreau, je baiserai ton joli cul. Tu crieras sûrement de douleur, mais peu importe j'aime entendre mes partenaires hurler et puis tu vas beaucoup saigner, ça va être jouissif pour ma part vampirique.

Son corps se balance encore contre le mien, je tremble presque de rage. Il resserre sa prise sur mes mains, mais je ne bouge pas, même quand son sexe se positionne devant mon intimité et que je le sens presser. Les blessures sur mes bras me brûlent, mais je m'en contre-fiche.

Je contiens mes larmes, son corps pèse sur le mien, je ne pourrai pas bouger même si j'en avais la force. Sa main libre saisit mes cheveux en me faisant crier de douleur et il tire ma tête vers l'arrière. Cette fois, je lâche tout ce que j'ai.

— Putain, s'énerve-t-il.

Brusquement toute pression disparaît de mon corps, il m'oblige à me tourner vers lui et il me scrute.

— J'ai cru que tu allais vraiment ne plus réagir.

Ran caresse mes larmes avec ses pouces avant de se pencher pour déposer un baiser sur mon front.

— C'était le seul moyen de t'obliger à revenir.

Il prend la serviette, puis il essuie complètement mes larmes de sang. Je me recroqueville sur moi-même pour me déverser encore une fois. Ran se lève, mais il me rejoint moins de deux minutes plus tard avec un boxer et une chemise, puis il s'allonge derrière moi. Ses doigts s'infiltrent doucement dans ma chevelure, il me masse tendrement. Ce geste m'apaise un peu plus à chaque mouvement.

Je ne sais pas combien de temps nous restons ainsi, néanmoins je sens l'odeur de la nourriture se répandre et parvenir jusqu'à nous. La serviette me sert à m'essuyer, puis je me libère du corps du roi.

— Pourquoi n'as-tu pas pris ce que tu voulais ? demandé-je avec une pointe de curiosité.

— Je te l'ai dit dans la forêt.

Il n'en dit pas plus et cette réponse me laisse dans le flou. Ran sort du lit, enfile un pantalon de costume, des chaussures et s'apprête à sortir.

— Mets une robe et ne mets pas de boxer.

J'écarquille les yeux outrée par ce qu'il vient de m'ordonner.

— C'est ta première punition pour m'avoir caché ce qui t'arrivait.

— Mais...

— Pas de discussion, ton second châtiment pour ton numéro d'il y a quelques minutes est que je te donnerai un orgasme au moment où je le voudrai et de la façon dont je le souhaiterai.

Le rouge me monte aux joues, il n'attend pas ma réponse et sort. Quant à moi, je reste bête à fixer la porte par laquelle il vient de sortir. Je me rallonge sur le lit et mon regard trouve encore l'étoile.

— Je suis désolée, Ninon, tellement désolée.

Mon coeur est en miette.

Sacrifice - Dark romance dystopique -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant