Le Manoir -7

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Fleur intervint.

- Bon. Amène-le là haut, céda-t-elle en pointant Malfoy du doigt. Mais il reste avec toi dans la petite chambre. Il est sous ta responsabilité. Et surtout tu le surveilles.

Harry hocha la tête, ravi. Les choses prenaient un tournant encourageant. Et tout cela grâce à Hermione. Il se prépara à reprendre Malfoy dans ses bras, mais Hermione l'en dissuada en lançant un sort de lévitation.

*

Harry peinait à éviter que Malfoy se cogne contre les murs. L'escalier était pas mal étroit, aussi, et Harry n'avait jamais été particulièrement doué en matière de lévitation. C'était Hermione, la pro, mais elle était pour le moment occupée à gérer les autres en bas. C'était quand même incroyable qu'après ce qu'elle ait enduré avec Bellatrix, elle soit capable d'assurer autant. Elle prenait beaucoup sur elle, sûrement. Harry se promit d'en parler avec elle plus tard. Il voulait être sûr qu'il ne pouvait pas l'aider de quelque manière que ce soit.

Il grimpa encore quelques marches avant d'arriver au premier et unique étage. C'était tout de même remarquable qu'une si petite maison, initialement faite pour deux qui plus est, puisse contenir autant de personnes. Il tenta de se repérer dans le corridor de portes. Hermione lui avait expliqué que la chambre d'hôtes accueillait les blessés, Ollivander et Gripsec. C'était la première à droite. Harry la repéra et se garda bien de l'ouvrir- Ollivander le rendait nerveux et il se méfiait de Gripsec.
Une salle qui servait autrefois de débarras avait été aménagée pour Ron, Hermione, et Luna. C'était la deuxième à gauche. Il la poussa et vu que les affaires de ses amis s'y trouvaient déjà. Il repéra le sac sans fond d'Hermione et songea qu'il devrait aussi récupérer les siennes, dorénavant. Il referma la porte et continua sa visite.
La troisième porte était la chambre de Bill et Fleur. L'idée de l'ouvrir ne lui effleura même pas l'esprit.
Et lui... Il devait occuper la petite chambre avec Malfoy. Bon. Bizarrement, l'idée de passer du temps avec le blond, aussi évanouit soit-il, le rendit heureux. Il continua de marcher jusqu'au bout du couloir.
Hermione avait dit que la petite chambre était au grenier. Harry voulait bien la croire. Fleur avait ajouté qu'ils avaient préparé beaucoup de lits au cas où plus de membres de l'Ordre se joindraient à eux. Harry espérait que lui et Malfoy ne prenaient la place de personne. Il secoua la tête. Ce n'était toujours pas le moment de questionner sa place. Il y réfléchirait seul, pas en train de chercher... Quoi donc, d'ailleurs ? Ah oui, une trappe. Un grenier se trouvait forcément derrière une trappe, n'est ce pas ? Il se tordit le cou et repéra une plaque en bois.

- C'est ça, on a trouvé, dit-il à Malfoy, même s'il savait que celui-ci ne pouvait pas l'entendre. Désolé si je te cogne, hein.

Il fit s'ouvrir la trappe par un Accio sur le loquet qu'il trouva très malin. Une échelle se déploya. Il y monta seul, puis se retourna pour guider le corps de Malfoy. Une fois la délicate montée effectuée, il referma la trappe et se retourna pour contempler ce qui s'offrait à lui.
Il fut aussitôt pris d'un sentiment de claustrophobie difficile à réprimer. L'endroit était fonctionnel, mais petit et le plafond lui donnait l'impression de s'écraser sur lui. Il se sentait opprimé. Il respira à fond et se concentra sur les aspects positifs. Le parquet en bois. Les lits au milieu de la pièce. Les couvertures propres. L'odeur de sciure et de frais. La lucarne entrouverte et l'air chargé de sel de mer. Les tableaux mouvants représentant des paysages forestiers.

Il posa Malfoy sur un des lits et s'occupa de faire l'autre. Pendant qu'il mettait les draps et les housses, il se parlait à lui même- une habitude prise chez les Dursley.

- Aller, hop, le coin... Ouais.

Il fredonna un petit air. Il croyait l'avoir entendu sur la radio de l'Ordre, lorsqu'ils mettaient parfois de la musique pour tromper les espions de Voldemort. A moins que ce soit une chanson moldue entendue à Privet Drive ? Il ne se souvenait plus.
Quand le lit fut fait, il y déplaça Malfoy, puis s'attaqua à l'autre. S'occuper de ça l'aidait à ne pas penser à la petitesse de la pièce. Il finit également.
Malfoy avait l'air d'un élément étranger et incongru, posé là dans sa tenue grise et sale sur un lit à peine fait. Il se résigna à le déshabiller. Il n'allait pas le laisser habillé sur son lit. C'était débile. Pas de quoi en faire une histoire. Il s'approcha de Malfoy et lui retira d'abord sa veste grise. En dessous, le blond portait une chemise blanche plutôt longue en état à peu près correct grâce à l'Evanesco de Harry. Il décida de la lui laisser. Il retira ses chaussures, une par une, avec des précautions exagérées qu'il n'arrivait pourtant pas à maitriser. Il avait l'impression de violer l'intimité de Malfoy en lui retirant ses chaussures. C'était ridicule. Mais il n'avait jamais touché le blond, à par bien sûr lorsqu'il l'avait... Embrassé. Il s'empêcha d'y penser et retira ses chaussettes, puis son pantalon. A la fin, ses mains tremblaient.

RECUEIL OS DRARRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant