La Belle et la Bête

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(Ma propre version de La Belle et la Bête)

Il était une fois, dans un petit village niché entre des collines ondulantes et de denses forêts anciennes, une jeune femme nommée Belle. Belle était connue dans tout le village pour sa douceur et sa beauté rayonnante, une beauté qui semblait presque enchantée. Les oiseaux s'arrêtaient en plein vol pour l'admirer, et les papillons descendaient comme par révérence. Mais, contrairement à ses deux sœurs aînées qui adoraient les cadeaux somptueux et rêvaient de riches prétendants, Belle chérissait la beauté simple d'une fleur sauvage, trouvait de la joie dans un livre bien usé et tenait la modeste boutique de fleurs de son père près de son cœur.

La vie paisible de Belle était assombrie par les attentions non désirées de Leland, l'arrogant maire du village. Leland était un homme qui portait son petit pouvoir comme une couronne, se pavanant comme s'il était un roi. À ses yeux, Belle était un prix à gagner, une possession à exhiber, et il ne supportait pas ses rejets. Il se vantait souvent de sa richesse et de son influence sociale, espérant éblouir Belle. Cependant, malgré sa persistance, elle accueillait ses avances avec une tranquille défiance. Car Belle voyait le vide sous son charme, la manière dont il méprisait les autres, en particulier les femmes, les traitant comme des pions plutôt que comme des personnes.

Puis vint le jour où Leland décida de prendre ce qu'il voulait par tous les moyens nécessaires. Dans l'obscurité de la nuit, il engagea une bande de brutes pour détruire le jardin de son père, arrachant les fleurs vibrantes et fracassant les pots soigneusement entretenus. Lorsque le père de Belle découvrit la destruction, il était dévasté. La boutique de fleurs était leur seul moyen de subsistance. Et, comme s'il l'avait prévu, Leland apparut, feignant le choc et la sympathie, et offrit une solution : il paierait les réparations si Belle acceptait de l'épouser. Désespéré et humilié, le père de Belle fut contraint d'accepter, bien qu'il méprisât l'homme.

Cependant, Belle ne pouvait supporter cette idée. Cette nuit-là, quand le village était endormi, elle s'éclipsa de chez elle et du village. L'air était frais alors qu'elle s'enfuyait dans la forêt, son souffle se condensant devant elle alors qu'elle courait. Le rire suffisant de Leland résonnait dans son esprit tandis qu'elle se frayait un chemin à travers les branches épaisses et les buissons, désespérée d'échapper à sa mainmise sur sa vie.

La forêt, ancienne et dense, semblait l'appeler plus profondément, la menant le long d'un chemin caché qui serpentait entre des arbres noueux et une végétation touffue. Enfin, elle arriva devant un spectacle qui lui coupa le souffle—un château, caché sous des couches de roses noires épineuses grimpant le long de ses murs comme un linceul vivant et palpitant. Le jardin de roses était étrange et magnifique, leurs pétales noirs comme la nuit mais veinés de nuances irisées de bleu et de violet.

Elle s'arrêta devant la porte, les yeux écarquillés devant les épines tordues et magnifiques qui entouraient les murs du château. Mais son émerveillement fut rapidement interrompu par une voix grave et grondante.

« Tu es perdue, » dit la voix, venant de quelque part dans l'ombre.

Belle se retourna, essayant de discerner le locuteur. Là, à moitié dissimulé par les ombres, se tenait une silhouette qui fit battre son cœur plus vite. Il était grand, couvert de fourrure, avec des griffes acérées, des yeux perçants, et un visage qui semblait à la fois royal et bestial.

« Je... je ne voulais pas m'imposer, » balbutia Belle, serrant son manteau autour elle. « J'avais juste besoin de quelque part... de sûr. »

La bête l'observa, son expression indéchiffrable. « Peu de gens viennent ici pour leur sécurité. Et encore moins repartent avec. » Il inclina la tête, et son regard s'adoucit légèrement. « Mais toi... tu peux rester. »

Contes de fées pour petits et grandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant