Chapitre 26

39 10 6
                                    

╔════════════════════════════════════╗
║         ⚠️ Avertissement : +18, Contenu explicite (sexe) ⚠️         ║
╚════════════════════════════════════╝

Moi... Le savais-je ? Je l'avais espéré, évidemment, mais pouvais-je réellement dire que je le savais ? Non, car le doute avait persisté, car j'avais craint le pire et qu'à présent, je ressentais un soulagement profond.

— Je le désirais, soufflai-je alors.

Son regard se fit plus doux. Pour la première fois depuis des semaines, Quhuang ne m'observa pas avec l'envie de m'arracher la tête. C'était étrange, en un sens. J'avais bien plus souvent connu ce regard de colère que celui qu'il m'avait offert le soir où tout avait basculé. Pourtant, malgré cela, je m'accrochai à ce rare éclat de douceur, au souvenir de ses gestes envers moi. Comme si ces quelques instants de tendresse avaient suffi à effacer tout le reste.

— Pourquoi ?

Sa question résonna comme un écho à mes pensées alors que je me perdais dans son regard, ma main s'accrochant à son bras.

— Parce que... Parce que l'on m'a toujours appris que tout le monde mérite une seconde chance... Et que tu m'as prouvé que tu la méritais.

Cela pouvait paraître idiot, mais loin d'être de la naïveté, il s'agissait d'une conviction profonde que, quelque part en lui, avait toujours subsisté une étincelle de lumière.
Quhuang resta silencieux, luttant visiblement contre des émotions contradictoires. 

— Deux choix se sont offerts à moi, repris-je alors. Croire ou abandonner. J'ai voulu croire. Je n'ai pas eu le choix que de croire.

— Shuimoren m'a expliqué ce que signifiait aimer pour une fée.

Je ne percevais pas l'expression de sa voix. Froide, elle me paraissait pourtant teintée d'un tout autre sentiment que la colère sans que je n'arrive à le percevoir réellement.

— Il est persuadé que les fées sont pures dans leurs sentiments.

— Gaelira est passée par là, soufflai-je dans un léger sourire presque malgré moi. 

— A-t-elle au moins raison ?

Je me tus un instant, ma main serrant un peu plus son bras. "Oui" était la seule réponse qui me venait à l'esprit, mais pourrait-il au moins me croire alors même qu'il ne cherchait qu'à fuir ce qui nous était pourtant apparu ici ? Pire encore, l'admettre à voix haute ferait-il définitivement de moi un traître aux fées ?

— Tu es déjà un traître, souffla Quhuang en écho à mes pensées.

— Ce n'est pas définitif.

Et j'avais peur que cela le devienne un jour. J'avais peur de tout perdre. Quhuang m'avait enlevé de force mais j'étais déjà revenu une fois de mon plein gré. Alors maintenant, que se passerait-il si j'admettais à voix haute ce que mon coeur renfermait ?

— Tu ne serais pas capable d'abandonner ton Royaume ? murmura le Démon.

— Serais-tu capable d'abandonner ta guerre ?

Le silence se fit. Non, évidemment qu'il n'en était pas capable. Mais malgré cela, malgré cette vérité... 

— Tu abandonnerais ton peuple.

Sa conclusion me fit baisser la tête. Je ne pouvais pas le nier. L'idée de l'abandonner, quelle qu'en soit la raison, m'était insupportable.

Lentement, je fermai les yeux, laissant l'ombre de mes doutes s'étendre. Cette chaleur étrange qui se répandait dans ma poitrine, c'était comme si une force invisible tirait doucement sur les cordes de mon cœur. Ce sentiment n'était pas nouveau, mais il s'intensifiait, devenant chaque jour plus impossible à ignorer.

Les Quatre RoyaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant