Chapitre 3

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Quand je suis retournée dans la salle d'entrainement, mon mentor n'y était pas. Je l'ai attendu pendant dix minutes, puis j'ai décidé de retourner dans ma chambre. Je suis tellement fatiguée que j'ai envie de me coucher et de dormir jusqu'à après-demain. Une surprise m'attend sur mon lit mais je ne saurais dire si elle est bonne ou mauvaise. Il y a plusieurs tenues disposées dessus. Deux pour les entrainements, une pour le quotidien. Je m'approche timidement et effleure le tissu de la robe blanche et noire du bout des doigts. Les deux tenues d'entrainements sont coupées de la même façon que la verte, mais celles-ci sont différentes : il y en a une blanche et une noire. Les couleurs des « Elites ». Un bruit sur ma gauche me fait tourner la tête. Mon mentor me fixe de ses étranges yeux dorés, appuyé contre l'encadrement de la porte.

— Elles te plaisent ?

Je hoche la tête, ne sachant pas trop quoi dire.

— Change-toi. Mets ta robe et suis-moi.

Il sort en fermant la porte derrière lui. Je soupire et me déshabille lentement à cause de mes muscles courbaturés par l'entrainement de ce matin. La robe est assez différente de la verte que je portais au départ. Le col de celle-ci est coupé en bateau, les manches sont un peu plus longues et elle me parait plus légère. La robe est faite de plusieurs pièces : la partie gauche est noire, celle de droite est blanche. Il y a une broderie dorée à la jonction du tissu, devant et derrière, qui semblent représenter des éclairs. Un corsage est intégré au tissu et je n'ai pas de mal à le serrer, puisque le laçage est devant. Une ceinture dorée met fin à la broderie du bustier. Une paire de ballerines noires m'attend au pied de mon lit et je les enfile sans trop me poser de questions. Je garde mon foulard vert sur ma tête mais je l'arrange pour que cela ressemble à un voile, puis je sors rejoindre mon mentor. Quand il me voit, il se redresse (il était appuyé contre le mur) et me toise sans méchanceté.

— Tu arrives à respirer ?

— Oui. Pourquoi ?

Je suis assez étonnée qu'il s'inquiète de cela.

— Ton corset est très serré.

Je hausse les épaules.

— J'ai essayé de le serrer moins que ça mais je flottais dedans.

— Tant que tu n'as pas la tête qui tourne, ça me va. Mais si jamais ça arrive, fais-moi le plaisir de desserrer ton laçage.

Je hoche la tête et lui emboite le pas. Mentor Kirao ne s'est jamais inquiété à ce point de notre santé. Son travail était de nous enseigner et de veiller à ce que les blessures récoltées à l'entrainement ne soient pas irréversibles ou handicapantes, mais il ne s'est jamais inquiété de savoir si Cassie ou moi avions du mal à supporter nos robes. Je suppose que cela dépend de la personnalité du mentor. Le mien me guide à travers un dédale de couloirs qu'il semble connaitre par cœur, comme s'il vivait au palais. Pourtant, Mentor Kirao nous avais appris que lui et ses collègues habitaient à l'extérieur de la Citadelle, dans un petit village situé non-loin d'ici, dans les collines qu'on peut apercevoir depuis la muraille. Nous grimpons un escalier, puis un second et je commence à me méfier au bout du sixième.

— Où allons-nous ? demandais-je, essoufflée.

— Tu verras.

Il se prend pour Maitre Windu à faire des phrases sibyllines, comme ça ? Au bout du neuvième escalier, je décide que j'en ai marre et je m'arrête contre un mur, les bras croisés sur ma poitrine. Mon mentor se retourne, un sourire un peu moqueur sur son visage.

— Déjà fatiguée ?

— Ça doit faire des heures qu'on marche, dis-je d'une voix plaintive, et je ne sais toujours pas où on va.

Ushuara - La chasse peut continuer (Tome2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant