Chapitre 23 : Le grand soir

280 8 6
                                    

MIA

5 jours plus tard

-    Évite de trop te précipiter cette fois.
-    J'arrête pas de transpirer bordel !
-    Calme toi, ça va bien se passer. Met ça, ça fera plus joli.
-     J'avais vraiment pas envie de porter cette tenue...
-    Tu sais combien elle a couté ?!
-    Si je meurs, ta robe sera-
-    Putain Eleonora, tu vas pas crever !

Assise sur le bord de la baignoire, Lenor coiffait ma meilleure amie. C'était aujourd'hui.
Aujourd'hui que tout allait se terminer.
J'ai fais plusieurs crises d'angoisse ces derniers jours. Elles étaient revenues... Et c'était très handicapant. Parfois, elles surgissaient au beau milieu de la nuit.
Mais il était là. Alec était là pour me réconforter à chaque fois. Et il pouvait prendre des heures. Il savait comment faire maintenant.
Eleonora lui avait appris ce qu'il fallait apporter et éviter lors de mes crises d'angoisses.
Et il le faisait. Il m'avait tenu à la surface lorsque j'avais failli me noyer. Me tenant dans ses bras, caressant mon visage le soir pour m'endormir.
Il était devenu plus doux. Et surtout, moins bipolaire. Et ça, ses cousins me l'avait bien fait remarqué. Ils n'ont pas arrêté de me demander ce que je pratiquais comme sorcellerie pour l'avoir rendu comme ça.
Apparemment, il avait arrêté les joints. Et diminué l'alcool.
Je repensais encore à la fois où il était parti lors de ma première crise et était revenu aussitôt avec Sandra, l'infirmière qui travaillait pour les Rodriguez, contre son gré. Elle n'avait pourtant pas l'air traumatisé.

-    Allez répète les moi.
Je me retournais vers Liam avant d'expirer bruyamment.
Ça faisait 2 jours que j'apprenais les moindres recoins du goldsilver. Un très célèbre casino où les mafieux avaient l'habitude d'échanger affaires ou encore d'exécuter des règlements de comptes. Un lieu jovial et en même temps très sombre.
Et Elijah Rivera allait être présent, avec ses hommes.
-     L'ascenseur se trouve a côté du bar. Il y'a 5 étages. Le 3ème étage est celui qui nous intéresse.
-     Ensuite ?
Je soufflais et me dirigeais vers le salon du salaud.
-     Eh !
J'ignorais les appels du blond.
-     Mia ! C'est important qu-
-     Laisse la tranquille avant que je te retire tes intestins pour t'étouffer avec.
Je levais les yeux au ciel instinctivement. Je savais très bien qu'il parlait sans vraiment agir. Je commençais à m'habituer à sa personnalité bipolaire.
Je tournais les talons aussitôt pour éviter de me le coltiner, me dirigeant vers la salle de bain.
Je me regardais dans le miroir, j'étais assez pâle aujourd'hui.
Le stress m'envahissait à mesure qu'on s'approchait de ce soir. Cette fois ci, Alec allait s'y inviter. Et c'était à moi de transmettre les infos à Andrew qui sera à l'extérieur. Ce dernier était contre ce plan, il voulait que ça soit son fils qui ait ce rôle, comme la dernière fois. Mais la dernière fois, je m'étais faite violée...
-     Ça va bien se passer, je te le promets mon ange.
Je sursautais en direction de l'homme qui m'avait soufflé cette phrase dans le creux de l'oreille.
Alec.
Retournée complètement vers lui, je le fixais sans gêne, le rendant un peu perplexe de mon avancée. C'était bien la première fois que j'arrivais à soutenir son regard si longtemps.
-     Baisse tes yeux.
-     Non, c'est pas toi qui décide ici.
Il pouffait avant de lâcher :
-     Je ne te dis pas de baisser tes yeux uniquement pour avoir le plaisir de te donner un ordre.
Je levais les yeux au ciel.
Beh oui évidemment, on te crois.
-     Mais parce que si tu continues de me fixer, tu finiras contre ce mur, mes lèvres contre les tiennes.
Mon coeur rata un battement au même moment.
-     Tu as l'air choqué petit ange... Susurra t'il en s'avançant plus près.
Il s'abaissa à mon niveau et retira une mèche de cheveux qui tombait sur mon visage. Il me prit le menton entre ses doigts, fixant mes lèvres, et mordant les siennes.
Un bouffée de chaleur emplissait mes joues à mesure que les secondes défilaient. L'idée de me lécher les lèvres était risqué,
Mais à quoi s'attendre ? Avec Alec Rodriguez ?
J'humidifiais mes lèvres légèrement. Il serra la mâchoire au même moment avant de déposer son regard sombre dans les miens. Il recula assez pour que je sois contre le mur.
-     Ne joue pas. Pas avec moi. Car tu perdras à ton propre jeu.
Je fronçais les sourcils, sans le lâcher du regard. Il caressa ma joue avec douceur, m'offrant un sourire narquois.
Ce sourire...
Ses lèvres chaudes fondis aussitôt dans ma nuque.
Encore une fois.
Et je me laissais faire.
Encore une fois.
Je fermais les yeux, et j'étais emportée.
Encore une fois.
Si ça aurait été Will, John, Leïs... Une boule d'angoisse ce serait formé, je me serai senti sale à mesure que leurs mains sales se seraient déposées sur moi, sur mon corps, qui n'avait rien demandé. Mais avec lui, c'était différent. Avec lui, mes angoisses se transformaient en une émotion que je ne connaissais pas encore. Une émotion agréable, comme de l'adrénaline, comme une drogue.
Ma drogue.
J'avais beau le nié, mais ...
Putain tes baisers me rendent folle Alec Rodriguez. Sale fils de pute.
Mes mains se déposèrent instinctivement sur sa nuque. C'était la première fois que je le touchais, comme ça.
Il rompit le contact et s'éloigna légèrement, me rendant alors braqué sur moi même.
Il ne peux pas... Il ne peux pas s'arrêter comme ça ...
Sans qu'il n'eût le temps de faire un pas de plus en arrière, j'attrapais le col de sa chemise et le tira brusquement vers moi.
Il écarquilla les yeux, essayant de ne pas trop toucher mes hanches.
-    Qu'est ce que tu-
Je l'interrompit en déposant mon doigt sur ses lèvres, caressant sa joue.
Comme lui le faisait.
C'était mon tour maintenant.
Je le plaquais contre le mur à mon tour. Et lui, se laissait faire.
Il avait arrêté de respirer, examinant mes moindres gestes à son égard.
Putain Mia ressaisit toi bordel !
Je fermais les yeux, hésitante.
Et puis merde.
J'attrapais ses cheveux, tirant sa tête sur le côté, le forçant à s'asseoir à terre.
Il obéit sans rien dire. Sans un mot, mes gestes le guidaient, et il les comprenaient si bien.
Je me plaçait en califourchon sur lui, remontant son visage vers le mien, plongeant mon regard vert dans les siens, si sombre.
-    Mia-.. Implora t'il, à bout de souffle. Ses yeux me suppliaient.
Et c'est ainsi que pour une fois. Moi, Mia Johnson, avait dompté le grand mafieux, Alec Rodriguez.

19h00

-     Vous êtes tous prêts ?
Ça y'est, c'était le moment. Henry répétait encore le plan à ses enfants avant de repartir.
J'étais assise à l'arrière, derrière Alec. Et Liam était au volant. Ce dernier avait insisté pour y'être car je cite " Je ne compte pas mourir sans avoir eu une fois l'occasion que tu sois mon passager Couz' ".
Il n'avait pas vraiment fait attention à ce détail et avait laissé Liam faire, ce qui m'étonnait de lui. Il était juste... perdu dans ses pensées.
Il y'a deux heures à peine, j'étais à califourchon sur lui, baisant son cou et sa mâchoire comme il me le faisait si bien.
Il m'avait repoussé d'un seul coup et était parti fumé des joints au balcon.
Je n'avais vraiment pas compris sa réaction.
Quelle bipolarité.
La porte de la voiture s'ouvrit de mon côté, me faisant sortir de mes pensées.
Mais qu'est ce - ?
Le salaud attrapa ma ceinture et me l'attacha.
-     Je savais le faire toute seule, tu sais ?
-     Ce qu'on ne ferais pas pour sa petite protégée... S'écria Liam, visionnant le spectacle à travers le rétroviseur.
Je levais les yeux au ciel et Alec le fit au même moment, ce qui nous arracha un rire à tout les deux.
Il remonta dans la voiture et s'attacha à son tour.
Allez Mia, respire.
Je fermais les yeux et comptais doucement.
Il ne va rien t'arriver.
1..2...3
La voiture démarra en trombe avant que mon corps soit stoppé net par la ceinture de sécurité. J'écarquillais les yeux en direction de Liam.
-    Tu te fou de ma gueule ? Gueula son cousin.
-    Beh quoi ?! Ça arrive !
-    Quand je te dis que tu sais pas conduire. Tu sais déjà même pas démarré ! Trou d'cul va.
Je ne pouvais me retenir de rire et gloussa légèrement face à cette scène.
Ils se retournèrent au même moment.
-     Tu vois ! Elle va bien !
-     C'est pas pour elle que je m'inquiète, mais pour ma boîte à vitesse, vu que t'as essayé de démarrer en 4ème.
Je haussais les sourcils avant de lâcher :
-     Heureuse de voir que tu m'accordes moins d'importance que ta voiture.
Liam se pinça les lèvres et nous regardait l'un après l'autre.
-    Tu as raison Mia, c'est une honte !! Finit t'il par lâcher, l'index lever en direction de son cousin.
-    Allez vous faire. Cracha le concerné.
Je levais les yeux au ciel.

Et nous entamions un long et sombre trajet, en direction de cet inconnu...

Elijah Rivera, c'est peut être la fin pour toi ce soir.








Une Nuit Pour T'aimer (A Night To Love You) Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant