CHAPITRE 17

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ORION

Lorsque je sors de chez Mélodie, je suis aussi ravi que terrifié. Ces dernières heures ont été une vraie gifle pour moi. Jamais je ne m'étais senti aussi apaisé en passant du temps avec quelqu'un. Cette soirée a été au-delà de mes attentes et ça me terrifie parce que je ne devrais pas me sentir aussi bien avec elle. Elle ne devrait être qu'une inconnue que je tente de protéger du danger dans lequel je l'ai fourré, pourtant je suis incapable de ne pas aimer passer du temps en sa compagnie.

Elle me plaît énormément et une partie de moi a envie de prendre le risque de m'attacher à elle.

Il est maintenant près de deux heures du matin et tandis qu'elle dort profondément sur son canapé, je sors de son appartement pour rentrer chez moi. La soirée a été incroyable et il est temps pour moi de prendre le temps de réfléchir à la suite. Parce que je ne sais pas quoi faire avec Mélodie. Maintenant que Gonzalez en a après ses fesses, il va falloir que je continue de garder un œil sur elle et de tenir Antonio à l'écart. Et pour faire tout ça, il faudra que je continue sur cette lancée avec elle, même si ça signifie continuer à lui mentir sur mes intentions.

La tête dans mes pensées, je sors enfin de l'immeuble et rejoins ma voiture sur le parking. Il fait nuit noire dehors et le quartier semble vide de monde. Les délinquants de pacotilles sont retournés chez leur mère se coucher et il ne reste que moi. L'imbécile qui s'est enfoncé dans une situation délicate et qui se retrouve bloqué sans savoir quoi faire.

À quelques mètres à peine de ma voiture, je tends l'oreille, persuadé d'entendre des pas derrière moi. Pensant qu'il s'agit de Mélodie ou d'Érèbe qui ne tient pas à ses couilles, je vais pour me retourner, mais je n'ai pas le temps de faire le moindre mouvement qu'une masse atterrit sur ma tête et me fait tomber à la renverse.

Allongé à terre, je comprends alors qu'on vient de me piéger, mais la douleur est telle que je ne parviens pas de suite à me relever. Ma vision est trouble et j'ai l'impression que mon crâne saigne.

Je n'ai pas le temps de me remettre de cette agression que je reçois un coup de pied qui me retourne l'estomac. Je me plie en deux et malheureusement pour eux, ma vision redevient normale.

Alors que l'un de mes agresseurs s'apprête à me filer un nouveau coup de pied, j'intercepte sa cheville et me lève, le faisant tomber à la renverse. Ce mouvement brusque manque de me faire moi aussi perdre l'équilibre, mais je ne laisse pas le temps à mon corps de reprendre ses repères que je saute sur un des autres gars, armé de mon poing.

Ils sont trois, habillés de noir de la tête aux pieds et cagoulés. Je ne me fais pas d'illusions, ce ne sont pas des délinquants lambdas qui ont pris le premier mec qu'ils ont trouvé dehors. C'est Antonio Gonzalez qui essaie de me faire passer un message, prenant comme une provocation que je réponde à chacune de ses menaces en me précipitant chez Mélodie.

Les trois tiennent des battes de baseball tandis que je n'ai aucune arme. En temps normal, j'aurai malgré tout pu être capable de prendre le dessus sur eux, sauf que je me suis épuisé à la salle de sport cet après-midi, il est deux heures du matin et le coup qu'ils m'ont porté à la tête est en train de m'avoir raison de moi. Il va donc falloir que je trouve une stratégie pour survivre à cette confrontation.

Mettant mon poing dans la figure d'un des gars, je me fais avoir par celui que j'avais mis par terre et qui s'est relevé, brandissant sa batte pour la lancer dans mes cottes. Le choc me déporte sur la gauche et l'un de ses collègues en profite pour décrocher son poing dans ma joue. Je recule alors encore une fois de quelques mètres, mais lorsque je me relève, je fonce sur l'un de mes adversaires et le plaque contre l'une des voitures, le désarmant au passage. Je parviens à récupérer sa batte et l'envoie de toutes mes forces dans son abdomen. Il se plie en deux tandis que deux mains me tirent en arrière.

A Sweet MelodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant