Chapitre 22 : 24h/24

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MIA

Contre le mur, j'étais pétrifiée. Andrew Rodriguez était entré dans une colère monstrueuse.
Je fermais les yeux par réflexe lorsque leurs voix commencèrent à hausser le ton.
Tout était entièrement de ma faute. Il n'avait pas été à la réunion. Parce que j'étais chez lui.
Ses yeux se tournait vers moi. Et il serra les poings.
J'avais envie de m'excuser, mais rien n'arrivait à sortir de ma bouche.
-    Toi.
Il s'avança vers moi et je me couvrais le visage de mes bras.
J'étais beaucoup trop habituée à recevoir des coups.
Le salaud l'arrêta au même moment.
-    N'ose pas toucher une parcelle de ses cheveux. J'ai été très clair avec tout le monde là dessus.
-    Tu vas rentrer chez ta mère plus tôt que prévu jeune fille. Cria t'il en claquant la porte derrière lui.

Un soupir de soulagement se détacha de ma gorge.
C'était enfin finis.
Depuis le début, je ressentais qu'il ne m'aimait pas tellement.
Je savais que mon arrivée avait chamboulé leurs plans avec Elijah. Tout était devenu trop soudain. Et c'était de ma faute.
Mais si je n'aurai pas été là, Alec serait mort. Et ça, il l'avait oublié.
Je me décollais doucement du mur et me pinça les lèvres.
Le salaud était accoudé sur l'îlot de la cuisine. En train de siroter de l'alcool, comme à son habitude.
J'expirais lentement avant de me décider de partir vers la porte.
Entre Leïs et Andrew, cette soirée sera mémorable...
Mon souffle se coupa au moment où j'avais déposé ma main sur la poignée.
Je me retournais brusquement vers le salaud.
-    On nous a enfermé ?
Il expira avant de me montrer les clés qu'il tenait entre ses doigts.
Je souriais timidement avant de m'avancer vers lui pour les lui prendre.
Il les rangea au même moment dans sa poche avant de partir vers le salon.
Mais qu'est ce que ?
-     J'ai besoin des clés pour sortir...
Il se tourna lentement vers moi et me fusilla du regard.
-     Je t'ai dis que tu allais rester 24h sur 24 avec moi. Et ça a commencé au moment où je te l'ai dit.
J'avalais ma salive difficilement.
-     Mais pour-
-     Je vais pas te regarder quand tu seras nue putain Mia. Souffla t'il d'exaspération.
Je fronçais les sourcils dans sa direction.
Il levait les yeux au ciel au même moment.
-     La salle de bain est dans la chambre. Et il n'y a qu'une chambre. Si c'est ta putain d'intimité qui te fait peur, je ne regarderai pas. Je m'appelle Alec. Pas John ou Will.
-    Ou Leïs.
Je hoquetais de surprise face à ma réponse soudaine.
Il serra la mâchoire dans ma direction avant de sortir une cigarette de sa poche.
Il faut que j'apprenne à me taire.
Il sortit sur le balcon et tapa un message sur son téléphone.

Le lendemain, 10h30

Le menton posé dans le creux de ma main, j'écoutais à moitié les discussions des filles.
Je n'avais pas dormir de la nuit. Et lui non plus. Il avait passé son temps à attendre l'arrivée de Leïs. Mais il n'était jamais revenu.
Liam n'en revenait toujours pas de cette nouvelle si soudaine. D'après ce que j'avais compris, Leïs était dans leur mafia depuis quelques années. Il était comme un membre de leur famille. Et il les avait laché, au dernier moment.
Le déroulement du plan pour attraper Elijah était donc encore chamboulé.
Une chose était sûre, je ne voulais pas y participer. J'avais encore plus de chance de me faire tuer...
-    Tu vas bien ?
Je sursautais vers l'homme qui s'asseyait à côté de moi.
Henry.
Le regard bleu ciel et les cheveux blonds comme ses enfants, il me regardait. Avec bienveillance.
-    Oui... Et vous ?
-    Tu peux me tutoyer Mia. Tu fais partie de la famille maintenant.
Mon corps se figea encore une fois sous ses mots.
Ça n'était pas là première fois qu'il me le disait. Je lui souriais faiblement avait de pincer mes lèvres l'une contre l'autre.
-     Je suis désolée pour mon frère.
Je fronçais les sourcils dans sa direction.
-     V-... Tu n'as pas à t'excuser Henry. Tu n'as rien fais de mal... C'est ma faute si Alec n'était pas venu au rendez-vous.
Il plissait les yeux dans ma direction avant de glousser.
-     Oui je sais. J'ai bien vu que vous étiez occupé hier soir !
J'ecarquillais les yeux de stupeur et une chaleur inconnue emplissait mes joues.
-    Ce n'est pas, ce-
Il s'exclaffa avant de se lever.
-    Ne t'en fais pas ! Tu n'as pas à te justifier de quoi que ce soit.
Je lui admis un sourire désolé avant de baisser les yeux.
Je me levais à mon tour et quitta le rez de chaussée. Je commençais à somnoler de fatigue.
J'ai besoin d'une sieste...
Arrivé dans l'appartement, j'enfilais un pyjama et sauta dans le sofa.
Enfin seule-
Je sursautais encore lorsque la porte s'ouvrit sur Alec.
Je soufflais d'exaspération lorsque je le vit en rogne, encore une fois.
-    Quand tu quittes une pièce, je veux le savoir. Et savoir où tu vas et pour quoi faire.
Je riais devant ses paroles. Et il fronça les sourcils.
-    Eh bien, je suis partie du rez de chaussée pour dormir dans ce sofa. Ça te va comme explication ou tu veux autre chose ?!
Il serra la mâchoire et s'asseyait sur la table basse, face à moi.
-    Non ! Tu me laisse dormir toute seule !! Tu n'as pas intérêt-
Sans que j'eus le temps de finir ma phrase, il m'avait pris dans ses bras et me transportait vers la chambre.
Sa chambre.
-    Putain qu'est ce que tu fou, lâche moi !!
-    Tu dormiras dans mon lit. J'ai pas envie que t'attrapes des maux de dos. Expliqua t'il en me déposant sous ses draps.
Son odeur emplissait mes narines. Cette même odeur que je sentais lorsqu'il me portait dans ses bras où lorsqu'il était trop proche de moi. C'était le genre d'odeur qui me faisait oublié tout mes problèmes. Elle me transportait dans les airs. J'étais ailleurs pendant un long moment. Je fermais les yeux et repensais à ses mains chaudes sur moi. À son regard remplie d'envie. Et à la sensation agréable que je ressentais dans mon bas ventre.
Je détestais me l'admettre mais... Je me sentais en sécurité avec lui.
Sa présence changeait tout.
Je me redressais rapidement lorsqu'il s'apprêtait à partir de la chambre.
-    Alec !!
Il se retourna brusquement et écarquilla les yeux.
-    Quoi ? T'as mal quelque part ? T'es mal mise ?
Je fronçais les sourcils face à son air interrogateur.
-    Non...j-
Mes mots me manquaient. Je n'arrivais toujours pas à croire que j'allais lui demander ça.
-    Putain parle, tu me stresses !
Je le regardais un moment, essayant de lui faire comprendre ce que je voulais réellement. Mais il ne comprenait toujours pas. Il se tourna alors encore une fois pour passer la porte de la chambre.
-    Dors avec moi.
Il se figea et resta de dos un moment. Et moi, j'avais attrapé un coup de chaud.
Putain, merde. À quoi tu joues Mi' ?!
Il se tourna doucement avant de plonger son regard sombre dans les miens. Un regard que je n'avais encore jamais vu.
Il s'approcha du lit et s'y faufila.
J'étais semi assise. Et lui était couché, les deux mains derrière la tête.
Je n'osais plus bouger.
Je le fixais du coin de l'oeil, il était perdu dans ses pensées.
-    Merci. Finit t'il par lâcher.
Je sursautais et tourna la tête complètement vers lui.
Il se redressais afin de se mettre sur le côté. Je continuais de le fixer.
Sans l'avoir vu venir, il attrapa l'intérieur de ma jambe et me tira vers lui.
Mon souffle se coupa lorsque mon dos heurta son torse. Sa main était toujours sur l'intérieur de ma cuisse.
-    Relaxe toi un peu. Chuchota t'il au creux de mon oreille.
Un frisson parcouru mon corps au même moment, lorsqu'il glissa son bras sous ma tête.
J'expirais lentement, sentant son souffle chaud contre ma nuque.
Mes paupières se firent lourdes. Et je me blottis alors mieux contre lui. Il grogna légèrement lorsque mon bassin le colla d'avantage.
Et pour la première fois de ma vie, je dormais avec un homme. Et qui l'eut cru, je me sentais merveilleusement bien, en sécurité.

18h00

" Il faisait froid.
J'avançais lentement, pied nu. Dans l'obscurité. Des rires venaient et partaient. C'était ses rires à lui. Je continuais d'avancer et mon pied gelé heurta une branche. Je grimaçais avant de m'accroupir.
Mes tremblements redoublèrent encore, je tentais de crier mais j'en était incapable. Je ne sentais plus mes membres, et m'écroula, dans la neige du mois d'hiver. Je ne ressentais plus rien. Je ne ressentais plus le froid. J'arrivais à entendre les battements de mon coeur. Ou du moins, ce qu'il en restait. J'allais mourir, c'était - "

Je revenais à la réalité doucement. Ma tête me tournait. Et c'est là que j'ai compris...
Je ne touchais plus le sol.
Sous ce constat, je me redressais en un temps record mais j'étais aussitôt de retour dans mon lit. Ou plutôt, le sien.
-    La prochaine fois, dis moi directement que tu préfères dormir à terre, petit ange.
Mon regard perdu croisa celui du salaud.
J'ecarquillais les yeux et tremblais.
Il me couvrit et m'enroula de ses bras.
Sa chaleur m'apaisait. Il était encore plus chaud qu'avant.
Mais attend ?
Mon souffle se coupa quand je réalisais comment il était vêtu.
Rien, il ne portait rien.
J'ecarquillais les yeux face à ce constat et me figea au même moment.
-    Je dors toujours torse nu. J'étais parti me changer et quand je suis revenu, t'étais à terre.
Je relevais la tête vers lui, nos jambes se touchaient. Mais nos torses n'étaient qu'à quelques centimètres.
-    Je bouge beaucoup...
-    Oui j'ai remarqué ! Ricana t'il.
Je soufflais doucement, essayant de remettre mes idées en place.
Ce rêve était nouveau, et bizarre... Très bizarre.
Mon épiderme fut parcouru de frisson lorsque je sentis sa main chaude sur mon ventre, me serrer d'avantage.
Je n'avais même pas remarqué qu'il avait passé sa main.
Ma zone la plus sensible...
Celle que je ne montrait jamais, la seule partie de mon corps qui me dégoûtait.
A force d'entendre les remarques de John ...
Par réflexe, je déposais ma paume sur la sienne afin de retirer sa main.
Il émit un râle avant de serrer d'avantage. Je me glissais alors doucement vers le bas afin qu'il ôte sa main de mon ventre.
Mais à la place, elle glissa sur mon sein.
Je grimaçais face à ce constat et mon ventre commençait à me faire mal.
Des angoisses.
Il était à moitié endormi, et tandis que j'essayais de m'enlever, il serra encore avant de se lever légèrement.
-    Putain tu m'énerves.
Il me dévisageait, et moi, j'avais toujours le regard fixé sur sa main.
Je lui lançais un regard furtif et son souffle se coupa au moment même.
Il retira sa main aussitôt avant de se mordre l'intérieur de la joue.
-    Pardon, je ne voulais pas-
-    Ça va, le coupais je. Je sais bien que ce n'était pas volontaire.
-     Il est 22h00. Tu veux encore continuer ta sieste ?
-     Je pense que je vais faire ma nuit complète. Ricanais je.
Mon regard croisa le sien et je me tournais sur le dos, me collant à lui d'avantage.
Une pression allait et venait au niveau de ma hanche.
C'est son, c'est sa .. ?
Oh bordel, putain.
J'ecarquillais les yeux sous ce constat, impossible de reprendre mon souffle.
Respire Mia,
1....2....3...
Je me levais aussitôt avant de m'effondrer contre la porte.
Mon coeur battait tellement fort, qu'il résonna à travers mes tempes.
J'avais peur, peur de cette confiance qui m'aveuglait. Lui aussi pouvait me faire du mal, s'il le voulait. Et je ne voulais pas, je ne voulais plus.
-    Qu'est ce qui t'arrive mon petit ange ?
Petit ange...
Ma vision se faisait trouble, et des coups de chaleur traversaient mon corps tout entier.
-    Regarde moi.
Des larmes dévalaient mes joues lorsqu'il s'approcha d'avantage.
-    Ne ... M'approche pas ...
-    OH !
Je sursautais et mon regard larmoyant croisa le sien. Rempli d'inquiétude.
-    Putain Mia qu'est ce que je dois faire, dis moi ce que je dois faire je t'en supplie...
Il déposa ses mains sur mes joues, contemplant chaque parcelle de mon visage.
-    Mia qu'est ce que tu me fais là ?
-    J- J-...
-    Attend moi, ne bouge pas. Ordonna t'il.
Il se précipita en dehors de la chambre, me laissant seule, dans mon angoisse la plus profonde...
















Une Nuit Pour T'aimer (A Night To Love You) Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant