CHAPITRE 37

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ORION

Un mois plus tard

Le bras levé, Athéna se précipite vers moi, cherchant à abattre la crosse de son arme sur ma tempe. J'attends la dernière seconde avant de me transporter sous son bras, la contournant et profitant de son élan pour lui crocheter le pied. Son corps s'effondre presqu'aussitôt, même si elle tente de garder l'équilibre. Une fois au sol, je ne l'observe pas plus longtemps et me concentre sur mon second adversaire. Érèbe.

La brute qui me sert de collègue est déjà sur moi et me porte un coup dans les côtes qui me coupe le souffle. J'aurai dû le voir venir.

Comme réponse, j'attrape le couteau en plastique attaché à ma ceinture et tente de le toucher dans un grand mouvement, mais Érèbe l'esquive avec facilité et brandit son poing dans ma direction. Sans même s'en rendre compte, il est en train de faire exactement le geste que je voulais l'amener à faire.

Avant que son poing ne puisse toucher mon visage, je bloque son poignet, ce qui dégage une grande partie de ton corps. J'enfonce donc le couteau ridicule dans la peau qui recouvre ses poumons.

Sachant qu'il a perdu le combat, Érèbe se laisse tomber en arrière dans un geste rageur et abandonne l'entraînement. Je me retourne donc pour faire face à Athéna qui s'est déjà relevée, mais j'ai à peine le temps de me tourner que son arme est pointée sur mon front.

Pan, dit-elle.

Dépité de perdre aussi facilement, je me laisse à mon tour tomber en arrière jusqu'à ce que mon dos rejoigne le tapis d'entraînement. Je ne me relève pas de suite et fais une pause, le temps d'observer Athéna prendre une serviette pour s'essuyer le visage et l'intérieur de sa brassière avec. Des gouttes de sueur partant de son cou et descendant entre ses seins la font luire. Érèbe et moi sommes dans un état similaire, n'ayant pas une parcelle de notre corps qui n'est pas trempé.

– Bon, on peut dire que c'était médiocre, intervient la gronde blonde en jetant sa serviette plus loin.

– Tout combat se termine bien plus vite avec une arme à feu, je râle en mauvais perdant.

Je m'essuie le visage avec le bas de mon t-shirt, regrettant de ne pas avoir fait comme Érèbe et de m'être mis torse-nu. Mais sachant à quoi les deux occupent leurs soirées, je préfère rester le plus habillé possible en leur présence pour éviter leurs délires chelous.

Tout peut vite déraper avec ces psychopathes, mais ils sont les seuls du groupe à s'entraîner quotidiennement et à être capable de remonter mon niveau au niveau des combats.

– N'empêche que tu ne fais attention qu'à un adversaire à la fois alors que tu devrais savoir où se trouvent chacun à chaque moment. Et toi Érèbe, sérieusement ?

– C'est bon, on a compris.

J'ai beau être mauvais perdant, ce n'est rien comparé à Érèbe pour qui la défaite a du mal à passer. Le pauvre vient de se faire avoir sur le mouvement le plus basique qui soit et je me doute qu'il va chercher à se venger lors de la prochaine manche. Heureusement, ils ne seront plus à deux contre moi mais nous tournerons.

– Vous perdez la main, se moque Athéna avec trop de sérieux.

Elle a raison. Nous sommes plus que médiocres aujourd'hui et si ça n'a aucun importance pour Athéna qui elle passe ses missions en sécurité, pour nous c'est une toute autre histoire. Nous devons être parfaits parce que le terrain ne nous accordera aucune chance.

Encore une fois, Érèbe ne semble pas apprécier la critique et se braque.

– Peut-être parce que le manque de mission se fait ressentir. Ça fait plus d'un mois qu'on n'a rien eu.

A Sweet MelodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant