Il m'avait fallut réunir toute mon énergie pour nous transporter jusqu'au chateau de Dúnraith au point que je m'étais effondré dès notre réapparition. J'entendis le Prince hurler, je sentis ses bras m'entourer et Shuimoren demander de l'espace, puis plus rien.
Lorsque je me réveillai, je me trouvai dans mon lit, un linge humide sur le front. Voilà une chose qu'avait l'habitude de faire Gaelira quand j'étais malade. Elle avait donc pu revenir ? Esquissant un sourire alors que j'ouvrai les yeux, je me redressai difficilement, rapidement stoppé par une main posé sur mon torse.
— Ne bouge pas, souffla son possesseur.
Ce n'était pas Gaelira.
— Que faites-vous... tentai-je de demander alors qu'il reprenait le linge pour l'essorer.
— Si le fait que je te soigne n'est pas assez clair pour toi, je ne peux rien y faire, râla-t-il. Quant à ton amie, elle n'est pas rentrée. J'ai envoyé quelques hommes la chercher.
Je l'observai, circonspect. Si ses gestes répondaient effectivement à ma question théorique, la raison de ces derniers, elle, m'échappait complètement et c'était pourtant cette raison que je cherchais.
— Je suppose que le fait que tu aies voulu revenir de toi-même devrait te suffire comme explication.
Je grimaçai. Satanée télépathie ou quoique ce soit qui lui permettait de lire mes pensées. Et au moins esquissa-t-il un sourire en m'observant alors.
— Tu vas te reposer. Je reviendrais avec Guan plus tard.
Il semblait que je ne puisse pas avoir mon mot à dire. Quhuang avait décidé pour et se leva alors. Un geste de trop sûrement. Il n'avait fait qu'un pas avant de se figer, une main sur le coeur. Les sourcils froncés, son ordre devint la seconde d'après un vague souvenir. Je me redressai, me levai même du lit pour l'y coucher sans qu'il n'arrive à s'y opposer.
— Vous allez vous reposer, assurai-je plutôt malgré mes traits tirés.
Il n'aurait jamais du venir. Il était bien trop faible pour prendre se risque alors pourquoi s'était-il amusé à passer la frontière dans cet état ?
— Je vais appeler Guan et...
— Attends.
Sa voix me figea dans mon mouvement, sa main attrapant mon bras, m'obligeant à revenir vers lui.
— Tu dois...
— Si vous me dites que je dois me reposer, vous ne savez pas à qui vous avez à faire, grondai-je. Je suis juste fatigué.
J'étais surtout blessé, le bandage autour de mon torse qui me lançait pourtant en était la preuve. Mais l'état du Démon m'inquiétait. Malgré moi, je n'arrivai pas à me défaire de ce sentiment qui se mua pourtant en surprise lorsqu'il m'attira à lui.
Je me figeai dès lors que mon torse rencontra le sien. De surprise, déjà, alors que je n'avais pas pu prévoir ce geste, mais aussi d'une douleur vive lorsque sa main se posa dans mon dos, me rappelant un peu trop à l'ordre.
— J'ai dit... Repos, souffla l'homme à mon oreille.
Sa voix était douce. Mais ce n'était pas la chose qui me perturba le plus. Non, cette chose se tint en ses mains qui glissèrent bientôt sur ma taille, m'immobilisant d'autant alors que je me redressai lentement pour tenter de lui faire face.
— Qu'est-ce que vous faites ? soufflai-je.
— Tu as peur ?
Il me fallut une seconde pour secouer la tête. Je n'avais pas peur, c'était certain. Il ne me faisait plus peur depuis des semaines, déjà. Bien au contraire, d'ailleurs, j'avais appris à presqu'apprécier sa compagnie. Mais il restait un monstre, Quhuang le Maléfique et je ne pouvais l'oublier.
VOUS LISEZ
Les Quatre Royaumes
ParanormalLorsque Quhuang, le Prince Héritier du Royaume des Démons se réveille, c'est tout un équilibre qui devient précaire, encore plus lorsque Lysanthir, Prince des Fées est à l'origine de cette libération. L'équilibre devra alors être retrouvé... Et vite...