MIA
" - Tu m'en veux petit ange ?
- Tu penses que je devrais ?
- Oui, je le mérite. Mais ça ne m'empêchera pas de venir te chercher.
- Promet le moi.
Alec me tendit son petit doigt.
- C'est promis. "Je me réveillais doucement. Raquel et César étaient endormis près de moi. Le silence emplissant la pièce, me faisais frissonner.
Je me levais difficilement afin d'atteindre le vieil évier. Je regardais mon reflet. Mon teint était grisâtre. Mes yeux, fatigués et j'avais des hématomes aux tempes ainsi que dans la nuque.
J'inspectais ensuite les murs. Ils étaient décorés de dessins. De dates. De chiffres. De prénoms également.
Alice
Rosalie
Livia
Lucy
Emilie
Margot
Léana
Théa
Toutes ses filles étaient là avant moi.
J'observais ensuite le nom et prénom de Raquel. Il y'avait un coeur avec le prénom d'une certaine Eloïse. Une fille qui était sûrement ici avant moi. Raquel avait sans doute encore beaucoup de chose à me raconter. Je sais qu'elle en savait assez pour que je puisse concocter un plan pour dégager d'ici.
Une vieille horloge indiquait l'heure.
Il était 10h25 apparemment. Je n'avais pas l'impression qu'elle était à l'heure. Mais peut importe. Ça allait être un point de repère important.
Je secouais la tête et me rinça le visage, buvant un peu d'eau. Mon estomac commençait à se faire vide et il était hors de question que je mange n'importe q-Le bruit de la porte métallique retentit, alarmant tout mes sens. J'accourrais alors vers le matelas. La pièce était encore plongée dans le noir.
Une lumière perçante s'abattit ensuite sur mes rétines. Je fermais les yeux automatiquement, essayant de garder mon souffle régulier et calme.
Bordel...
- Ding Dong.
Je me crispais brutalement lorsque j'entendis cette voix. Cette voix qui ne m'était absolument pas inconnu.
C'était lui, c'était lui.
Oh bordel
On est venu me sauver.
J'ouvrais les yeux et sauta dans les bras de Leïs. Celui-ci se raidit sous mon étreinte.
Il était revenu.
J'étais sûre qu'Alec n'était pas loin.
Ils étaient là.
Ils étaient tous là.
Un souffle de soulagement m'échappa. Même si je ne le portais pas dans mon coeur, je savais qu'il travaillait avec les Rodriguez. Je savais qu'il était là pour me sauver.
C'était sa mission.
- Je suis venu apporter le déjeuner. Fit t'il, d'un ton glacial.
Je me séparais rapidement de lui, écarquillant les yeux.
Mon coeur tomba à mes pieds. J'avais compris en une demie seconde.
- Comment est ce que -
- Ne pose pas de questions Mia. Me coupa t'il. Ça vaut mieux pour toi. C'est uniquement pour toi, ça.
Il me tendit une assiette avec du pain et un verre de lait.
Quelle compassion pour moi de ne pas me donner du rat mort.
Je pris le plateau et il sortit de la pièce aussi vite qu'il était entré.
- Tu... Tu le connais ?!
Je me retournais brusquement vers mes deux "colocataires", abasourdis par le câlin que je venais de faire à Leïs.
J'ai fais un putain de câlin à ce type en croyant que... Putain. Sale traître.
Je suis vraiment naïve.
Je me demandais si il était retourné vers les Rodriguez. Si il faisait comme ci de rien n'était près de son "meilleur ami". Je savais que ça faisait des années. Des années que Leïs travaillait avec les Rodriguez.
Comment a t'il pu...
Pourquoi ?
Je m'asseyais sur le bord du matelas et croqua dans mon pain.
- Tenez.
Je le coupais en trois pour mes deux nouveaux "amis", si je puis dire.
- Oh... Mia... Merci...je... Merci beaucoup...
- Merci trésor...
Je leur souriais chaleureusement. Il était normal que je devais partager avec eux. D'après la scène que j'ai pu voir hier, ils n'avaient droit qu'à des rats morts de leur "seigneur".
Je finissais de manger avant de me retourner vers Raquel.
- Tu sais si l'horloge est à l'heure ?
- Oui elle est à l'heure car tout les jours au matin, Leïs nous apporte le déjeuner à 10h30.
J'acquiescais, réfléchissant à comment je devait procéder.
- Ils viennent nous voir combien de fois par jour ?
- Je sais bien que Leïs vient au matin et Elijah au soir. Le reste du temps, nous sommes constamment surveiller par la caméra. La nuit également...
Première contrainte : La caméra.
- Et tu sais qui surveille constamment ?
- Je ne l'ai jamais vu mais j'ai déjà entendu Elijah communiquer avec lui par téléphone ici. Il s'appelle John, c'est tout ce que je sais.
J'acquiescais encore et me concentra sur cette caméra.
- On ne nous entend pas. Murmurais je
- Quoi ?
- La caméra. On ne sait pas nous entendre vu que tu viens de me dire qu'Elijah a communiqué par téléphone.
Raquel fronça ses sourcils dans ma direction.
- Je pense que tu as tord. Elijah m'a toujours dis le contraire.
Il ment.
- Ce John ne nous entend pas. Affirmais je. Fait moi confiance, si il nous entendrait, il serait déjà intervenu hier lorsque je t'avais parlé de nous échapper.
- Raquel. Continuais je. J'avais une bague. Est ce que tu sais si-
- Oui ! C'est Elijah qui l'a porte sur lui. Il l'a trouvait belle alors il te l'a pris.
- Il n'a rien dit d'autres concernant cette bague ?
Elle fis un signe négatif de la tête.
Le fils de pute ne sait pas pour la puce. Il suffirait de l'activer lorsqu'il viendra.
J'écarquillais les yeux.
- Raquel ! Cette bague contient une mini puce électronique. C'est pour nous tracer. Pour l'activer, il suffit de l'a tourner deux fois à droite.
Son regard s'illumina aussitôt.
- Oh mon dieu Mia... Je vais essayer de le faire pendant qu'il sera en train de ...
Son souffle se coupa.
Oh non.
Il lui fais subir ça chaque jour.
- Mais pour ça je dois me laisser faire. J'ai toujours pris l'habitude de me laisser frapper et de rester évanouie pendant qu'il me viole. C'est plus facile pour moi de ... tu vois...
Je lui souriais faiblement et acquiesçais.
Oui je sais ce que ça fait. Je sais ce que c'est de vouloir disparaître et ne penser à rien.
C'était son échappatoire. Être sonnée pour ne rien ressentir mis à part la douleur du coup qu'il lui avait donné.
Pour ma part, mon échappatoire était de fermer les yeux et de penser à ma mère, mes amis. À la sensation que j'avais éprouvé lorsque j'étais partie à Disney, dans les attractions. Je me remémorais ce genre de sensation qui me faisait frémir. Oubliant la vraie sensation que John me faisait subir au moment même.
- Raquel ? C'est qui Éloïse ?
Elle se raidit automatiquement, accrochant le bas de son t-shirt.
Merde
- Je suis désolée... Tu n'es pas obligée de-
- Eloïse était une fille qui était là avant moi. Coupa t'elle. C'était une fille merveilleuse, très optimiste. Elle n'avait jamais perdue espoir. Jamais. Elle m'avait promis qu'elle me ferait sortir d'ici. Mais elle a été vendue... Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Ça me brise tellement si tu savais Mia...
Je lui pris la main, déposant un baiser sur celle-ci. Elle me souriait faiblement avant de me prendre dans ses bras.
- Depuis Eloïse, je n'ai plus personne. Me confia t'elle. Toutes les autres filles qui sont venues après, elles ne restaient que quelques jours... Ensuite elles étaient vendues.
- Je vais faire mon possible pour rester avec toi et sortir d'ici avec toi Raquel.
- Mais si tu...si tu pars demain... Comme les autres ?
- Je ferai tout pour empêcher que ça arrive...
En réalité je ne pouvais rien faire. Et si c'était elle qui partait avant moi ?
Je ne pouvais rien faire et elle non plus. Notre destin était entre les mains de cette dangereuse mafia.
Après, quelle mafia n'est pas dangereuse ?
- Merci d'être là pour moi Mia...
Elle tremblait. Alors, je déposais ma tête sur le haut de son crâne, caressant son dos. Je pouvais sentir ses os, ce qui me fit aussitôt frissonner.
Ma pauvre Raquel...
J'avais énormément de compassion pour les autres. J'étais le genre de personne qui pouvait donner ma vie pour sauver celle les autres. La première à me sacrifier.
Mon père m'avait tellement rabaissé que je ne voyais pas l'avantage de me faire passer avant les autres, car j'étais tellement banal.
Pour ma mère, c'était le contraire. Elle me disait toujours que dans la vie, il fallait être égoïste. Car les gens ne te rendent que très rarement ce que tu leur offrent.
- Moi je suis arrivé ici avant toi mais après Raquel !
César s'était couché sur le ventre, il me regardait, le sourire aux lèvres.
Avec ses cheveux colorés.
- Il est arrivé il y a à peine un mois. Affirma Raquel.
- Je n'ai pas mes médicaments... Ma maman, elle me donnait tout les jours des médicaments. Elle disait que c'était une potion magique pour que je puisse mieux vivre avec les autres et me faire plus facilement des amis.
La confession de César me fit un pincement au coeur. Il perdait la tête du fait qu'il n'avait plus son suivi médicamenteux.
Je me demande si lui aussi va être vendu ?
C'était le seul garçon. Tout les prénoms inscrits sur le mur étaient féminins.
Cela me semblait logique qu'uniquement les filles étaient vendues.
Mais un garçon ?
Peut être était t'il un essai ?
- Tu étais au étude avant César ?
Il fit un geste négatif de la main.
- Je vivais juste avec ma maman. J'avais finis l'école mais je travaille pas moi. Le médecin avait dit que c'était possible pour moi mais maman ne voulait pas. Elle préférais me garder près d'elle...et Elijah, mon papa-
Mon coeur fit un bond.
- Ton papa ??
- Non. Me coupa Raquel. C'est ce que Elijah lui fait croire pour qu'il lui obéisse plus facilement. Chuchota t'elle.
- Moi j'écoute que papa et maman. Maman me dit toujours " Tu dois m'écouter moi et seulement moi !". Imita t'il avec un ton ridiculement aigu tout en brandissant son doigt.
Raquel leva les yeux au ciel et moi je pouffais dans sa direction.
- J'espère que papa va bientôt me conduire chez maman... Il m'a dit que j'allais bientôt l'a revoir. J'aimerais savoir pourquoi je suis ici. J'ai l'impression que je suis punis...
Une larme coula sur ma joue et je tournais la tête aussitôt.
- C'est nous qui iront te conduire chez ta maman, César. Ne compte pas sur ton papa. Tu dois nous suivre. Moi et Raquel. Tu comprends ? Sanglotais je.
- Mais maman me dit toujours d'écouter que elle et papa aussi me le dit. Parce que ce sont mes parents... C'est eux qui décident.
- Fais moi confiance César. Si tu m'écoutes moi et seulement moi, tu iras voir maman plus tôt que prévu, d'accord ?
- OUI ! Cria t'il.
Il se leva du matelas en un bond avant de faire des gestes totalement incompréhensible.
Qu'est ce qu'il fait ?
C'est une danse ?
Ah non ! Il imite un chameau !
Une chèvre ?
Ah ! c'est un dauphin !
Raquel explosa de rire et se couvrit le visage de ses mains.
- Oh mon dieu, il recommence avec sa danse !
Elle n'avait plus de souffle tellement elle riait. Son rire communicatif me fit rire en même temps.
Au final, j'étais heureuse d'être avec le "fou". Il nous faisait oublier où nous étions pendant quelques minutes et ça me faisait du bien.
Raquel avait son visage tellement pétillant quand elle riait.
Elle est belle. Vraiment belle.
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Une Nuit Pour T'aimer (A Night To Love You) Tome I
Romance~ Mia, une jeune étudiante âgée de 20 ans, se retrouve contre son gré dans une histoire de gang. Elle devra, malgré elle, rester sous la protection d'Alec si elle veut rester en vie ~ ⚠️Contient des scènes pouvant heurter la sensibilité des plus jeu...