Chapitre 26

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Je marche d'un pas pressé vers le bureau de Gamaliel. Je me suis déjà trompée de route deux fois et je commence à en avoir assez. Malgré tout, je refuse que Klâa ou qui que ce soit d'autre m'accompagne. Quand, enfin, je trouve le bureau de Gamaliel, une angoisse soudaine me saisit à la gorge. Je sais pourquoi je viens mais j'ai peur que la conversation finisse mal. Au moment où je vais demi-tour pour retourner dans ma chambre et regretter ce choix pendant les heures à suivre, une voix douce, que je reconnaitrais entre mille me fige net et me fait revenir sur ma décision :

— Entre, Anaya.

Je déglutis péniblement et tourne la poignée de la porte. Gamaliel est assis à son bureau, en train de remplir des papiers, et Varpaïm... mais il se la coule douce pendant que son frère travaille ma parole !

— Comment t'as fait pour savoir que j'étais derrière la porte ? m'étonnais-je.

— Je t'ai entendue, princesse.

— A chaque fois j'oublie.

Je me tourne vers Varpaïm. J'ai bien envie de lui faire une crasse mais je n'ai pas encore décidé laquelle.

— Pour ma défense, lance-t-il soudain, Gamaliel est le futur roi, moi... non. En plus c'est lui qui a décidé de bosser en t'attendant.

— Vous n'avez pas d'ouïe ultradéveloppée, comment vous avez...

— J'ai vu ton étonnement quand tu es entrée et, s'il te plait, tutoies-moi, Anaya. Si tout se passe bien nous ferons partie de la même famille et je me vois mal dire « vous » à ma belle-sœur ».

A la mention de notre union future à Gamaliel et moi, je tourne la tête dans tous les coins, terrifiée à l'idée que quelqu'un d'autre soit au courant.

— N'aie pas peur, princesse, murmure Gamaliel en se levant pour me rejoindre, les bureaux sont insonorisés : tous les sons qui viennent de cette pièce sont impossibles à percevoir.

— A moins d'être un Elite, ajoute Varpaïm, mais les deux Elites du royaume sont présent dans cette pièce, alors...

On frappe à la porte et je sursaute. Gamaliel va ouvrir tandis que Varpaïm me fait asseoir sur un des fauteuils en face du bureau de Gamaliel. Un serviteur entre dans la pièce et dépose une dizaine de petites assiettes sur la table basse dans le fond de la pièce, toutes remplies de bonnes choses à manger. Après son départ, Gamaliel et moi nous installons sur le canapé pendant que Varpaïm file à l'autre bout de la pièce.

— Tiens, lance soudain Gamaliel à l'attention de son frère, puisque tu n'as rien à faire, termine les dossiers sur mon bureau.

— Tu rigoles ?

— Ça t'apprendra à raconter des bêtises à ma sêmilumina.

Je pouffe en regardant Varpaïm se diriger vers le bureau en traînant les pieds. Un morceau de fruit piqué au bout d'une fourchette apparait soudain sous mon nez.

— Mange, me lance Gamaliel d'une voix douce, telle que je te connais, tu as dû sauter le petit-déjeuner.

Je récupère la fourchette en rougissant, heureuse de constater que Gamaliel me connait très bien.

— Je suis un peu stressée, avouais-je d'une petite voix.

— Oui, je me doute.

Il attend que je vide le bol de fruit à la moitié avant de commencer la discussion. J'ai un milliard de questions à lui poser et presque le double d'inquiétudes à faire disparaitre.

— Par quoi veux-tu qu'on commence ?

— Les inquiétudes, dis-je sans hésiter, c'est la liste la plus longue, je crois.

Ushuara - La chasse peut continuer (Tome2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant