CHAPITRE 39

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MÉLODIE

J'ai les poumons en feu et ma tête est sur le point d'exploser. Il me faut quelques instants pour émerger du sommeil et pour trouver la motivation d'ouvrir les yeux. Une faible lumière me parvient aussitôt et je dois cligner plusieurs fois des paupières pour m'en habituer.

Il me faut plusieurs secondes à fixer le plafond pour comprendre que je ne suis pas chez moi. Cette constatation me sort définitivement de mon état de fatigue et je prends alors conscience d'une douleur qui me secoue la poitrine. Je ne me sens pas bien et quand j'essaie de fouiller dans ma mémoire, je ne me souviens pas de m'être endormie. Des images de moi, ressentant un grand malaise tandis que je vomissais le contenu de mon estomac à même le sol de la salle de bain me reviennent en mémoire, mais rien de plus.

Confuse, je tente de me relever en prenant appui sur mes mains, mais j'ai à peine relevé le buste que je me mets à tousser brutalement. Je bascule sur le côté, la main sur mes poumons en feu. Chaque fois que je tousse, une décharge me traverse le corps et je n'arrive plus à savoir si le bruit qui sort de ma bouche est un gémissement ou non.

Alors que je me remets peu à peu et me calme enfin, une main se pose entre mes omoplates et m'aide à me redresser. Une odeur boisée me prend aussitôt les narines et je me tourne vers Orion, surprise par sa présence.

Un mois. Ça fait un mois que nous ne nous sommes pas vus. Il ne devrait pas être devant moi. Je devrais être chez moi, en train de l'oublier lui et notre relation. Le voir ici me perturbe autant que ça me comble d'une joie que je ne devrais pas ressentir.

– Qu'est-ce que... ?

Je tousse une nouvelle fois et il me tend un verre d'eau qui reposait sur une petite table placée sur le côté. Je le remercie d'un hochement de terre puis bois. L'eau n'est pas fraîche, mais la sensation du liquide dans ma gorge semble éteindre le feu en moi.

Lorsque je rends le verre à Orion, celui-ci le repose et j'observe alors l'espace qui m'entoure. Je suis dans une chambre qui ne ressemble pas tellement à une chambre à coucher. Les murs sont d'un blanc éclatant et la pièce est dépourvue de la moindre trace de chaleur. Aucune décoration ne vient réchauffer les murs et rien ne peut m'indiquer pourquoi je suis ici, en présence d'Orion.

Lorsque mes yeux descendent jusqu'au lit, je prends conscience que ce n'en est pas réellement un. Il ressemble plutôt à un lit d'hôpital. Bon sang, je crois même que s'en est un.

Les murs blancs. Ce lit. La douleur.

– Je suis à l'hôpital ? je demande d'une voix confuse.

Les machines habituelles qu'on trouve dans ce type de chambre n'y sont pas et je n'ai aucun tuyau planté dans le bras. Je n'ai pas beaucoup d'expérience en matière d'hôpital, mais rien dans ce que je vois ne me fait penser à ce que j'ai pu observer dans Grey's Anatomy.

Un ricanement à l'autre bout de la pièce attire mon attention et je prends conscience que nous ne sommes pas seuls dans la salle. Un homme qui était affalé sur un fauteuil se relève, un air moqueur marqué sur le visage. Il est habillé de noir et lorsqu'il se lève, je prends conscience qu'il est immense. Bien plus qu'Orion.

Tout chez ce type inspire la peur. Il a la carrure d'un prédateur et le regard d'un chasseur. Il n'a pas la moindre trace de cicatrices, mais je n'ai pas besoin d'en voir une seule pour deviner qu'il fait partie des collègues d'Orion. Son regard sombre respire la mort et le simple fait qu'il se tienne devant moi me donne des frissons dans le dos.

Sans un mot, l'homme sort de la pièce sans un regard pour nous.

– Non. Je t'ai amené dans notre repaire. Tu as été attaquée.

A Sweet MelodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant