(Attention, ceci est un conte sombre, pas spécialement destiné aux enfants)
Il était une fois, dans le royaume d'Olesian, un lieu où la beauté et la prospérité régnaient aux côtés de la famille royale bien-aimée. La reine, réputée être la plus belle femme qu'on ait jamais vue, était admirée de tous, bien que son cœur fût aussi froid que sa beauté était radieuse. Le roi, cependant, était connu pour sa douceur, et leur unique enfant, le Prince Shaan, était adoré de tous. Dès son plus jeune âge, Shaan était un modèle de gentillesse et d'humilité, aidant souvent les personnes dans le besoin et apportant la joie à tous ceux qu'il rencontrait, des nobles aux serviteurs, des jeunes aux vieux. Sa beauté grandissait avec l'âge, ses traits délicats et son esprit pur faisaient murmurer qu'il surpasserait peut-être un jour sa mère.
Mais, une nuit tragique, le Prince Shaan disparut.
Le royaume plongea dans le deuil, et le roi devint l'ombre de lui-même, affaibli par le chagrin et la recherche sans fin de son fils. Il fit fouiller chaque recoin d'Olesian, envoyant des chevaliers et des éclaireurs du matin jusqu'au soir, sans tenir compte de la distance ou du danger. Les forêts furent parcourues, les rivières remontées, les montagnes gravies — aucune pierre ne fut laissée de côté dans leur quête pour retrouver le prince bien-aimé.
Dévoré par le désespoir d'un père, le chagrin du roi devint féroce et implacable. Le bruit de la disparition du prince se propagea dans les royaumes voisins, et le roi, habituellement juste et tempéré, lança alors des avertissements et des menaces dans sa douleur. « Si un royaume abrite mon fils, sciemment ou non, il subira la colère d'Olesian », déclara-t-il. Mais voyant son désespoir, les souverains voisins ne prirent pas offense. Au contraire, ils furent émus, se rappelant comment le jeune Prince Shaan avait charmé le cœur de chaque émissaire par sa gentillesse, traitant même les serviteurs les plus modestes en égaux.
Les souverains de ces royaumes offrirent leurs propres chevaliers et éclaireurs, jurant d'aider de toutes les manières possibles. Une armée de chercheurs — soldats, paysans, chasseurs et villageois de chaque royaume — se forma, chacun déterminé à ramener Shaan. Jour après jour, les équipes de recherche étendirent leur périmètre, s'aventurant toujours plus loin jusqu'à toucher les confins de terres inconnues.
Des rumeurs circulaient parmi eux : on murmurait que le prince s'était peut-être rendu sur des rivages lointains, qu'il se cachait peut-être sous un déguisement, ou qu'il était perdu dans des forêts enchantées, voire capturé par un mage jaloux. Mais au fil des saisons, même ces spéculations sauvages s'éteignirent dans le silence. Chaque nuit, le roi attendait des nouvelles, mais ses salles se vidaient, son visage devenait plus hâve, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se lever de son lit. Il s'était consumé à chercher son fils, et maintenant il n'était plus qu'une coquille, fragile et fiévreuse, affaiblie par un chagrin aussi dévorant qu'une malédiction.
Olesian elle-même sombra sous un nuage sombre. Le peuple avait adoré leur prince — il était comme une flamme lumineuse dans leurs vies, et son absence laissait un froid terrible en son lieu. Ils murmuraient que la terre elle-même avait perdu sa chaleur. Les récoltes se fanèrent, les rivières se tarirent, et des tempêtes frappèrent le royaume avec une fureur presque surnaturelle, comme si le royaume lui-même pleurait son absence.
Et tandis que le roi faiblissait, la reine saisit sa chance de gouverner. Sous sa main, les richesses du royaume trouvèrent leur chemin vers ses appartements plutôt que vers son peuple. Les villageois affamés la voyaient s'orner de bijoux et de parures d'or, organisant de grands bals et s'entourant de tout le luxe pour préserver sa beauté, une beauté qui semblait désormais teintée de cruauté froide.~~~
Huit années passèrent. Des rumeurs se répandirent à propos d'un terrible monstre dans les montagnes, une créature qui hantait la forêt près de la capitale. Des récits d'une ombre menaçante aux membres tordus et au visage hideux et cicatrisé emplirent les cœurs des villageois de peur. Certains prétendaient qu'il rôdait la nuit, appelant à l'aide d'une voix douce et envoûtante pour attirer ceux qui répondaient à son appel trompeur, pour ensuite les attaquer.
Les villageois murmuraient que cette bête avait pris leur prince bien-aimé et l'avait dévoré. En entendant ces rumeurs, la reine joua son rôle à la perfection, versant des larmes de crocodile et offrant une généreuse récompense pour la tête de la créature qui avait pris son fils. De nombreux hommes courageux pénétrèrent dans la grotte pour tuer le monstre, mais aucun ne revint avec autre chose que des voix tremblantes et des histoires d'une apparition trop terrifiante pour être affrontée.
Une nuit, une jeune fille nommée Hinara se perdit dans la forêt alors que le soleil disparaissait sous l'horizon. Désespérée et apeurée, elle tomba sur la redoutable grotte de la montagne. Se souvenant des histoires, elle hésita. Mais alors, une voix douce s'éleva, comme une berceuse chantée par une âme désespérée.
« Aidez-moi... s'il vous plaît... »

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Contes de fées pour petits et grands
FantasyQuelques contes que je m'amuse parfois à écrire. Il s'agira donc non pas d'une, mais de plusieurs petites histoires. Rappelez-vous qu'il s'agit de contes de fées. Pour les enfants et pour rêver. Oui c'est cours. Oui c'est irréaliste. Mais c'est exac...