CHAPITRE 16

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MÉLODIE

Qu'est-il arrivé à ce très cher Orion ? J'ai beau ne pas beaucoup le connaître, son comportement de ce soir n'a rien à voir avec celui de la dernière fois. Il a dû se passer quelque chose ces dernières semaines pour qu'il se montre aussi agréable et bavard.

Quand j'ai reçu son message tout à l'heure, j'étais partagée entre l'excitation et l'agacement et j'avoue que pendant un instant, j'ai hésité à ne pas lui ouvrir la porte. Sauf que je suis une pauvre idiote qui n'a aucune volonté et qui était ravie qu'il ait enfin proposé un nouveau rendez-vous. Alors j'ai décidé que nous sortirons avant de revenir chez moi pour regarder un film au calme en priant pour que la situation ne devienne pas gênante.

Mais depuis que nous nous sommes retrouvés sur le palier de mon immeuble, il n'y a eu aucun silence gênant et je trouve même qu'Orion est plutôt à l'aise. C'est probable que mon aveu sur les relations amicales lui ait fait comprendre que je n'étais en rien plus expérimenté que lui mais que je me laisse malgré tout porter.

Nous avons donc mangé au parc, en discutant de tout et de rien puis nous avons observé le coucher de soleil. Orion m'a avoué que c'est la première fois qu'il prenait le temps de le faire, comme s'il ne s'était jamais intéressé à la beauté d'un ciel orangé avant aujourd'hui. J'avoue que sur le moment, j'étais fière d'être l'auteure de cette première fois. Ensuite, au lieu de rester plantés dans l'herbe à rien faire, nous avons décidé de marcher un peu et de faire le tour du parc.

Ça fait maintenant pas mal de temps que la nuit est tombée et nous sommes retournés dans le centre-ville pour rejoindre mon appartement. Même s'il fait encore doux dehors, nous ne sommes pas encore en été et l'air frais commençait à me frigorifier.

– Donc si je comprends bien, tu es étudiante pour être assistante vétérinaire et alors même que tu n'as pas encore fini tes études, tu travailles déjà dans une clinique vétérinaire.

– Exactement, je réponds avec fierté alors que nous rejoignons l'immeuble.

Pour la première fois depuis un peu plus d'un mois, je n'ai ressenti aucune angoisse à l'idée de passer devant la ruelle alors qu'il fait nuit. La présence d'Orion à mes côtés en est probablement la cause, même s'il est à l'origine de cette angoisse habituelle.

– C'est si facile que ça de trouver du travail dans ce milieu ? me questionne-t-il.

– Pas du tout. En général, c'est déjà un enfer pour trouver un stage, alors avoir du travail quand tu n'as même pas fini tes études, c'est un exploit.

Mes professeurs avaient même été étonnés quand je leur avais annoncé la nouvelle. Il faut dire, lorsque j'ai effectué mon premier stage dans cette clinique, j'avais eu un mal de chien à être acceptée et une fois le stage terminé, je m'étais visiblement tellement bien débrouillée qu'ils ont tenu à me garder.

– Alors félicitations à toi, dit-il avec un petit sourire en appelant l'ascenseur.

– Merci.

Lorsque l'ascenseur arrive, nous laissons sortir l'une de mes voisines qui ne se gêne pas pour dévisager la cicatrice qui barre le visage d'Orion. Je ne laisse rien paraître même si je le sens mal à l'aise à mes côtés. Heureusement, une fois seuls dans l'habitacle, il se déride et reprend la parole comme si de rien n'était.

– Donc maintenant que ton stage est terminé, tu reprends les cours en parallèle avec ton travail à la clinique.

– C'est ça, oui. Il me reste un peu plus de trois mois avant la fin de mes cours.

Nous arrivons sur mon palier et je le précède pour ouvrir la porte avant d'entrer dans l'appartement. Orion me suit et y entre comme s'il le voyait pour la première fois, détaillant les lieux avec attention.

A Sweet MelodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant