Chapitre 36 : Toi et personne d'autre

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MIA

Mon corps heurta le sol violemment. Je grimaçais au contact des ecchymoses qui se formaient déjà sur mon corps. Je venais de sauter et d'atterrir six mètres plus bas.
Je me relevais difficilement, frottant la terre qui s'était accrochée sur mes vêtements.
Je regardais à travers la fenêtre du salon pour voir si ma mère m'avait entendu.
Rien à l'horizon.
Parfait !
J'avançais doucement jusque la voiture dehors et m'accroupis afin de prendre les clés qui était au dessus de la roue droite.
Je n'ai jamais compris pourquoi ma mère les mettaient là mais une chose était sûre, c'est que cette action avait actuellement des conséquences.
Car je m'en vais.

Ma mère me voulait tellement pour elle seule qu'elle m'avait enfermé dans ma chambre et m'avait posé un calmant.
Le genre de calmant qu'elle injecte aux prisonniers dans la prison dans laquelle elle travaille.
Je l'a déteste pour m'avoir fait ça.
Et je l'a déteste encore plus d'avoir su ce que John faisait et de ne jamais avoir réagit.
L'amour rend aveugle.
Parfois, certaines personnes laissent le mal les ronger de l'intérieur jusqu'à ce qu'elles tombent dans un cercle vicieux. À ne plus pouvoir respirer librement. Chaque atome d'oxygène devrait être partagé avec cette personne. Car on l'aime. Et on finit par mourir de l'intérieur.
Mourir à force de donner tout notre amour à la mauvaise personne.
Et au final, qui perd à chaque fois à ce jeu dangereux ?
La personne qui ne demandait que d'être aimée et considérée. Celle qui cherchait son attention. Comme ci c'était tout ce qui importait dans ce monde. La personne qui est en dépendance.
Et c'était le cas de ma mère. John était sa raison de vivre. Son unique amour. Elle l'aimait tellement qu'elle avait osé garder ce secret terrible. Pour le protéger.
En temps normal, elle n'aurait jamais laissé passer ça.
Jamais.
Et cela prouve que l'amour peut changer complètement une personne qui n'est pas assez forte d'esprit pour voir la réalité des choses en face.
C'est terrifiant à quel point un être humain peut en manipuler un autre.

J'appuyais sur la petite télécommande et les 4 feux de la voiture clignotaient un instant.
Je me tournais instinctivement vers la fenêtre et ce que je vis me fit presque froid dans le dos.
Ma mère... je ne l'a vois plus.
Un frisson me parcourut et je sautais dans la voiture et alluma le moteur en un temps record.
Ok, ça ne dois pas être si compliqué de conduire...
-      MIA !
Je sursautais en direction de ma mère qui se précipita vers la voiture.
Merde, merde, merde.
J'appuyais sur l'accélérateur et freina brusquement, manquant d'écraser ma génitrice.
Elle cria sur le coup et une lueur de rage se lisa dans ses iris.
Je débrayais sur le champ avant de mettre la marche arrière.
J'entendais ma mère hurler à mesure que la voiture s'approchait du chemin.
Une manœuvre en plus et j'étais partie. Elle coura derrière la voiture mais j'accélérais un bon coup afin de lui faire comprendre qu'il était trop tard. Elle m'avait dégoûtée.
J'étais terriblement déçue.
La seconde qui suivit, elle trébucha et tomba à plat ventre sur la route, continuant d'hurler.
Pardonne moi..
Un pincement au coeur s'empara de moi et j'avais soudainement envie de fondre en larme. De faire demi tour et de lui demander pardon. Et que je l'a comprenais.
Mais il n'en était rien. Quelque chose de plus fort me poussait à continuer mon chemin.
Et c'était lui. C'était Alec.
Il fallait que je le retrouve.
J'avais besoin d'explications. Je devais comprendre pourquoi il était parti, s'il ressentait quelque chose pour moi.
J'avais peur. Peur de me faire jeter comme une vulgaire chaussette...
Après un petit temps, je me garais sur le côté afin de réfléchir à comment j'allais faire pour me rendre au réseau des Rodriguez.
Il me faut un téléphone.
Je sortis de la voiture et sonna à la première maison. Une dame âgée ouvrit la porte. Elle me scrutait avec un regard vide. Un regard presque dépressif.
-      Bonjour, je euh-... je me suis perdu. Je peux vous emprunter votre-... téléphone ?
Je bégayais et après 10 secondes interminables à me scruter, elle me ferma la porte au nez.
Ah, sympa.
-       Vieille Schnock ! Criais je en tournant les talons.
La porte s'ouvra à nouveau et je me raidit instinctivement.
Oh merde..
Je me tournais doucement et apercevais la dame avec un téléphone dans sa main. Elle me le tendait.
-      Merci..
Je pouvais sentir mes joues rougir.
Et si elle m'avait entendue ?
Putain Mia t'es vraiment trop conne.
Je pinçais mes lèvres lorsque je pris délicatement le téléphone, l'a remerciant encore.

Une Nuit Pour T'aimer (A Night To Love You) Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant